Ouverte aussitôt, l’enquête permet d’interpeller Fernando Baros et Aliou Traoré. Soumis à un interrogatoire serré, ils dénoncent le gendarme Babacar Mbaye officiant à la caserne Samba Diery Diallo, comme étant le cerveau du cambriolage. Ce dernier reconnaît les faits et accuse ses acolytes de l’avoir embarqué dans une aventure qu’il n’arrive pas à comprendre en tant qu’homme de loi. L’enquête révèle que le procédé des cambrioleurs a d’abord été de solliciter un taxi pour se rendre derrière le camp militaire de Ouakam. Pour ce faire, le gendarme Babacar Mbaye gare sa voiture et en compagnie de ses acolytes, loue un taxi conduit par le chauffeur Ibrahima Guèye. Arrivé à la hauteur du domicile des Sady vers la VDN, Babacar Mbaye demande au chauffeur de s’arrêter, puis faisant semblant de payer, il profite de la distraction du chauffeur pour le neutraliser en la bâillonnant avant de le mettre dans la malle arrière du véhicule.
Après avoir réservé le même traitement au gardien de maison des Sady, le groupe s’introduit tranquillement dans le domicile et surprend la dame Nafisatou Bâ en plein sommeil dans une chambre. Une somme 350.000 FCFA lui est extorquée ainsi que ses bijoux avant qu’elle ne les conduise dans la chambre à coucher des Sady. Réveillés brutalement par des hommes armes au poing, Dame Sady et son épouse remettent à ces derniers cinq millions de FCFA et des bijoux d’une valeur de plus 800.000 FCFA. Leurs forfaits accomplis, ils se séparent après partage de l’argent liquide et des bijoux. Pour sa part, le gendarme Babacar Mbaye continue avec le taxi jusqu’à la hauteur de la raffinerie de Mbao, fait descendre le taximan toujours ligoté et rentre chez lui avec le véhicule, vers 4 heures du matin. Les jours suivants il repeint le taxi, change la plaque minéralogique et en fait une voiture personnelle. A la barre, seuls les accusés Babacar Mbaye et Aliou Traoré comparaîtront, leur complice Fernando Baros s’étant évaporé dans la nature. A côté des accusés, il y avait la famille Sady, le taximan Ibrahima Guèye, le propriétaire du taxi ainsi les deux receleurs, Cheikh Lô et Amadou Sylla.
Les malfaiteurs ont reconnu leur culpabilité avant de demander pardon à la famille Sady. Partant de là, les avocats de la partie civile chargent les prévenus et attirent l’attention de la Cour d’assises sur les dangers qui guettent les citoyens face aux agissements d’un homme de loi qui a pour devoir de protéger les citoyens en veillant à leur sécurité et à leurs biens. En guise de réparation du tort fait à la famille Sady, ils ont demandé 55 millions de FCFA. Pour sa part, l’avocat général a fait un réquisitoire sévère à l’encontre des accusés, soulignant que l’acte posé par le gendarme Babacar Mbaye et sa bande est sans précédent.
Le parquet a noté qu’il s’agit d’une association de malfaiteurs, de vol en réunion avec usage d’armes et qu’en conséquence il faut appliquer les travaux forcés à perpétuité à l’endroit des trois accusés. Pour les deux receleurs, il a requis six mois de prison avec sursis. La Cour d’assises à la suite d’un long délibéré a rendu son verdict à 2 heures du matin, la même heure où les accusés avait perpétré en 2003 leurs actes : travaux forcés à perpétuité pour Babacar Mbaye et ses acolytes, Aliou Traoré et Fernando Baros, actuellement en fuite. Ils payeront solidairement la somme de 16 millions de FCFA aux parties civiles à titre de dommages et intérêts. Les receleurs Cheikh Lô et Amadou Sylla, tous des bijoutiers établis à Sandaga, ont été acquittés par la Cour d’assises.
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