La Cour d’assises de Ziguinchor (sud) a déclaré mercredi l’accusé Mamadou Sagna coupable des délits de vol aggravé et d’association de malfaiteurs, en le condamnant à trois ans de prison ferme.
L’accusé, en détention préventive depuis le 4 novembre 2011, devra encore purger quatre mois de prison.
Les faits pour lesquels il est traduit devant la Cour d’assises datent du 31 octobre 2011. Ils ont eu lieu au village de Baghaya, dans le département de Bignona (sud).
A l’origine de l’affaire, un groupe d’individus armés de fusils de chasse ont cambriolé la boutique de Mamadou Diallo. Les malfaiteurs ont dévalisé la boutique d’où ils ont emporté diverses marchandises et une somme de 200.000 francs CFA.
Mal leur en a pris, puisque les enfants du boutiquier ont identifié l’un des visiteurs, Mamadou Sagna, un conducteur de vélo-taxi connu dans la zone. Il sera dénoncé dès le lendemain du cambriolage auprès de la gendarmerie d’Affignam, par M. Diallo.
Interpellé par les gendarmes, Mamadou Sagna est passé aux aveux et a décliné l’identité des autres personnes avec lesquelles il constituait une bande armée. Mais l’enquête n’a pas permis de les identifier.
L’accusé a déclaré à la barre qu’il a participé au braquage de la boutique sous la contrainte des autres membres de la bande armée.
Au moment des faits, des individus armés de fusils ont fait irruption dans son domicile et l’ont sommé de les suivre, a-t-il déclaré devant la Cour d’assises. Il dit avoir, sous les ordres des autres membres du groupe, emprunté un fusil à un voisin, en faisant croire à ce dernier qu’il partait à la chasse.
Il affirme que ses compagnons lui ont intimé l’ordre d’emmener avec lui le butin constitué de marchandises et de le garder dans son domicile.
Mamadou Diallo, la victime du cambriolage a déclaré à la barre que des individus armés ont fait irruption dans sa boutique aux environs de 21 heures, en tirant en l’air.
Selon lui, ils ont emporté diverses marchandises, des téléphones portables et une somme de 200.000 francs CFA.
M. Diallo a réclamé 350.000 francs CFA pour dommages et intérêts.
Un adjoint du président de la communauté rurale de Balinghore, cité à témoin, a déclaré devant la Cour d’assises avoir entendu un coup de feu, durant la nuit du cambriolage.
Il dit avoir appris, au lendemain des faits, que la boutique de Mamadou Diallo a été cambriolée par une bande armée.
Selon ce témoin, M. Sagna a eu à passer aux aveux et a même restitué les marchandises au boutiquier, mais pas l’argent et les téléphones portables.
L’avocat général, Djibril Bâ, a déclaré l’accusé coupable des faits de vol aggravé et d’association de malfaiteurs. Il a requis cinq ans de travaux forcés contre lui.
Me Boubacar Badji, conseil de Mamadou Sagna, a demandé à la Cour d’assises l’acquittement de son client, au bénéfice du doute, en estimant qu’il est victime d’"une mise en scène".
"Il était otage de la bande armée. Il ne pouvait pas en dénoncer les membres, car il ne bénéficiait d’aucune protection dans le village. C’est la raison pour laquelle il a opté pour le silence. Il y avait une mise en scène pour que Mamadou Sagna tombe dans un traquenard par des rebelles", a soutenu Me Badji.
Les autres personnes recherchées sans succès "ont choisi une méthodologie pernicieuse et diabolique" contre Mamadou Sagna, a-t-il fait valoir, sans convaincre la Cour d’assises.
ASB/ESF
2 Commentaires
Bon Dieu !
En Juillet, 2014 (11:42 AM)Vrai
En Juillet, 2014 (12:10 PM)Participer à la Discussion