Un drame évité de justesse à l’ex-rue Sandiniéry : Le malade tire sur les secouristes

INCIDENT - Appelé pour soigner un malade : L’infirmier de «Sos médecins» se fait tirer dessus

L’affaire a l’allure d’un film hollywoodien. Un malade qui appelle ses soigneurs pour ensuite ouvrir le feu sur eux. C’est ce qui s’est passé hier à la rue Sandiniery. Fahs Adel, ressortissant français et malade mental, selon la Police, a tiré sur Cheikh Sow, infirmier à la clinique privée «Sos médecins», occasionnant ainsi une blessure au niveau de la cheville de ce dernier. L’affaire est entre les mains de la Police où une enquête a été ouverte.

A entendre le récit des évènements, on se croirait dans un film d’action. Pourtant, les faits sont réels et se sont déroulés hier matin, aux environs de 4 heures 30 minutes. Un individu d’origine libanaise a ouvert le feu sur des employés de la clinique privée «Sos médecins», blessant du coup l’un d’eux. Qu’est-ce qui s’est réellement passé ? Cheikh Sow le blessé raconte : «C’est aux environs de 4 heures 15 minutes qu’un individu a appelé notre standardiste pour lui dire qu’il est malade et qu’il souhaite l’intervention de «Sos médecins». Il nous a donné l’adresse qui se trouve au 16, rue Sandiniery. Arrivés sur les lieux vers 4 heures 25 minutes, nous nous dirigeons au 4e étage de l’immeuble, comme il nous l’avait indiqué. A l’intérieur, nous avons trouvé un monsieur couché à même le sol. Après quelques échanges de salutations, il nous a dit : «Je suis malade depuis minuit et personne n’est venu me voir.» L’infirmier poursuit son récit : «On a essayé de le calmer mais, du coup, il a sorti un pistolet de 9 millimètres qu’il avait enveloppé dans un torchon pour tirer trois fois sur nous. Et, c’est la deuxième balle qui m’a touché au niveau de la cheville. J’ai reçu les premiers soins dans l’ambulance avant qu’on ne m’évacue à l’hôpital Principal.»

Après cet incident, Cheikh Sow et compagnie ont alerté la Police mais, celle-ci a réagi tardivement. Car, selon M. Sow, les policiers voulaient, d’abord, que lui et ses collègues se rendent au commissariat pour déposer une plainte. «Les policiers ne voulaient pas venir. Ils m’ont demandé de venir chez eux mais, mon état de santé ne me le permettait pas. C’est après insistance qu’ils ont accepté de venir. Et une fois sur les lieux, ils sont montés pour voir le gars mais, quelques minutes après, ils sont repartis laissant l’individu chez lui. Tout en me demandant de venir porter plainte au niveau du Commissariat central de Dakar», précise M. Sow. Mais, ce qui fait surtout mal à cet infirmier, c’est que, dit-il, la Police n’a pas voulu arrêter «ce monsieur». «Jusqu’à l’heure où je vous parle, c’est-à-dire jusqu’à 12 heures (Ndlr : hier), le Libanais est chez lui, en toute tranquillité. Il s’appelle Fahs Adel et, il a 50 ans», ajoute-t-il.

Le colonel Alioune Ndiaye, chef du bureau des Relations publiques de la Police, apporte des précisions sur cette affaire. Pour lui, ce monsieur du nom de Fahs Adel est un ressortissant français, qui est sous contrôle médical. «Il a des dépressions mentales. En plus, il a une double fracture à la jambe. S’il a agi ainsi, c’est parce qu’il a des troubles. Mais, n’empêche, la Police l’a entendu et a alerté son médecin. Actuellement, M. Adel est hospitalisé et son état de malade couché ne permet pas sa garde-à-vue», soutient le colonel Ndiaye.

A propos de l’arme de M. Fahs Adel, M. Ndiaye dit qu’elle est entre les mains de la Police. «Et, une enquête a été ouverte», conclut-il.