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Viol collectif et extorsion de fonds : Le fils d'un grand marabout parmi les accusés

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Viol collectif et extorsion de fonds : Le fils d'un grand marabout parmi les accusés

Les violeurs ont-ils tendu un piège à la fille âgée de 19 ans où c'est elle qui avait volontairement voulu satisfaire les trois hommes ? Car, c'est elle-même qui a payé la chambre d'hôtel au Ravin, pour une partie de gymnastique horizontale avec l'un des violeurs. Parmi les prévenus, on trouve le fils du grand marabout de Lambaye. D'ailleurs, le procureur a requis 6 mois ferme contre ce dernier. Le cerveau de la bande a pris la poudre d'escampette. Le représentant du ministère public a requis 2 ans ferme contre celui qui se dit copain de la fille. La partie civile a réclamé 1.000.000 de francs de dommages et intérêts. Les deux violeurs seront fixés sur leur sort, le 21 mai prochain.

Ils sont trois hommes poursuivis pour viol collectif, escroquerie et extorsion de fonds. L'affaire a eu lieu à Pikine où habitent la plaignante et ses présumés violeurs : Pape Malick Sow, Sérigne Mbaye Diouf, fils du grand marabout de Lambaye, et un certain Pape Bouba, en fuite. Tout est parti d'une fille qui voulait gagner beaucoup d'argent, selon le débat contradictoire à la barre. Celle-ci répond au nom de Awa Bâ, âgée aujourd'hui de 19 ans, élève. Cette fille qui est actuellement majeure, a trois amants qui se trouvent tous en Italie. Awa Bâ sollicite le nommé Pape Bouba pour lui chercher un marabout capable de lui faire des prières, afin que ses amants en Italie puissent lui envoyer beaucoup d'argent. Pape Bouba la conduit alors auprès d'un certain Serigne Mbaye Diouf, marabout de son état. Mais ce contact fut alors une calamité, non seulement pour la fille, mais également pour les prévenus. Selon les dires du marabout, il a lui accordé des prières pour que ses amants puissent lui envoyer de l'argent. Cette version a été contestée par la victime, qui soutient que le marabout l'a moralement menacée en ces termes : «  si vous ne voulez pas coucher avec moi, vous serez paralysée, ou vous deviendrez folle ». « Alors, j'accepté sa proposition, nous avons eu un rapport sexuel », a expliqué la victime. Mais le plus drôle dans cette histoire, est que, explique Awa, non seulement le marabout a satisfait sa libido, mais il l'a contraint sous la menace a coucher avec Pape Bouba. « Ce dernier m'a amenée à l'hôtel Ravin, où nous avons eu des rapports sexuels. C'est là que Pape m'a photographiée deux fois de suite avec mon portable, alors que j'étais toute nue, en mauvaise posture. Puis il a emporté l'appareil avec lui. Il m'a ensuite téléphonée pour me faire chanter. Il m'a dit de lui remettre une somme de 50.000 francs, sinon il allait publier les photos. J'ai accepté la proposition », explique Awa. A la question de savoir qui a payé la chambre d'hôtel, elle répond que c'est elle-même qui a casqué. Et de poursuivre dans ses explications. « Les trois amis se connaissent. Ils ont tous eu des rapports sexuels avec moi, parce que j'avais pris peur », dit-elle. « J'ai remis un montant de 45.000 francs au marabout. Ensuite, Pape Malick Sow m'a aussi menacée au téléphone pour que je lui donne 50.000 francs. Alors, j'étais dans l'embarras. C'est ainsi que je lui ai donné rendez-vous devant le centre Touba Sandaga pour lui remettre la somme. Mais auparavant, j'avais pris le soin de tout expliquer à la police. Alors, en compagnie de trois policiers en civil, je me suis rendu au lieu du rendez-vous. Quand il est arrivé pour récupérer les 50.000 francs, les flics l'ont appréhendé et conduit au commissariat », narre-t-elle. Interrogé, Pape Malick Sow a tout bonnement nié la version de la plaignante : «  Awa Bâ était une copine à moi, depuis 2004. Mais nous avions rompu, ensuite j'étais allé en Mauritanie. A mon retour, c'est elle-même qui a renoué le contact », s'est-il borné à expliquer. Concernant le rapport sexuel, Malick Sow n'a pas nié. « J'ai eu plusieurs rapports sexuels avec elle. Concernant les photos, elle m'a prié de tout faire pour les récupérer. Elle m'avait promis en contrepartie de l'argent. Je lui ai même dit que c'était faisable ». Quant au marabout, il a juré n'avoir jamais eu de rapport sexuel avec la fille. « D'ailleurs, je n'ai jamais eu de rapports avec une femme. Elle voulait des prières, je lui en ai fait, et elle m'a remis 45.000 francs », a-t-il répondu. Les avocats de la partie civile ont plaidé la culpabilité des prévenus. Me Maïmouna Dièye soutiendra que « les mères de famille ne sont pas à l'aise face à des individus pervers, sans aucune moralité qui profitent de la naïveté des filles ». Elle rappelle qu'ils étaient au nombre de quatre. Et que seuls les deux ont comparu à la barre. « Je demande au tribunal de les maintenir dans les liens de la prévention, pour le délit d'escroquerie contre le marabout ; viol et extorsion de fonds contre Pape Malick Sow ; de les condamner à telle peine que va requérir le procureur ; et pour notre constitution de partie civile, de nous allouer 1.000.000 francs », a plaidé Me Maïmouna Diéye. Me Baba Diop a abondé dans le même sens que sa consoeur, tout en ajoutant que les arguments de Pape Malick Sow, qui dit avoir avoué, à la police, sous l'emprise de la torture ne sauraient être retenus. « Comme l'a dit ma consoeur, la fille a été naïve », plaide-t-il. Me Baba Diop mettra l'accent sur les coupures de papiers de 5000 francs trouvés dans la chambre du marabout. « Non seulement, ils ont couché avec la fille, mais en plus ils l'ont menacée de publier ces photos, tout en lui demandant de l'argent », rappelle l'avocat. Le procureur a requis 6 mois ferme contre le marabout pour le délit d'escroquerie ; 2 ans ferme contre Pape Malick Sow pour délit de viol et d'extorsion de fonds. Du côté de la défense, Me Idrissa Sakho qui assurait les intérêts du marabout précise que son client n'a jamais été mêlé ni de près ni de loin à cette histoire de viol. « D'ailleurs, il a été conduit à l'hôpital pour subir un examen, car depuis sa naissance il n'a jamais eu de rapport avec une femme ». A propos des 45.000 francs, Me Sakho dira que son client a travaillé pour la fille, qui n'a fait que lui payer son dû. Par conséquent, il n'y a aucun délit. « Je demande la relaxe pure et simple », terminera-t-il. Me Ibrahima Mbengue qui défendait les intérêts Pape Malick Sow, n'a pas manqué d'arguments pour défendre son client. «  Une fille âgée de 19 ans, qui a trois amants en Italie, qui paie la chambre d'hôtel pour son ami, qui imposait le préservatif à ces hommes. Alors comment peut-on penser que celle-ci a été violée? », s'est-il interrogé. Et Me Mbengue de préciser qu'on ne peut pas prendre des photos avec l'appareil téléphonique de la fille, et avoir une bonne vision, sans que la fille ne soit consentante, avant de demander la relaxe pour absence de preuve. Le jugement sera rendu le 21 mai prochain.



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