Le tribunal des flagrants délits de Dakar a une fois de plus vidé une affaire de viol. Mais ce qui est cocasse dans cette affaire c’est que le prévenu de délit de viol est un père de famille, polygame de surcroît. Pour les délits de coups et blessures volontaires, ils sont imputés aux deux fils de ce dernier. Devant la barre, les prévenus ont nié les faits même si le père avait auparavant demandé un test de paternité.
Galaye Mbaye, polygame et père d’une famille de onze enfants, était avec deux de ses fils devant la barre. Ils sont poursuivis pour les délits de viol sur une mineure suivi de grossesse et coups et blessures volontaires sur la même personne de A.D. L’interrogatoire à l’audience a fait découvrir que la partie civile qui vit avec sa tante habite la même maison que les prévenus. Un jour, Galaye Mbaye qui habite au rez-de-chaussée est monté au premier étage où loge A.D. et sa tante. « Il est venu demander après ma tante et je lui ai fait savoir qu’elle était sortie. Il est descendu et, peu après, il est revenu pour me forcer à faire l’amour avec lui. Avant de menacer de me tuer si je pipais mot à ma tante», a notamment déclaré A.D. durant l’interrogatoire d’audience. Par la suite, Galaye trouvait souvent A.D à la terrasse pour une partie de jambes en l’air. «Chaque fois après avoir fait l’amour avec moi, il me remettait 1000 ou 1500 FCfa », a déclaré la jeune fille. Sa tante a interpellé sa nièce quand elle a constaté qu’elle était en état de grossesse. La fille de lui répondre que c’est Galaye qui est l’auteur de sa grossesse. Ce que le père de famille a réfuté avant de demander à être soumis à un test de paternité. Ensuite, quand la nouvelle commençait à se répandre, ses fils qui étaient à la barre, de l’avis de la tante, les ont agressées elle et sa nièce après leur avoir reproché d’accuser leur père. Devant la barre, Galaye a balayé toutes ces accusations d’un revers de main. Pour lui, les deux familles ont un autre problème. Un parent de la famille de la partie civile qui ne le supporte pas a voulu lui régler son compte. Il a aussi nié être monté sur la terrasse la nuit, bien qu’à l’enquête préliminaire il avait déclaré que la fille le trouvait souvent à la terrasse en le suppliant de lui faire l’amour. Les fils de Galaye ont, tout comme leur père, nié les faits pour lesquels ils sont poursuivis.
Dans sa plaidoirie, l’avocat de la partie civile rappelle au père de famille que tout rapport sexuel avec une mineure est un viol même si celle-ci a consenti. Et le fait de vouloir faire des tests de paternité atteste qu’il a bel et bien couché avec la fille. Pour les délits de coups et blessures volontaires, l’avocat de A.D a signalé que les blessures de sa cliente et de sa tante ont été certifiées par un certificat médical. Il a demandé au juge de reconnaître les prévenus coupables et d’allouer à la partie civile la somme de 500.000 francs en guise de dommages et intérêts. Le procureur, lui, s’est remis à la sagesse du tribunal. Me Abdoulaye Seck, l’avocat de la défense, déclare que rien dans ce dossier ne permettait d’entrer en voie de condamnation. Pour lui, son client n’a jamais demandé de faire un test de paternité, mais un test de grossesse. Il a demandé la relaxe pure et simple de son client. Pour les enfants, il a demandé l’application bienveillante de la loi. Le tribunal rendra son verdict le 19 août prochain.
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