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AÏCHA KONÉ CHANTEUSE IVOIRIENNE « Cela faisait plus de 20 ans que je ne suis pas allée dans les night-clubs. Mais à Korhogo, avec le commandant Fofié, j’ai été en boîte.»

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AÏCHA KONÉ CHANTEUSE IVOIRIENNE « Cela faisait plus de 20 ans que je ne suis pas allée dans les night-clubs. Mais à Korhogo, avec le commandant Fofié, j’ai été en boîte.»

« Mes parents étaient très stricts en ce qui concerne la religion…. Ma mère a tout fait, elle ne voulait pas entendre parler de chanson. »

La paix est revenue en Côte-d’Ivoire. Pour la fêter, plus de cent artistes ivoiriens réunis en association (l’union des artistes de la Côte-d’Ivoire), ont entamé une tournée dénommée «Les sillons de la paix la tournée», qui vise à célébrer la paix retrouvée. Aïcha Koné, l’une des plus grandes stars du pays en fait partie et nous donne sa vision sur cette réconciliation tellement attendue.

Vous avez fait un titre pour le retour de la paix en Côte-D’Ivoire. Maintenant que la réconciliation est effective quelle lecture en faites-vous ?

Je ne peux que dire merci au Seigneur qui m’a inspirée. Dire merci aussi à Gadji Célly qui a compris où je voulais en venir quand je lui ai demandé de venir participer à cette chanson-là. Donc il a compris combien c’était nécessaire pour nous et pour les populations et puis …euh… Je crois que ça commence à porter ses fruits. On ne peut que s’en réjouir. En deuxième lieu, je viens de rentrer d’une tournée avec Gadji Célly et l’union des artistes de la Côte-d’ivoire. On est allé à Bouaké et à Korhogo. On a joué samedi à Bouaké. Nous étions là-bas avec le chef de la zone qui s’appelle le Commandant Wattawo. Il est venu à notre spectacle que nous appelons les «Sillons de la paix». Nous allons parcourir toutes les grandes villes de la Côte-d’Ivoire.

Il y avait combien d’artistes dans le groupe ?

Nous étions cent artistes. Il y a la génération qui est venue après nous, les Dj et tout, avec Gadji Celli en tête. Il y avait en fait tout le staff. Nous formions une caravane qu’on appelle les «Sillons de la paix». Ce samedi, nous étions à Bouaké. Nous avons joué à la place du carnaval. Nous faisons des spectacles gratuits pour vraiment être en communion avec notre public. Depuis longtemps, je n’avais pas mis les pieds chez moi. Le dimanche, nous avons été à Korhogo. Mais, je dois signaler que le samedi à Bouaké, le Premier ministre Guillaume Soro nous a fait envoyer la somme de 5 millions pour nous soutenir. Comme on dit chez nous, pour «boire l’eau en route», parce que le chemin est long et la tâche rude. C’était sa façon à lui de soutenir les «Sillons de la paix». Le dimanche, nous avons donc été à Korhogo. Nous avons été vraiment bien accueillis et là aussi le commandant de la zone, Fofié Martin nous a très bien accueillis, au-delà même de ce qu’on attendait.

Donc, vous en tant qu’artiste, vous vivez ce retour à la paix en communion avec les populations?

Oui ! Cela veut dire que quelque part, au plus profond de nous-mêmes, au Nord comme au Sud, on en avait assez de cette guerre et on cherchait vraiment une occasion, que je pourrais appeler la Providence, pour nous retrouver. Et cette Providence, pour moi, c’est le dialogue direct du Président Gbagbo. L’autre Providence aussi, c’est la facilitation du Président Blaise Compaoré qui s’est vraiment battu pour qu’on puisse se retrouver comme par le passé. Je crois que quelque part, personne ne veut avoir mauvaise conscience dans cette affaire. Le plus important, est que nous sommes en train de nous retrouver. Et comme je le disais tantôt, à Korhogo, nous avons fait le spectacle dimanche. C’était l’apothéose. Parce que là, on était avec tous ceux qui nous entourent. Les voitures, l’escorte, la sécurité. Tout y était. Et puis, le commandant de la zone, Fofié Martin qui se déplaçait, est venait nous rendre visite. Et nous a apporté à chacun des vêtements. Il a habillé 150 personnes et il nous a aussi offert la somme de deux millions. Notre séjour a aussi été pris en charge. Et je peux vous dire que vraiment, chacun se bat pour apporter le meilleur de lui-même et cela nous fait énormément plaisir. Pour mon cas, par exemple, cela fait plus de 20 ans que je ne suis pas allée dans les night-clubs. Mais à Korhogo, avec le commandant Fofié, j’ai été en boîte. Et nous dansions ma chanson «Soyons camarades», qui parle de la paix. C’était vraiment l’euphorie.

Du point de vue de la circulation des artistes, il n’y a aucun problème?

Vraiment tout va bien. Les esprits se relaxent comme on dit. L’atmosphère est très bonne et cela ne peut que me réjouir. À la prochaine étape, je dirai tout car le 27 prochain, j’irai à Conakry pour fêter les 50 ans du Sékou Bembeya Diazz. À mon retour, on va reprendre le bâton du pèlerin pour partir dans les villes comme Siguilaman, ce sont des zones qui avaient été occupées. Je suis dans un moment d’allégresse, de joie et je voudrais en profiter pour dire merci à tous mes amis, que ce soit Aziz Samb qui est pour nous, l’Ivoiro-Sénégalais et qui passe son temps à nous appeler et prier pour le retour au calme en Côte-d’ivoire. Et dire aussi merci à mon frère Youssou Ndour qui me disait souvent : «Je prie Dieu pour que la paix revienne en Côte-d’Ivoire». C’est l’occasion à travers ton interview de leur dire merci. Merci vraiment à tous ceux qui de près ou de loin nous ont soutenus dans ce combat pour la paix.

Mais revenons à Aicha Koné, la personne. On voit que vous êtes de plus en plus pieuse?

(Elle éclate de rire). J’ai grandi dans une famille très pieuse. Mes parents étaient très stricts en ce qui concerne la religion. Et puis dans ma famille, il n’y a pas de griots. J’ai eu des débuts très difficiles dans ce métier. Je me suis entêtée, je me suis battue contre vents et marées. Mais je crois que quelque part, c’était mon destin. Ma mère a tout fait, elle ne voulait pas entendre parler de chanson. Mais comme vous savez, parfois, la destinée est toute tracée. Je me dis que la musique est un métier. C’est noble que de pratiquer cet art-là, de pouvoir communiquer avec les gens et leur transmettre des messages. Pouvoir être le porte-parole des gens, ça ne peut que me réjouir. Je suis consciente que j’apporte quelque chose à la société et cela me plaît beaucoup.

Aîcha est mariée?

Oui je suis mariée.

Des enfants?

Ah ! oui ! J’ai trois garçons et deux filles adoptives. J’ai adopté mes filles. L’une est âgée de 2 ans et l’autre de 18 mois. La plupart de mes filles sont des orphelines.

Pourquoi avoir choisi l’adoption alors que vous pouvez avoir des enfants naturellement?

J’ai eu mes garçons naturellement mais, il était écrit dans mon destin que je devais être entourée de filles, même si je ne les ai pas eues naturellement. Ma mère me disait même : si tu n’as pas de filles, tu auras une vie éternelle, parce que ta maison est remplis d’orphelines, qui garde un orphelin est aussi gardé par le Seigneur. Elles ont grandi et elles travaillent. L’une est mariée et vit en Europe. L’autre est ici, avec moi et elle travaille dans une banque. Tout va pour le mieux, je rends grâce à Dieu.

Comment vit Aïcha après tant d’années de carrière et de gloire ? Tous les matins, je rends grâce à Dieu. Parce que grâce à Dieu et à la bénédiction de certaines personnes, j’ai glané pas mal de prix et de lauriers. J’ai à mon actif 33 ans de carrière et 32 prix à travers l’Afrique et tout et cela ne peut que me faire plaisir. Et puis là, aujourd’hui, je suis dans un mouvement de femmes qu’on appelle les «Femmes Kalao». Nous nous battons pour l’émancipation de la femme. Surtout pour nos femmes dans la région du Nord et pour les filles qui ne vont pas à l’école. On est dans un système de sensibilisation par rapport à la jeune fille qui doit aller à l’école. Car les femmes sont aussi représentatives que les hommes et on ne doit pas seulement les confiner aux tâches ménagères. Voyez un peu, au Libéria. Nous avons une femme Présidente. Cela doit constituer un exemple. Nous luttons contre l’excision, les mariages forcés. C’est une tâche assez noble que nous nous sommes fixée. Et dans ce cadre, je vais travailler avec l’organisation des Nations Unies qui s’occupe de la femme et du développement de la Femme. Je compte m’investir à fond dans ce combat parce qu’ils ont fait appel à moi en constatant les actes que j’ai posés. Ils souhaiteraient travailler avec moi et je suis fière d’exercer ce métier d’artiste et de pouvoir apporter quelque chose pour l’amélioration des conditions de la femme en Côte-d’Ivoire.

D’autres projets?

Comme j’ai eu à vous le dire, je m’apprête à aller en Guinée. Ensuite, je dois partir en Angola pour deux mois. Et puis, j’attends que Dakar m’appelle.

Le mot de la fin?

Je souhaite un prompt rétablissement à Laba Socé. J’ai eu à le voir sur une chaîne de chez vous pendant une interview. Pour vous dire que nous sommes branchés, car nous suivons toutes les chaînes du Sénégal. Je pense aussi à tout le monde.



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