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Aby NDOUR : ' Je rêve de faire défiler Karim Wade, Aïssata Tall Sall...'

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Aby NDOUR : ' Je rêve de faire défiler Karim Wade, Aïssata Tall Sall...'

Un samedi après-midi dans son nouvel atelier, Aby Ndour met de l’ordre dans sa boutique. Elle caresse les tissus soyeux et colorés, refait les plis ou replace les costumes dans leurs cintres. Tout en réservant un accueil chaleureux à une clientèle de luxe. Visiblement, la chanteuse est à l’aise dans son nouveau métier. ‘Aby Ndour diffusion’, c’est un nouveau défi qu’elle se lance, la tête pleine d’ambitions. C’est dans cette optique, qu’elle rêve de faire monter sur le podium des ‘ mannequins ’ nommés Karim Wade, Aïssata Tall Sall, etc. Dans le même temps, elle compte redonner du souffle à une carrière musicale pas toujours lisse. Quinze ans après ses débuts sur scène, celle qui assume sans ambages son admiration pour Thione Seck et ses amitiés au Parti socialiste, revient sur ses chantiers musicaux.

Une deuxième carrière

‘Aby Ndour diffusion fait dans l’habillement. L’atelier est ouvert depuis le 28 avril dernier. On a également un projet de lancement de produits cosmétiques. Les tailleurs sont en haut. Et en bas, nous avons installé un show room. Ce n’est pas un projet que j’ai monté sur un coup de tête. Je l’ai longtemps mûri. Je l’ai écrit depuis 96. Après, je suis partie pour les Etats-Unis pendant cinq ans. A mon retour, je n’avais pas la tête trop à ça.

J’attendais d’avoir un peu plus de temps libre pour m’y consacrer.

Parallèlement, je continue ma carrière dans la musique. Après tout, les deux métiers ne sont pas si éloignés que ça. Je me retrouve dans mon nouveau métier, puisque je reste une artiste’.

Aby Ndour diffusion

‘Je m’appuie sur mon nom, pour pouvoir faire connaître le produit. Beaucoup de Sénégalais savent maintenant que j’ai ouvert un atelier de couture par le biais de quelques magazines. Je ne suis pas encore prête pour me lancer dans la promotion, comme il faudrait. Faire une collection et faire des défilés de mode demande du temps. Il n’y a encore rien de précis, mais dans ma tête, je sais qu’on va lancer la collection ‘Aby Ndour’ : habillement, bijoux et chaussures. Nous faisons notre propre design et travaillons avec une équipe de professionnels. Les gens portent du Dolce Gabbana ou du Versace, pourquoi pas Aby Ndour ?’

Du concret sur le podium

‘Youssou Ndour a défilé à l’inauguration de l’atelier. La prochaine étape, c’est de faire défiler Karim Wade, Aïssata Tall Sall, Aminata Tall, Abdourahim Agne. C’est quelque chose de possible. Je peux bien leur confectionner des tenues à mettre pour le défilé. Ce n’est rien. Ce n’est pas une chose extraordinaire. A mon avis, faire défiler Karim Wade doit être naturel. Il est juste fils du président de la République. Il est jeune. On peut échanger ensemble. En tout cas, cela fait partie de mes projets pour 2008. J’aimerais bien pour certains styles, prendre Abdourahim Agne comme modèle. C’est un artiste dans sa façon de s’habiller. Peut-être bien que cela lui ferait plaisir de recevoir de telles propositions. J’imagine qu’ils sont fatigués d’être cloîtrés, d’être prisonniers de leur statut d’homme public, qui les empêche parfois de s’épanouir. Ils ont envie d’être free. Je sais que je ne peux pas les payer. Mais ce sera pour eux une façon aussi de diminuer le stress’.

Amitiés au Parti socialiste

‘J’ai des amis au Ps. Abdoulaye Wilane me rend visite très souvent. Je n’ai pas peur d’assumer mes relations. J’ai des vrais amis parmi les plus hauts dirigeants du Ps. Ousmane Tanor Dieng est un grand ami. Je l’aime beaucoup.

C’est comme un père pour moi. Je suis la marraine de sa fille aînée. C’est Dieu qui a fait cela. Qu’ils soient au pouvoir ou dans l’opposition, ils seront toujours mes amis. Je ne crains pas de le clamer haut et fort. Parce qu’on a noué une relation sincère avant le changement de régime. Ce n’est pas parce qu’ils ne sont plus au pouvoir qu’on va cesser d’être amis. Cela ne veut pas dire que je suis contre quelqu’un mais, c’est un devoir pour moi de dire qui sont mes amis. Je n’ai rien à cacher’.

Réaction des fans

‘D’après ce que j’ai pu entendre, les gens pensent que j’ai ouvert un atelier de couture et que j’ai arrêté de chanter. Mais la couture n’est pas mon métier, je suis chanteuse. Je ne remplacerai la musique contre rien. Mais la vie peut réserver des surprises, mieux vaut se prémunir et parer à toutes les situations. C’est pourquoi je mène une activité parallèle à la carrière musicale pour supporter toutes ces charges. Chacun sait comment se porte la musique sénégalaise. Le musicien rencontre beaucoup de difficultés qui ne lui permettent pas de faire face à ses charges. Il faut développer une activité à partir du nom qu’on s’est fait pour que ça puisse rapporter quelque chose. Et puis, ce n’est pas quelque chose de nouveau. On a vu Puff Daddy, Jennifer Lopez et beaucoup d’autres artistes qui ont leurs marques de vêtements et d’accessoires. En plus, à un certain âge, quand on ne pourra plus monter sur scène, il faudra une activité pour subvenir aux besoins. C’est important : beaucoup d’artistes sont âgés, mais ne peuvent plus s’investir dans d’autres domaines professionnels. Il y a beaucoup de musiciens qui viennent me dire que s’ils avaient encore mon âge, ils se seraient investis dans autre chose’.

Perspectives dans la carrière musicale

‘Je n’ose pas arrêter la musique. C’est ça qui me fait vivre. Je suis en train de préparer une nouvelle cassette qui devrait sortir avant la fin de cette année. La dernière cassette Jappal Mou Deggër est sortie en 2004. Cela fait trois ans maintenant. Cela a duré un peu, mais je sais où je vais. Je préfère avoir du recul avant de faire un nouveau produit. Il y a eu tellement de galères pour la dernière production. C’est pourquoi, son succès n’a pas été une surprise pour moi’.

Ndour, c’est trop lourd

‘Jololi me traite comme tous les autres artistes. Je n’ai pas de faveur. Je le répète, il y a eu beaucoup de difficultés lors de la production de Jappal Mou Deggër. De nombreux fans m’ont encouragée pour la pertinence du titre, mais ce morceau, je l’ai surtout chanté pour moi. Parce que cela n’a pas été facile. Les gens croient que c’est une chance de porter le nom Ndour, mais c’est une vraie galère. On me regarde toujours comme la petite sœur de Youssou et ça les bloque. Mais toutes ces difficultés prendront fin avec ma prochaine cassette. Ce qui a toujours constitué un handicap, et que les gens considèrent malheureusement comme un avantage, va s’estomper. Parce que je fais tout pour qu’on ne me regarde pas à travers Youssou Ndour. Pourtant, cela ne devrait pas se passer ainsi. Ça me ferait tellement plaisir que des musiciens m’invitent à leur cassette ou vidéos, mais tant qu’ils me verront comme la petite sœur de Youssou Ndour, ils ne le feront pas. Cela me ferme des portes et m’empêche d’évoluer. Ceux qui viennent vers moi, ce sont plus les rappeurs : Ndongo-J, Awadi et ça me fait plaisir. Je pourrai participer à plein de choses, mais les gens se disent, ‘celle-là, c’est pour Youssou’. Musicalement, le nom Ndour handicape ma modeste personne. C’est une charge trop lourde. Trop !

Difficultés dans Jololi

‘Quand Youssou Ndour me produisait, la structure s’appelait Saprom. Elle était basée à Castor. Avec Ndiaga Mbaye, je fais partie des premiers artistes qu’il a produits. Mais aujourd’hui, ce que Dieu m’a donné en termes de succès, c’est largement suffisant pour moi. Quel que soit le niveau, parce que je pense toujours à tous ceux qui courent après et qui aimeraient être connus. La promotion de ma dernière cassette ne s’est pas faite comme il faut. Beaucoup de gens m’ont fait la remarque. Y compris ma mère. Mais, c’est Jololi qui doit assurer la promotion. Malgré cela, si vous prenez les ventes des cassettes de Jololi, c’est Aby Ndour qui vient en tête, après Youssou. Mon produit est sorti, il y a trois ans, et il est toujours en vente. Jololi sait combien je lui rapporte. Le bruit n’est pas important. Les Sénégalais apprécient beaucoup mes produits. Je rends grâce à Dieu. Ma quatrième cassette a reçu plusieurs distinctions : meilleure cassette, meilleur clip… J’ai été désignée parmi les quatre meilleures femmes chanteuses en Afrique de l’Ouest dans le cadre des Koras Awards. C’est une fierté pour moi. Dans la vie, je ne m’appuie que sur ceux qui croient en moi pour aller de l’avant’.

Thione Seck dans la prochaine cassette

‘Mon rêve, c’est d’inviter Thione Seck pour mon prochain album. Il est pris. Mais il a donné son accord de principe. J’aime beaucoup ce qu’il fait. Il chante naturellement. Je connais par cœur tout son répertoire. J’ai appris à chanter en reprenant les chansons de Thione Seck. J’avais un petit magnétophone que Youssou m’avait acheté, je passais toute la journée à chantonner sur les morceaux de Thione Seck. Donc chanter avec lui, c’est un rêve que je nourris depuis toute jeune’.

Un trait d’union entre Thione et You ?

‘Je ne vois pas de problème entre Youssou Ndour et Thione Seck. Peut-être qu’il y en a, mais personnellement, je ne l’ai pas noté. La plupart du temps, ce sont les fans qui créent des rivalités entre les chanteurs, mais au fond, il n’y en a pas. A un moment, Mapenda Seck avait épousé la sœur cadette de Youssou Ndour. Donc, il y avait des liens de parenté entre les deux. Je ne me rapproche pas de Thione Seck pour Youssou Ndour. Pourquoi le ferais-je ?

J’aime tellement Thione Seck, que s’il m’appelle à minuit pour des enregistrements, j’y vais sans hésiter. C’est un rêve. Tout comme d’autres rêvent de chanter avec Mickael Jackson. Si je suis devenue chanteuse, c’est aussi grâce à Thione Seck. C’est en l’imitant qu’un chauffeur, qui était chez nous, m’a entendue et a conseillé à Youssou de me prendre en studio. En ce temps, il enregistrait l’album Gaïndé. Et j’ai posé ma voix sur le morceau Macoy... J’aime naturellement Thione Seck. Ce n’est pas un deal. Et je vous assure que cette estime est réciproque’.

Formation d’orchestre

‘Pour le moment, je n’ai pas les moyens de monter un orchestre. Après la sortie de ma prochaine cassette, je jouerai en Live dans les soirées. Je ferai des soirées acoustiques. J’ai un projet et j’y travaille. Trois fois par semaine avec un musicien qui vient ici même dans l’atelier où nous répétons. On ne se presse pas. Ce n’est pas une question de manque de volonté. Je n’ai pas les moyens de monter mon propre groupe. Je joue avec le Jololi Hits depuis le mois de novembre. J’ai participé au festival de jazz de Saint-Louis. Mais la promo ne passe pas trop bien. Je ferai en sorte de regrouper trois ou quatre musiciens pour qu’on joue en acoustique. Mais pas un groupe de dix personnes, ce n’est pas mon style. Je fais une musique soft, donc je n’ai pas besoin d’un gros orchestre’.

Action humanitaire

‘Cela fait trois ans que j’ai monté une association Action pour l’enfance.

Mais nous n’avons pas besoin de médiatiser nos actions. Parce que notre objectif, c’est d’aider les démunis, donc on n’a pas besoin de faire de la publicité. Mon rêve, c’est de créer un centre qui accueillera les enfants de la rue et/ou en rupture. Je lance un appel à toutes les bonnes volontés qui peuvent m’y aider. Il y a suffisamment de moyens dans ce pays pour éradiquer le phénomène des enfants de la rue. Ce que je souhaite, c’est qu’on m’attribue un terrain, je travaille dans ce sens, pour y construire un centre pour enfants défavorisés. C’est ce qui me motive réellement. Dans le cadre de l’atelier que je viens de monter, nous prévoyons, à chaque fête de Korité et de Tabaski, d’habiller gratuitement deux enfants taalibe. Ce n’est pas important de faire beaucoup de bruit autour de ça. Je préfère travailler dans l’underground’.

Musique à l’école

Avant, les établissements scolaires dispensaient des cours de musique. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il est important de créer des activités de musique after school pour les enfants pour réveiller le talent qui est en eux. Il y a beaucoup d’artistes potentiels parmi les enfants. C’est pourquoi, une école des arts est importante, mais, c’est dommage, il n’y a plus d’Ecole pour ça, du moins celle que nous avons, n’a pas les moyens. Il n’y a pas d’instruments et les classes sont étroites. J’ai fait l’Ecole des arts en même temps que Fallou Dieng ; mais je n’ai pas terminé la formation. Les moyens manquent. Mais, ce serait intéressant d’avoir une école des arts pour les enfants.

Propos recueillis par Abdou R. MBENGUE, Aguibou KANE & Mb. NGOM



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