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Alioune Badara Bèye, (Coordonnateur général du Fesman) : « Le festival coûtera 5 milliards à l’Etat du Sénégal»

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Alioune Badara Bèye, (Coordonnateur général du Fesman) : « Le festival coûtera 5 milliards à l’Etat du Sénégal»
Rencontré samedi dernier dans le cadre de la Foire de Paris, le coordinateur général du Fesman III, Alioune Badara Bèye s’est expliqué sur les implications d’un récent remaniement ministériel dans les préparatifs de la manifestation prévue en décembre prochain. Bèye souligne également ce qui se pose comme l’un des plus grands obstacles à la organisation par notre pays d’un événement d’une telle envergure : le déficit en infrastructures culturelles.

Vous êtes à Paris pour la promotion du Fesman. Le festival crée-t-il un certain engouement dans la capitale française ?

Il y a en un engouement réel pour le Fesman. Il y a déjà un comité qui est formé, installé à Paris. Le siège est à l’ambassade du Sénégal à Paris. Il y a un comité qui travaille dans la promotion, dans la sensibilisation pour qu’il y ait une participation de la diaspora africaine de la France. Il ne faut pas oublier que ce n’est pas un festival sénégalo-sénégalais ; c’est pour cela, dans nos démarches, nous essayons d’avoir une figuration panafricaine. Voilà pourquoi nous avons tenu à venir participer à cette manifestation organisée par notre cellule de communication basée à Paris(…) Le stand du Fesman a été envahi avec la présence de Christian Karambeu. On nous a donné l’occasion de s’adresser à un très grand public, surtout que tous les pays des Caraïbes étaient représentés. Je pense que c’est une très bonne chose. L’équipe est à féliciter. Je le fais au nom du ministre d’Etat, Mame Birame Diouf. Il a insisté pour que je sois là parce que l’événement méritait le déplacement, d’autant plus qu’on prépare le grand lancement à Paris.

Avec le nouveau gouvernement, nous avons un ministre d’Etat chargé du Fesman, le ministère de la Culture. Est-ce qu’il n’y aura pas de conflits de compétences ?

Ce qu’il y a là, c’est la coordination du Fesman, c’est presque un bureau qui a tout le temps été sous la tutelle du ministère de la Culture. Tout ce nous faisons, nous le proposons au ministre qui peut nous dire non ou qui avalise. Ça été la démarche. Cette fois-ci, il fallait, à la suite du remaniement, rassurer sur le plan national et international. Il y a un ministre de la Culture qui a travaillé dans ce secteur depuis presque quatre ans. C’est lui qui a dirigé les missions, pris les contacts. Nous avons toujours travaillé sous sa tutelle. Alors si ce ministre n’est plus, vous savez ce que cela peut avoir comme répercussions sur le plan international dans le domaine même de la crédibilité du projet. Donc le président de la République a voulu rassurer l’opinion nationale et internationale sur la poursuite du projet.

Certains se sont même interrogés s’il y aura le festival ou pas quand ils sont appris que le ministre a été enlevé. Mais c’est un acte (la nomination de Mame Birane Diouf comme ministre d’Etat chargé du Fesma, Ndlr) fort pour rassurer l’opinion internationale. La grande différence, c’est que c’est un ministre du Fesman, et par n’importe lequel parce que c’est un ministre d’Etat. Ça aussi, c’est pour le renforcer sur le plan diplomatique parce que nous avons à rencontrer des Chefs d’Etat. J’ai eu à le faire plusieurs fois avec l’autorisation du ministre de la Culture. C’est dans ce cadre que j’ai rencontré le président du Cap-Vert, le directeur général de l’Unesco. Dans un projet comme ça, la vision diplomatique est extrêmement importante. C’est pourquoi en nommant un ministre d’Etat chargé du Fesman, ça le renforce sur le plan international, mais cela ne change rien sur les structures que nous avons.

Il y a la coordination et la commission nationale, qui fonctionnent comme avant. Il y a la production déléguée, qui s’occupe de l’organisation matérielle du Fesman avec Jean-Pierre Bloch et Gadwel. La coordination s’occupe du côté ‘in’ du Festival, c’est-à-dire le côté intellectuel, le jury, le choix des conférences, le colloque. ; l’autre s’occupe de la partie technique : la sponsorisation, la communication, les structures, la réhabilitation des sites comme Sorano, le Cices, etc. Depuis trois jours, les services sont en train de trouver un local où nous serons tous rassemblés pour travailler sous la direction du ministre d’Etat chargé du Fesman.

Etes-vous sous la tutelle du ministère de la Culture ou du ministre d’Etat chargé du Fesman ?

Je dépends du ministre d’Etat chargé du Fesman, mais il y a une nécessité de faire une synergie des différentes missions (…). Les deux ministères sont obligés de travailler ensemble dans le cadre du Fesman.

A sept mois du Fesman, il n’y a pas de salle de cinéma digne de ce nom à Dakar. Comment alors faire pour trouver les infrastructures qu’il faut pour une bonne organisation du festival ?

Sans anticiper sur les possibilités du ministère de la Culture, je pense nécessairement qu’il nous faut des infrastructures, mais on ne peut plus construire, on va réhabiliter. Ce qui est sûr dans le cadre des sites pour le Fesman, la commission des sites va regarder la configuration des sites. Par exemple Sorano a été construit depuis 1966. Donc en 40 ans, nous n’avons pas une autre salle de cette dimension. Alors c’est sûr que le théâtre Sorano va être réhabilité. Médiatis Events, (chargé de la logistique de la manifestation ; ndlr) a visité la salle et rencontré avec les techniciens de Sorano. Le système des théâtres de verdure va être utilisé. A Dakar, nous avons Sorano, mais aussi Daniel Brothier qu’on va aussi réhabiliter pour les projections de films.

En dehors de ça, nous allons réhabilité Douta Seck et Blaise Senghor. Mais en tout état de cause, je pense qu’il faut construire des salles de cinéma. On a prévu d’utiliser les salles de cinéma de deux hôtels pour des projections de films. Avec le concours, il faut que tous les participants aient les mêmes chances. On ne peut pas demander au Sénégal de projeter ses films à Daniel Brothier et au Nigeria dans la nature. Donc nous allons faire de telle sorte qu’ils soient dans les mêmes conditions. Il faut reconnaître que le grand handicap de ce festival, ce sont les infrastructures ; mais nous aurons, avant le mois d’octobre ou de novembre, toutes nos structures.

Qu’est-ce qui est prévu dans les régions ?

C’est l’une des innovations de ce Fesman parce qu’en 1966, c’est seulement Dakar qui a vécu le festival. Ce qui fait que les régions vont accueillir les grandes vedettes, mais aussi vont produire, vont montrer ce qu’elles savent faire. Il y a beaucoup de vedettes qui veulent intervenir en Casamance, à Ziguinchor. Nous sommes en train de voir parce que tous ne peuvent pas le faire à Ziguinchor. Mais nous ferons en sorte que beaucoup de région accueillent les grandes vedettes, mais aussi profiter de cette occasion pour montrer leur culture diversifiée. D’ailleurs un volet du thème du Feman qui est : ‘Renaissance africaine, diversité culturelle et unité africaine ’.

Tout cela va coûter combien ?

Le budget du Fesman est assez élevé. Tout le monde sait qu’en 1966, Senghor a pris 3 milliards pour le faire. En 1977, c’était 30 millions de dollars que le Nigeria a dépensé. Mais la différence essentielle, c’est que c’est la sponsorisation qui allège les frais. Le Sénégal va mettre de l’argent. Il en a déjà mis, mais la sponsorisation qui autofinance le festival.

Avez-vous déjà bouclé le budget ou non ?

Oui, nous avons bouclé le budget. D’abord la sponsorisation, ce de grandes sociétés qui donnent leur avis, qui disent qu’elles sponsorisent pour tant. Nous laissons cela à Médiatis Events, sous la surveillance du ministre d’Etat qui s’en occupe. Au mois de juillet, on commencera à faire le décompte et au mois d’octobre, nous seront déjà prêts. Le budget sera bouclé totalement. La participation sénégalaise ne va pas dépasser 5 milliards. Il restera 25 milliards qui vont être couverts par la sponsorisation.

Ce qui fait un budget de 30 milliards

Oui ça fait 30 milliards. Mais le Sénégal n’apportera que 5 milliards et la sponsorisation qui va réunir le reste. Mais il ne faut pas oublier qu’il y a l’aide internationale. Nous avons les institutions comme l’Unesco, l’Oif qui peuvent prendre une grande partie de la participation. Il s’agit de la participation des artistes, des écrivains, des scientifiques. Ça coûte cher de déplacer de grandes vedettes comme les Wolé Soyinka. Ils ne viennent pas en place économique. C’est des Vip. Nous avons en compte tout cela. C’est ce qui fait que cette partie est laissée à Médiatis Events, qui rencontre les grands sponsors américains, européens et autres. Ce qui fait que la participation sénégalaise sera très réduite.

On sait que le Fesman ne va durer que quinze jours. Est-ce que vous avez pensé aux perspectives ?

C’est le président de la République qui a décidé de reprendre le Fesman au moment il était dans les tiroirs depuis 1977 et souhaiterait que le festival se passe tous les quatre ans. Ce n’est pas une manifestation tournante, mais fixée à Dakar. Mais rien ne s’oppose à ce qu’une édition puisse dérouler au Brésil ou bien dans les caraïbes. Mais c’est une décision qui sera prise par les autorités sénégalaises. Après 2009, tous les quatre ans, le festival aura lieu sous d’autres formes. Puisqu’il y a un ministre d’Etat chargé du Fesmam, je pense qu’il y a une orientation nouvelle qui doit être prise dans ce sens pour renforcer le Fesman. Quand on dépasse une édition, qu’on songe à la suivante. Je pense que le festival doit servir aussi à renforcer toute une politique culturelle. Cela ne sera à rien de faire un festival si, après, il n’y a pas de salles de théâtre, de salles de cinéma, de grandes salles de concert. Je pense que cela va de paire : le festival doit aider à restaurer et à renforcer les structures culturelles de notre pays.



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