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BONNES FEUILLES / PARUTION - Dr Mame Marie Faye révèle son long compagnonnage avec le Président Wade : Les crimes, trahisons et fin du régime libéral - L’émeute dans la ville

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BONNES FEUILLES / PARUTION - Dr Mame Marie Faye révèle son long compagnonnage avec le Président Wade : Les crimes, trahisons et fin du régime libéral - L’émeute dans la ville

Dr Mame Marie Faye a écrit un livre grave. Très grave. A certains endroits terrifiants. Un livre qui promène ses lecteurs dans les méandres de la vie de son vieux compagnon, Abdoulaye Wade, dont elle narre les tourments et les inquiétudes, la soif du pouvoir. La trame du livre est constituée des rêves prémonitoires d’une prêtresse dont les récits oniriques hantent les sommeils de Abdoulaye Wade, les dérives déroutantes aux cimes désenchantées d’un pouvoir «monarchisé» et corrompu, sur fond d’un agenda présidentiel, dans lequel, sa succession par son fils Karim Wade occupe la place principale. Mais, pour Dr Mame Marie Faye, qui prédit «la triste fin de Abdoulaye Wade et du régime libéral», la sentence est sans équivoque : «Le Sénégal ne se laissera pas brader par Karim Wade.» Après le rêve n°1 de la prêtresse, La traversée en bateau (le naufrage du Joola ?), nous vous proposons le rêve n°2 : «L’émeute dans la ville» et quelques petites perles du livre dont le principal défaut est le titre L’immolation par le feu de la petite-fille du Président Wade, qui ne résume pas la quintessence de l’ouvrage.

(…)
Dans ce rêve-ci, Madame X se trouvait sur une île, genre Gorée mais beaucoup plus grande. Les maisons, la plupart à un étage, étaient de style colonial, en briques rouges avec de vastes pièces, un plafond haut et un balcon extérieur. Sa maison à elle, du même style, était agrémentée d’un grand patio intérieur avec de belles plantes vertes. Les rues de la ville étaient recouvertes de larges pavés de pierre. Comme pour son premier rêve, Madame X était encore jeune dans celui-ci (la trentaine environ) et portait au début du rêve, une longue et large jupe rouge en coton avec des motifs imprimés ainsi qu’un chemisier blanc décolleté en coton avec des fronces autour du cou.

Penchée à son balcon, Madame X admirait le spectacle de la rue, par cet après-midi torride, lorsque son attention fut attirée par une sorte de clameur venant du côté gauche de la rue. Elle tourna alors la tête et vit une foule immense à l’autre bout de la rue. Plus la foule avançait, plus la clameur se faisait intense et plus les personnages devenaient distincts. Elle demanda à un homme debout à côté d’elle sur le balcon, le pourquoi de cette marche et on lui répondit que c’étaient des paysans qui manifestaient parce que l’État voulait leur voler leurs terres et les exproprier et que s’ils se laissaient faire, ils n’auraient plus de terres à cultiver pour nourrir leurs familles. Madame X regarda alors avec beaucoup plus d’attention cette foule menaçante qui avançait le poing droit levé au ciel, en hurlant des slogans auxquels elle ne comprenait rien. Dans la foule, il y avait des noirs, des blancs et des métis, mais ce qui attira le plus l’attention de Madame X, c’était le meneur de la manifestation. Il s’agissait d’un jeune homme blanc, d’environ vingt-cinq ans, habillé d’un pantalon kaki avec des poches sur les côtés, portant un tee-shirt du même ton, mais beaucoup plus clair et des cheveux longs noués en queue de cheval sur la nuque. Il marchait en tête du cortège, était le plus virulent, mais surtout, il était dégoulinant de sueur à cause de l’effort qu’il déployait et aussi, de la chaleur ambiante.

Arrivé au pied du balcon de Madame X, le jeune homme blanc se détacha de la foule, leva la tête et demanda poliment, tout en criant pour se faire entendre, si Madame X pouvait bien lui donner de l’eau à boire ; ce que cette dernière accepta de bon cœur. Elle descendit l’escalier, se dirigea vers le grand réfrigérateur qui se trouvait à droite dans le patio, en sortit une grande bouteille d’eau, prit un grand verre et se dirigea vers l’entrée de la maison où le jeune homme blanc l’attendait sagement sur le seuil. Elle lui servit deux verres d’eau d’affilée, qu’il but avec un réel plaisir; il remercia chaleureusement Madame X, en demandant que Dieu la bénisse et s’en alla en courant reprendre sa place à la tête de la manifestation. Madame X, toujours debout sur le seuil de sa demeure, la bouteille dans une main et le verre dans l’autre, regardait la manifestation s’éloigner sur sa droite lorsque brusquement, quelqu’un l’interpella d’un ton rude de la maison d’en face, juste de l’autre côté de la rue. «Eh, Madame X ! Eh là, Madame X !»

Elle tourna la tête et c’est avec une immense surprise qu’elle te découvrit, toi, Abdoulaye Wade, le président de la République, debout sur le seuil d’en face, habillé d’une tenue africaine, pantalon large avec tourki, de couleur bleu clair et lui faisant impérieusement signe de venir te rejoindre sur le pas de ta porte.

- Eh, Madame X ! Viens ici ! Allez, viens ! Viens ! Viens !

Madame X déposa la bouteille et le verre au coin de sa porte et traversa la rue pour venir te retrouver. Comme dans le premier rêve, vous étiez de vieilles connaissances et le dialogue s’engagea à nouveau sur le seuil de ta porte.

- Eh, Madame X, quelle surprise alors ! Mais qu’est-ce que tu fais ici ?

- Mais Monsieur le Président, c’est ici que j’habite, la maison-là en face. Et toi, qu’est-ce que tu fais ici ?

- Eh bien, cette maison-là est une résidence secondaire où je viens me reposer de temps en temps. Et dire que nous sommes voisins et je ne le savais même pas !

- Moi non plus Président, je ne le savais pas, c’est vraiment une surprise pour moi.

Pointant l’index vers Madame X, tu pris un air bourru pour lui sortir alors ce que tu avais sur le cœur.

- Dis donc Madame X, je t’ai vu servir de l’eau à un des manifestants-là, pourquoi ?

- Mais Président, cet homme avait soif, il m’a demandé de l’eau et je la lui ai donnée, répondit Madame X aussitôt sur la défensive.

- Madame X, ces gens-là sont mes ennemis; tu vois bien qu’ils sont en train de manifester contre moi, donc il ne faut pas leur donner de l’eau.

- Mais Président, j’aimerais bien savoir quel mal il y a à donner à boire à un homme qui a soif, même si c’est un mécontent qui manifeste contre toi, répliqua Madame X.

Usant de ton expression favorite et de ta voix rocailleuse des mauvais jours, tu fis à Madame X le reproche suivant:

- Eh ben que (7) Madame X, j’ai remarqué une chose d’ailleurs. Tu ne te mets jamais de mon côté, mais tu es toujours du côté de mes ennemis, j’aimerais bien savoir pourquoi tu fais ça hein ? Pourquoi ?

Devant ce reproche qu’elle trouvait injuste et injustifié, Madame X sentit la moutarde lui monter au nez.

- Tu sais, il ne faut pas me fatiguer hein! Tu as compris ? Il ne faut pas me fatiguer! Donner de l’eau à quelqu’un qui a soif, n’a jamais constitué un crime, même si c’est un manifestant. Maintenant, si tu le prends comme tel, c’est ton problème! répliqua vertement Madame X, en pointant ses deux index vers le haut et en les secouant énergiquement, puis en posant ses deux mains sur ses hanches tout en bombant la poitrine.

Voyant que la conversation risquait de tourner au vinaigre, ce dont tu ne voulais, apparemment, pas, tu changeas littéralement de tactique et cherchas à calmer Madame X, en lui prenant le bras et en lui parlant cette fois gentiment.

- Mais Madame X, toi aussi, il ne faut pas te fâcher, je plaisantais seulement avec toi en disant ça. Hein, d’accord, il ne faut pas te fâcher, hein? Bon maintenant, tu es mon invitée, on va monter et causer tranquillement à l’étage en bons voisins. Hein d’accord ?

- Bon d’accord, dit-elle d’une voix plus calme, acceptant l’invitation.

Il semblait évident que tu avais besoin d’elle. Madame X te précéda dans les escaliers et eut le plaisir de découvrir à l’étage, une vaste et très belle véranda. Celle-ci avait des murs droits sur trois de ses côtés, mais le quatrième mur, en face d’elle, était en demi-cercle et s’ouvrait largement sur une mer calme et d’un bleu d’azur. Les murs étaient décorés avec goût de masques africains et autres œuvres d’art et au milieu de la véranda, trônait une grande table ronde aux pieds sculptés.

Il y avait déjà quatre personnes sur la véranda. A gauche, près de l’ouverture sur la mer, se tenaient debout deux personnes qui sont comme tes ombres et ne te lâchent jamais d’une semelle. Madame X fit un signe de tête dans leur direction en guise de salutation et ils lui répondirent. Sur la droite maintenant, se tenaient assis, en train de converser, une femme, ancien ministre et un ministre actuel, honni de tout le peuple sénégalais. Dans la réalité, Madame X ne connaît pas personnellement ces quatre personnes, mais elle les connaît de vue, par les médias, comme beaucoup de gens dans ce pays. Je ne citerai pas les noms de ces personnes ici parce qu’elles ne revêtent aucune importance aux yeux de Madame X et à mes yeux aussi. Les deux ministres écarquillèrent des yeux en voyant surgir Madame X avec toi sur ses talons et lui ils firent chacun un large sourire auquel elle répondit à peine et leur tourna aussitôt le dos, alors qu’ils se levaient pour lui serrer la main. Deux chaises sculptées se trouvaient face à face devant la table ronde. Tu invitas Madame X à s’asseoir sur la chaise de droite.

- Voilà, Madame X, tu vas t’installer ici à l’aise en face de moi et moi je vais m’asseoir ici à ma place.

- Merci Président.

Madame X s’installa sur la chaise indiquée, tournant ainsi le dos aux deux énergumènes qui se trouvaient sur la droite et tu pris place sur la chaise de gauche. Mais chose étrange, Madame X se souvient parfaitement qu’au moment où elle s’est retrouvée assise sur la chaise, ses habits avaient changé et elle portait maintenant un ensemble jupe longue et veste en tissu jean avec chemisier bleu clair, alors qu’elle ne s’était pas changée. Cela fait partie du mystère des rêves.

Sur la table ronde se trouvait une large corbeille dans laquelle trônaient une grosse pastèque et de belles pommes vertes qui semblaient très juteuses et croquantes et à côté, était posée une grande soupière fermée en émail bleu foncé. Tu invitas Madame X à manger des fruits.

- Madame X, il y a des fruits-là, il faut te servir.

- Ah, Président, c’est gentil, mais merci.

Elle déclina l’offre bien qu’attirée par la beauté des pommes. La sentant sur la défensive, après la scène dont tu l’avais gratifiée sur le seuil de ta demeure au sujet de la manifestation, quelques instants auparavant, tu cherchas à l’amadouer en ouvrant la grande soupière dans laquelle reposait du pur lait caillé de vache, dont la simple vue était un régal et tu lui dis d’un air taquin.

- Toi aussi Madame X, si tu ne veux pas de mes fruits, tu ne vas quand même pas refuser mon délicieux lait caillé, nak.

- C’est bien Président, je vais prendre un peu de lait caillé.

- Ah, voilà qui est bien, c’est mieux comme ça waye. Et tout heureux qu’elle ait accepté, tu lui servis de ta propre main, un grand verre de lait caillé à l’aide d’une louche et tu te mis à la regarder avec malice déguster son lait caillé.

En fine connaisseuse, Madame X apprécia le lait caillé; elle sentait après chaque gorgée, le goût de la vanille et de l’eau de fleur d’oranger, ainsi que les grumeaux (ndialakhites) du lait caillé qui fondaient dans sa bouche.

- Alors Madame X, mon lait caillé, il est bon, hein ?

- Ah oui Président, ton lait caillé est délicieux.

- Je te l’avais dit, mon lait caillé est super !

Pensant que tu l’avais plus ou moins ferrée avec ton lait caillé, tu lui pris la main gauche entre tes mains pour lui demander une nouvelle fois, d’un ton mielleux, de venir travailler pour toi.

- Bon Madame X, maintenant il faut qu’on parle sérieusement là, je voudrais vraiment que tu viennes travailler pour moi.

Madame X retira aussitôt sa main gauche et posa le verre qu’elle tenait dans la main droite, avec son reste de lait caillé, en se disant intérieurement : «Je te sentais venir mon bonhomme, je te sentais venir. Je me disais bien que derrière toute cette gentillesse, il y avait quelque chose.»

- Président, je t’ai déjà dit que je ne pouvais pas travailler pour toi, ce n’est pas possible.

Tu lui pris les deux mains entre tes mains et lui dis d’un air suppliant.

- Mais Madame X, toi aussi, j’ai besoin de toi, il faut venir travailler pour moi.

- Vraiment je ne comprends pas. Tu as tous les gens que tu veux pour travailler pour toi, tu as même l’embarras du choix, donc pourquoi est-ce que tu insistes tout le temps pour que je vienne travailler pour toi , demanda Madame X, étonnée.

- Mais c’est parce que j’ai besoin de toi Madame X.

- Tu ne cesses de me demander de venir travailler pour toi, mais tu ne m’as même pas dit ce que je vais devoir faire pour toi, rétorqua Madame X, de plus en plus étonnée par ton insistance.

- Ce que tu vas faire pour moi n’a aucune importance, l’essentiel étant simplement que tu veuilles travailler pour moi.

Madame X essaya de retirer ses deux mains, mais tu les tins fermement entre les tiennes.

- Président, tu sais bien que ce n’est pas possible, toi aussi, persista Madame X, en secouant la tête en signe de refus.

Mais rien à faire, tu étais là, littéralement accroché à ses basques, ne voulant rien entendre de ce qu’elle te disait et continuant à la supplier d’accepter de travailler pour toi.

Madame X ne voulait pas te le dire en face par politesse, mais elle ne cessait de penser en son for intérieur : «Mais décidément, le bonhomme-là, il commence à me pomper l’air sérieusement avec son obsession de travailler pour lui.»

De guerre lasse, Madame X finit par te dire ceci.

- Bon Président, je vais réfléchir à ta proposition et je te donnerai ma réponse après.

- Ah, je savais bien que tu allais accepter. Le fait de me dire que tu vas réfléchir signifie déjà que tu as accepté de travailler pour moi et j’en suis vraiment heureux, lui répondis-tu en riant et d’un air réellement confiant et soulagé.

Madame X continua de te regarder avec étonnement, mais dans son regard il y avait aussi une certaine tristesse, parce qu’elle savait qu’elle t’avait donné cette réponse simplement pour se débarrasser de toi, mais elle savait au fond d’elle-même, qu’elle ne changerait pas d’avis et qu’elle ne travaillerait pas pour toi. Madame X se réveilla assez intriguée cette fois-ci et quelque peu angoissée pour plusieurs raisons. D’abord par la longueur de son rêve. Ensuite par l’insistance que tu mettais dans le rêve pour qu’elle travaille pour toi, sans même lui préciser ce qu’elle devrait faire pour toi. II semblait que tu avais simplement besoin de l’avoir à tes côtés pour une raison connue de toi seul et que tu ne voulais pas dévoiler. Mais ce qui inquiétait le plus Madame X, habituée des rêves prémonitoires, c’était non seulement l’émeute dans la ville et te concernant, mais surtout les éléments nets et précis qu’elle avait vus dans le rêve. Il y avait les fruits dans la corbeille sur la table et plus que tout autre chose, il y avait ce lait caillé que tu lui avais si gentiment servi de ta propre main et qu’elle avait tant apprécié. Pour qui connaît la signification des aliments et surtout des laitages dans le rêve chez l’Africain, tout ceci associé à des troubles en ville dans le rêve, il y avait vraiment de quoi se poser des questions. Chez l’Africain, les aliments vus dans un rêve devant être la plupart du temps donné en sacrifice par l’intéressé et particulièrement, les laitages. Ceci étant, comme j’ai eu à le dire, des séquelles de notre culture animiste.

Ce rêve étrange avec tous ses éléments très clairs sentait pour Madame X comme une sorte de message et elle décida après mûre réflexion, de laisser voir venir. Les mois passèrent faits d’une certaine angoisse qui commençait un peu à l’inquiéter. Et c’est dans cette atmosphère que survint le troisième rêve.



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