[ Entretien ] FATIMATA DIALLO, MISS SENEGAL 2008 “ Je vais faire des campagnes de sensibilisation contre les viols ”

Elle s’appelle Fatima Diallo. Elle a vingt deux ans. Elle mesure 1,78 m et pèse 55 kilos. Elle est étudiante en Tc (techniques de commercialisation) à l’Ecole Supérieure Polytechnique (Esp). Elle est de teint noir, fine et au sourire ravageur. Elle a été sacrée, samedi dernier, Miss Sénégal 2008. Dans cet entretien, elle nous livre ses premières impressions et parle de sa vie. Au chapitre de ses projets, elle compte s’engager dans une croisade contre les viols.

Vous venez d’être sacrée Miss Sénégal 2008. Quel est le sentiment qui vous anime?

Je salue tout le monde et remercie tout le public. Quand j’ai entendu mon nom, j’ai éprouvé une énorme joie. Parce que ce n’était pas gagné d’avance. Les filles étaient vraiment très belles.

Comment avez-vous préparé la finale ?

C’était un peu dur. Surtout quand il s’agit de gérer le stress. Heureusement, je n’ai manqué de rien. Le Conseil régional de Matam m’a beaucoup soutenu. Je remercie mes amis et les populations de Matam.

Quels sont vos projets ?

Avant tout, j’aimerai honorer mon pays en allant défendre mon titre à l’élection Miss Cedeao. Je voudrais continuer, en même temps, mes études.

Qu’est-ce qui a fait, à votre avis, la différence par rapport aux autres candidates ?

C’est difficile de le dire. Je ne sais pas trop. C’est au jury de le dire.

Votre taille, vos yeux, votre nez ?

(Rires). Il y en a qui aiment mon nez. Mais je ne sais pas si c’est cela qui a fait la différence.

Avez-vous un petit copain ?

(Hésitante ! Un peu confuse !) Non ! J’en avais. Mais là, je n’en ai plus.

Vous êtes alors un cœur à prendre ?

Pas tellement.

Pourquoi pas tellement ?

Je ne sais pas. Je ne saurai vous dire. (Rires)

On dirait que vous avez peur de vous engager ?

Au fait, je voudrais réaliser certaines choses d’abord avant de m’engager.

Comme quoi ?

Je voudrais continuer mes études. Parce que cela me tient vraiment à cœur.

Qu’est-ce que vous voulez devenir après vos études ?

Je voudrais ouvrir une entreprise. Ou faire dans le commercial.

Vous êtes née à Matam ?

Je suis née à Dakar. Ma grand-mère maternelle est originaire de Bokidiawé. J’ai des origines paternelles de Thiowé (Matam).

Est-ce que vous connaissez Matam ?

Oui, j’y vais tous les deux ans.

A quand remonte votre dernier voyage à Matam ?

Avant le mois de Ramadan.

Qu’est-ce qui vous y a le plus marqué ?

C’est l’unité et la solidarité qui caractérise cette population. Quand vous passez tout le monde vous salue, comme si vous vous êtes connus depuis longtemps. J’aime bien cette solidarité.

Quand on parle de Matam, d’aucuns pensent à la dernière région du Sénégal, au sens figuré comme au sens propre. En tant que Miss Sénégal, qu’est-ce que vous comptez faire pour changer cette image négative ?

Je compte prouver à tout le monde que ce n’est pas la dernière région.

Qu’est-ce que vous comptez faire durant votre règne pour le Sénégal ?

Chaque jour, je lis dans la presse que des petites filles sont violées et tuées. Je dis que ces choses-là ne devaient plus exister au Sénégal. Je vais faire des campagnes de sensibilisation et trouver des structures qui pourraient accueillir ces enfants abandonnés.