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[ CONTRIBUTION ] FESMAN 1, FESMAN 3 DE SENGHOR A ABDOULAYE WADE QU’EST CE QUI A CHANGE DANS LE MONDE NOIR ET COMMENT REUSSIR LE PROCHAIN FESTIVAL

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[ CONTRIBUTION ] FESMAN 1, FESMAN 3 DE SENGHOR A ABDOULAYE WADE QU’EST CE QUI A CHANGE DANS LE MONDE NOIR ET COMMENT REUSSIR LE PROCHAIN FESTIVAL

1966, on venait à peine de sortir des indépendances, et l’affirmation de l’identité de l’homme noir, était aussi importante que la question de la libération politique du continent Africain.

 

  Senghor et son ami Aimé Césaire, après avoir défini ‘la Négritude’ (l’ensemble des valeurs de civilisation du monde noir), se devaient de montrer au monde, ce qu’était La Négritude.

  Convoquer alors Un festival Mondial des Arts Négres, tribune de présentation des valeurs de civilisation du monde noir, apparaissait comme une suite logique de développement du mouvement de la Négritude.

  1966, la ségrégation raciale venait à peine d’être abolie en Amérique, et malgré la décision de la Cours Suprême des USA dans le cas Brown vs. Board of Education de 1954, la ségrégation raciale persistait  encore dans les écoles (les cultures sont têtues);

   1966, les Angela Davis, le NAACP, le Mouvement Black is beautiful, et la Diaspora noire, ne pouvaient qu’applaudir à une opportunité de voir ‘The Mother Land’, de faire un ‘Homecoming’, et de rencontrer tous les acteurs culturels du monde noir.

  On peut dire que vu les conditions historiques d’organisation du Premier Fesman, ce dernier ne pouvait être qu’un succès sur le plan de la participation; L’événement était inédit, et correspondait à un besoin; Organiser un Fesman était Presque une nécessité.

  Sur le plan financier, on ne saura jamais combien aura couté exactement le Fesman1: Le Sénégal était un pays à parti unique, Senghor le dirigeait en maître absolu, il pouvait faire ce qu’il voulait du budget du pays; Ce n’est pas exagérer de dire que tant que les Français n’étaient pas opposé  aux sommes qu’il dépensait, tout pouvait se faire.

  Rappelons que lorsque le Président Senghor a voulu faire ‘ses cases de la première Fidak, il n’avait pas fait dans l’économie, et on n’avait pas vu de protestations dans la rue, ni de grèves de la faim pour gaspillage des deniers publics: Les rapports de force politiques de l’époque ne le permettaient pas.

  Déjà dés 1962, désireux de promouvoir et de valoriser les cultures sénégalaises, le Président Léopold Senghor avait créé une institution qui avait contribué à l’éclosion de nombreux artistes de diverses communautés du Sénégal à savoir, l’Ensemble lyrique traditionnel. 

  Le 17 Juillet 1965, le Président Senghor avait aussi inauguré  le Théâtre National Daniel Sorano qu’il avait créé, et qui était dirigé par Maurice Sonar Senghor, pour abriter les diverses activités culturelles et artistiques: Ensemble National de Ballet, Troupe Nationale dramatique, et Ensemble lyrique Traditionnel.

   Signalons que dés 1948 déjà, une troupe de chants et danses composée de Sénégalais, de Gambiens, de Camerounais, d’Ivoiriens et de Guinéens, Sonar Senghor et sa Troupe, fut la première formation panafricaine à jouer aux Folies Bergères en 1952.

  C’est ce Sonar Senghor là, qui  a été le premier Directeur du théâtre Daniel Sorano.

Composé de talentueux artistes des différentes communautés du Sénégal (Wolofs, Sérères, mandingues, Peuls…), l’Ensemble lyrique traditionnel était  souvent invité au Palais présidentiel pour animer les cérémonies officielles : banquets, visites de chefs d’Etat...Plus tard, Il représentera le Sénégal au Festival Mondial des Arts Nègres en 1966, puis dans divers pays du monde : Mauritanie, Mali, Sierra Leone, Liberia, Haute Volta (devenue Burkina Faso en 1984), Côte d’Ivoire, France, Belgique, Etats Unis, Canada, Brésil…

  On voit alors que ce désir  de présenter au monde les valeurs culturelles du monde noir, et d’abord les valeurs culturelles nationales, date de très longtemps, chez  L. S. Senghor, et si on veut savoir pourquoi  on avait organisé le premier Festival Mondial des Arts Négres, il faut interroger Senghor qui nous dit de sa propre bouche’ Nous avons assumé la terrible responsabilité d’organiser ce Festival,  pour la Défense et l’Illustration de la Négritude’.

  Toute appréciation du Fesman1 doit donc être faite par rapport aux objectifs que lui assignait son commanditaire principal à savoir, le Président L. S. Senghor.

  Le premier Fesman, c’était le Festival mu par  la quête de la Reconnaissance Culturelle, du 1er au 24 Avril 1966, Dakar devait être ne serait ce que pour un temps, la plus grande vitrine culturelle du monde, la Grèce de l’Afrique Noire, où francité, arabité, et Négritude se conjuguaient: Pour paraphraser un peu Penda M‘BOW, et au vu des chiffres connus, le Fesman 1 fut une totale réussite.

  Toujours d’après Penda M’Bow dans Du Congrès des Ecrivains noirs au Festival mondial des Arts Nègres : la concrétisation du projet intellectuel et culturel de Senghor ‘le Festival a vu une participation record illustrant un certain enthousiasme né des indépendances mais aussi une concrétisation des bases d’un panafricanisme longtemps théorisé. Trente sept pays en tout, dont trente pays africains, ont participé au Festival. 30 étaient représentés au colloque, 24 à l’exposition d’art traditionnel, 29 à l’exposition d’art moderne, 17 à l’exposition d’artisanat vivant et 27 aux spectacles. 17 à l’exposition d’artisanat vivant et 27 aux spectacles. Le concours du Film a enregistré 12 participants et celui du disque 13. » A la lecture de ces chiffres, on peut considérer la participation des Etats africains respectable lorsqu’on sait qu’en 1966, tous les pays africains n’étaient pas encore indépendants Le Festival a aussi disposé de moyens importants car « l’ensemble des participants se chiffre à 2 226 personnes entièrement prises en charge par l’organisation du Festival. La plupart des délégations étaient conduites par un ministre ». A ces chiffres, il convient d’ajouter 425 journalistes de 40 pays dont 17 pays africains. En valeur absolue, les participations de la France, du Maroc, du Nigéria, des Etats Unis d’Amériques et du Sénégal ont été les plus importantes.

Les expositions furent parmi les moments les plus importants du Festival car comme l’a souligné A. Malraux, il s’agissait de retrouver l’âme africaine qui conçut les masques, pour à travers elles, atteindre le peuple africain’.

 

  1966, le monde était un monde trés cloisonné, la communication était difficile,  le livre était un moyen essentiel de  transmission de la connaissance, et les médias étaient trés peu développés;

 

  Aujourd’hui beaucoup de progrès ont été faits sur le plan de la lutte de libération politique de l’Afrique, et sur le plan de l’affirmation des capacités de l’homme noir, Barak Obama vient d’être élu Président  de la première puissance économique mondiale à savoir, les Etats Unis d’Amérique;

  Sur un autre plan, le monde  est caractérisé par la mondialisation, une autre civilisation, et est frappé par une crise économique sans précédant, vouloir alors faire un troisième Fesman duplication du premier, serait  une grave erreur: Autre époque, même contenant, mais autre contenu; Les organisateurs doivent donc être avertis.

 

  Aujourd’hui encore, avec les faibles performances de l’Afrique sur le plan économique depuis les indépendances, beaucoup de ses enfants ont émigré en occident, et sont menacés d’acculturation; l’un dans l’autre, nous avons ici autant de raisons qu’en 1966, d’organiser un troisiéme Fesman, pour éviter que nos enfants ne soient mangés à la sauce de la civilisation occidentale qui se veut ‘standard mondial’ , ce qui sonnerait le glas pour les enfants noirs qui finiraient par être des ‘Peau Noire Masque blanc’.

 

  Le Président Wade, en faisant du Fesman 3 le festival de la Renaissance Africaine, semble vouloir  extirper le Festival Mondial des Arts Négres de sa Négritude ( pour paraphraser un peu Amar Kessab ), et lui ôter son caractère ethnocentrique, pour en faire un véritable Festival de l ‘Afrique réconciliée, c’est à dire de l’Afrique du nord et du sud réunies avec ses fils, ce qui n’était pas le cas en 1966.

 

  Pour atteindre cet objectif, le comité de direction devra être à l’image des exigences de l’heure dans le monde noir, et des exigences de son commanditaire principal, Maître Abdoulaye WADE.

  Vu le contexte de crise économique dans lequel va se  dérouler le Fesman, le Festival devra nécessairement  être rentable, c’est à dire générer des revenus supérieurs aux dépenses;

  L’aspect commercial du Fesman ne devra en aucune manière être sacrifié, et la capacité de gestion de son directeur exécutif devra primer sur tout le reste.

  Les produits culturels sont aujourd’hui des produits économiques parfaitement rentables, comme le sont beaucoup d’autres produits.

 

  Le Fesman devra rendre hommage à Léopold Sédar Senghor, réunir toute l’Afrique, faire participer le maximum de personnes de la Diaspora noire, être popularisé, et médiatisé à l’échelle du monde, et avoir un caractère populaire au Sénégal.

 

  D’ici décembre 2010, les problèmes d’infrastructures seront résolus, car nous aurons  un nouveau théâtre national entièrement financé par la Chine à hauteur de 21.3 millions d’euros, l’édifice aura une capacité de 1800 places, sans compter le monument de la Renaissance sur la colline des Mamelles, et on aura certainement fini de faire un petit village du Festival.

Management du Festival:

 

  Un Comité de Direction dirigé par un Président, et composé de gens: comme le Professeur Souleymane Bachir Diagne, et d’un autre ’Senghoriste’ de sa trempe,  un spécialiste de la civilisation maghrébine, deux grands hommes de culture Sénégalais, un homme de culture Français, un gestionnaire Français des grands événements culturels comme le Centenaire de la Révolution Française, deux spécialistes Américains, un de la gestion des festivals, un autre de la gestion des médias, et un Sénégalais capable de comprendre la vision de Maître Abdoulaye Wade du Festival, composeront le Comité de Direction du Fesman.

  La participation de l’artiste  Sénégalais AKON à ce comité, devra être recherchée à tout prix.

 

  Un Conseil National Supérieur du Fesman 3, instrument du Comité de Direction, sera créé, et sera chargé de l’organisation et du déroulement effectif du Festival.

  Le Conseil dressera une liste exhaustive des activités culturelles à dérouler au cours du Festival et dont certaines  feront l’objet de compétitions au niveau national, ce qui aidera au  choix des produits culturels devant représenter le Sénégal au Fesman.

  Nous pensons au théâtre, à la musique, à la peinture, à la sculpture, au dessin, aux expositions d’articles d’art, au cinéma, etc.…

  Si les artistes et hommes de culture renommés doivent jouer un rôle central dans le Festival, la responsabilité de l’organisation du Festival doit être confiée à des spécialistes, fussent ils des étrangers, qui pourront être assistés par des nationaux.

  La signature de contrats de ‘broadcasting’ avec le maximum de télévisions du monde, sera essentielle pour la réussite du Fesman3.

 

    Le Ministère des Sénégalais de l’Extérieur, entité la mieux placée pour coordonner la participation des émigrés Sénégalais à ce festival, devra faire partie du Conseil National Supérieur du Fesman 3, d’autant plus que beaucoup de voix d’émigrés s’élèvent déjà pour proposer des projets culturels rentables.

  Les émigrés Sénégalais et leurs enfants étant une des raisons fondamentales de l’organisation du Festival, les en exclure, ou ne pas prévoir leur représentation à un haut niveau, serait un crime de lèse majesté.

  En effet,  cela signifierait tout simplement,  que même en pesant plus de 450 milliards de FCFA sur notre balance des paiements, les Sénégalais de l’Extérieur étaient tout simplement des Sénégalais entièrement à part, et non des Sénégalais à part entière.     

 

  Des Régions Culturelles couvrant l’ensemble du territoire national, et ne recoupant pas nécessairement les régions administratives actuelles, seront définies, et des Conseils Régionaux du Fesman, entre six et huit, seront installés à leurs têtes.

  Les Conseils Régionaux  du Fesman financeront et organiseront des compétitions culturelles régionales dans tous les domaines, et les finalistes des régions participeront à des finales nationales, bases de sélection des produits culturels devant représenter notre pays au Festival.

  Les responsables des collectivités locales, feront partie de ces C.R. et la contribution financière des collectivités locales en terme d’investissement pourra être sollicitée.

 

  Un budget substantiel, environ le quart du budget total du Fesman, devra être alloué aux Conseils Régionaux du Fesman; l’appropriation du Festival par les populations est à ce prix, et c’est le seul moyen de donner au Fesman 3 un caractère populaire, ce que veut le Chef de l’Etat. 

 

  La route vers le Festival de la Renaissance Africaine est très accidentée, les secousses seront nombreuses, mais le SOUVENIR DE ‘MAME LEO‘, PERE DE LA NATION,  LA PRESENCE A NOS COTES DE L’HOMME ‘D’UN DESTIN POUR L’AFRIQUE’  ET LA PROUESSE RECENTE DE BARACK OBAMA,  devraient être assez de motivations pour relever tous les défis; YES WE CAN.  

 

 

Samba Soumare

Consultant Directeur de Sasoura Communications & Consulting



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