Prié de remonter sur la scène sur demande des organisateurs et du public après avoir fini sa prestation, Omar Pène a séduit jeudi soir à Montréal. Le leader du Super Diamono est le parrain de l’édition 2010 du Festival Nuits d’Afrique.
Omar Pène ne veut guère entendre une forme de négligence d’une carrière à l’international. Le leader du Super Diamono attendait le moment opportun pour se lancer à l’international. ‘Que voulez-vous, aller à l’international pour animer des soirées sénégalaises, cela n’est pas viable et si c'est cela l’international, je n’y ai pas ma place’ tonne-t-il. Une carrière à l’international, c’est une question d’appréciation des opportunités qui s’offrent et non de bousculer les choses, explique le chanteur sénégalais. Il fallait laisser les choses venir naturellement. Pourtant, le musicien avait bien préparé son assaut du marché international par une rupture musicale orientée vers l’acoustique.
L’album Ndam de 2009 a été précédé par des productions comme Moom Tamit mis sur le marché en 2007 et Myamba, un produit aussi 100 % acoustique. Ces productions ne se perçoivent pas chez le musicien comme une remise en cause de l’identité musicale du Super Diamono. ‘Le feeling est naturel et si vous suivez bien le Super Diamono, nous sommes d’une orientation associant à la fois le rythme sénégalais et la musique du monde. Il n’y a pas de rupture, même si je reconnais que l’acoustique est encore beaucoup plus poussée dans mes dernières productions’ explique l’artiste.
Sur scène, la rupture est voulue lorsque l’accordéon vibre désormais à la place de la kora, une manière de célébrer une rencontre avec d’autres espaces culturels, de découvrir autre chose et de recevoir autre chose. Oumar Péne s’enthousiasme d’un carnet de prestations de grands rendez-vous à honorer entre l’Europe et l’Amérique du Nord (Canada et Etats-Unis) depuis le 15 juin et ce jusqu’au 7 août. Il fait le lien entre l’explosion de la demande du label Diamono dans les grands festivals d’été d’Europe et d’Amérique par la qualité de son album Ndam dont il se réjouit de l’accueil à travers le monde.
La réussite à l’international dope le musicien sur scène. Ce jeudi, Omar Péne a offert une prestation fortement appréciée par le public montréalais composé essentiellement de Sénégalais. Ces derniers, à l’image du nouvel ambassadeur Amadou Tidiane Wone venu d’Ottawa la capitale fédérale apporter ‘son soutien amical à l’artiste’, n’ont pas regretté le déplacement. Et pourtant les organisateurs du Festival Nuits d’Afrique ont voulu jouer les pisteurs en indiquant qu’’Avec Omar Pene, les émotions sont fortes! Tantôt explosive et fiévreuse, sa musique rend euphorique ; tantôt lancinante et vibrante, elle donne le frisson. Jamais elle ne laisse indifférent. Incontournable du paysage musical sénégalais depuis plus de trente ans, le chanteur du légendaire Super Diamono est un artiste engagé qui promène son message de solidarité à travers le monde, sans toutefois oublier que sa musique est d’abord une invitation à la fête’.
D’une présence scénique remarquable, le musicien ne donne pas l’impression de sentir le poids de l’âge sur le podium. Le tempo sur un air d’acoustique pour la première partie soutenu par un groupe restreint avec Viviane à l’accordéon, Hervé Samb, Doudou Konaré, Pape Dembel Diop au niveau des guitares et du batteur Guissé plonge entre émotions fortes tantôt fiévreuses ou explosives.
A travers Ndam, le musicien a renoué avec ses thèmes de prédilection comme son engagement panafricain, la pauvreté, l’amour, l’émigration des fils du continent, l’amitié, l’intégration africaine, délestages, inondations… La seconde partie sera marquée par une ambiance folle avec un rythme très percutant. Comme pour montrer son adhésion, le cri ‘Diamomo-Diamono’ fusait en réplique aux envolées du musicien. Le public en redemandait après la belle prestation du musicien qui a dû remonter sur la scène pour satisfaire les mélomanes. Omar Pène, après un détour ce vendredi au Festival d’été du Québec, est encore au programme ce samedi soir sur la place publique du Festival à Montréal.
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