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Immigration

FESTIVAL IMAGE ET VIE - Frontières ouvre le Cinéma : Zoom sur l’émigration clandestine

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FESTIVAL IMAGE ET VIE - Frontières ouvre le Cinéma : Zoom sur l’émigration clandestine

Dédié aux morts anonymes du détroit de Gibraltar, Frontières, le film du réalisateur Mostéfa Djadjam a donné le la de la 6e édition du festival Image et Vie.

La 6e édition du festival Image et Vie s’est ouvert cette semaine à l’Institut Léopold Sédar Senghor. N’ayant pas prévu le changement des aléas climatiques, notamment la pluie de mercredi dernier, les organisateurs n’ont pas pu gagner leur pari de présenter, lors de la cérémonie de lancement, le film L’Enfant des frères d’Ardennes. Film, qui, dit-on, entre parfaitement dans le cadre du thème : «Ecole et cinéma» de l’édition 2006 de ce festival. C’est plutôt Frontières, une réalisation de l’Algérien, Mostéfa Djadjam, qui a fini par donner le ton des séries de films au programme dans le cadre de cette manifestation.

Frontières, un long-métrage d’une heure 45 mn, a plongé, jeudi dernier à l’Institut Goethe, les spectateurs dans l’univers de certains immigrés, qui, recherchant la prospérité ou plutôt une vie meilleure, ont tenté de braver de nombreux incidents dans leur tentative de rallier l’Occident. En effet, l’histoire de Moustéfa Djadjam dans Frontières, met en évidence, six hommes et une femme, des Africains de diverses origines, candidats à l’émigration pour l’Europe, partageant la même galère : aléas d’un voyage en clandestins, jouets de passeurs imprévisibles, victimes d’arnaques. Au cours de leur voyage à travers le Sénégal, la Mauritanie, l’Algérie et le Maroc, les aventuriers rencontrent les pires difficultés allant d’un séjour de plusieurs jours dans un camion frigorifique voyageant à travers le désert, à leur tentative de suicide dans la mer, au large du détroit de Gibraltar. Mais, face à ces péripéties, ces voyageurs d’une autre nature, restent soudés, dans leur détermination à passer coûte que coûte les 14 km, qui séparent l’Afrique de l’Espagne. Le récit est parlant, évocateur et poignant, puisque d’actualité. Et, le réalisateur du film montre sans jamais l’évoquer verbalement le traitement hostile que les passeurs réservent à leurs «oranges» ou à leurs «marchandises» (pour parler des clandestins), de même que le sentiment d’entraide qui se crée entre ces clandestins voués, la plupart du temps, soit à l’échec, soit à la mort. Puisque, dans cet univers de rêve forcé d’un Occident riche et démocratique, Mostéfa Djadjam dévoile, images à l’appui, les dangers auxquels s’exposent les nombreux clandestins des pays Africains. Surtout qu’il leur faut traverser le désert mauritanien, effleurer l’Algérie, parcourir le Maroc pour, finalement, buter à Tanger, route obligée des clandestins.

Fiction ou réalité ? Tout compte fait, ce scénario d’une grande véracité contribue, sans nul doute, à décourager l’immigration sous toutes ces facettes. Même si, pour le réalisateur, présent à Dakar, dans le cadre de la projection de son film, son «souci premier n’est pas de dénoncer l’immigration».

Pour lui, le film s’est fait en réaction au traitement médiatique de la question des clandestins. «On les a décrits comme une génération spontanée, un alignement de chiffres et de statistiques qui niaient l’humain, mais ce qui apparaissait, en filigrane, c’était le danger potentiel que les clandestins représentaient. Je ne voulais pas faire un film sur un groupe de victimes, mais sur des êtres libres, maîtres de leur destin, qui ne méconnaissent pas les dangers auxquels ils s’exposent», explique Mostéfa Djadjam, qui renchérit qu’il aurait «aimé les faire partir encore plus loin, que le détroit de Gibraltar. Ce qui n’a pas été possible pour des raisons budgétaires. Je voulais décrire cette humanité, en marche avec toutes les contradictions dans lesquelles se débat l’humain où qu’il soit, et montrer que l’exil est un choix dur, terriblement, pénible et très personnel».

Frontières est un film qui mérite d’être diffusé et rediffusé partout à travers le monde et, notamment en Afrique où il peut servir de document de lutte contre l’immigration. Réalisé en 2001, le film a déjà fait le tour du monde et remporté plusieurs prix. Mais, c’est la première fois qu’il a été projeté au Sénégal. Et, les organisateurs du festival Image et Vie comptent le faire voir à un public beaucoup plus large. Ce qui justifie la projection en plein air de Frontières, dans certains quartiers de Dakar, notamment à la Médina. Les rideaux se referment, ce samedi, à la Maison de la Culture Douta Seck, sur le festival Image et Vie, avec la première vision de Yaakaar, un court-métrage de la Sénégalaise Aïcha Thiam.

 



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