On l’aurait presque oublié : Disiz La Peste, l’homme de J’pète les plombs et d’Inspecteur Disiz, était plutôt discret ces temps-ci. Les chanceux en visite au Burkina-Faso pour la huitième édition du festival Waga Hip Hop fin 2008 l’ont vu sur scène avec un groupe rock/rap, guitares et DJ, rapporte le site rfimusique.com Et depuis ? Il a changé de maison de disques (de Barclay à Naïve), mais il a surtout été victime d’une overdose du milieu rap, qui l’a amené à envisager un changement de direction musicale. Disiz s’en explique de façon claire. ‘Au fil du temps, le rap est allé de désillusion en désillusion. Quand j’ai commencé à faire cette musique, parce que j’avais découvert IAM, NTM et tout ça, j’avais été marqué par NTM qui se disait ‘authentique’.
J’avais regardé la définition dans le dictionnaire, et ça voulait dire ‘vrai, fidèle à soi-même’. Et ça a été inscrit dans ma tête pour tout ce que je faisais au niveau du rap. Mais après, tout a commencé à se confondre, on parlait de street credibility, je ne me retrouvais plus là-dedans au fil du temps. On accordait un crédit à des gens qui pour moi, n’avaient aucun mérite à part crier plus fort que les autres. Je me suis dit qu’en fait, il n’y avait pas de milieu hip hop en France. Au fil du temps, ça m’a saoulé et petit à petit, j’ai commencé à écouter d’autres musiques, par le biais du hip hop d’ailleurs, et je me suis de moins en moins retrouvé dans le rap’., a confié le rappeur franco-sénégalais au site de la ‘radio mondiale’. Et voilà pourquoi Disiz, pourtant grand supporter de ce rap français dont il a longtemps été l’un des héros, va désormais s’en éloigner, notamment pour collaborer avec des groupes électro. ‘Avant d’être connu, je faisais des concerts et j’avais un public hip hop. Le jour où je suis passé sur Skyrock, alors que je n’avais rien demandé à personne, dans mes concerts il n’y avait que des enfants et des petites meufs. Ça, c’était la première désillusion. Peut-être que je suis naïf. Mais maintenant, je ne définis plus ce que je fais, je ne mets plus d’étiquette, je fais ce que j’ai envie de faire. J’aime trop cette musique, donc il fallait tourner la page correctement’, poursuit Disiz.
Il a déjà prouvé, notamment avec son album Itinéraire d’un enfant bronzé, sorti sous son vrai nom, Serigne M’baye, qu’il n’était pas dans la course stérile à qui a la plus grosse street credibilty. Au contraire, ce rappeur atypique a toujours privilégié l’individualité à la masse, l’analyse personnelle à la pensée unique, indique Olivier Cachin de rfimusique. Son album Disiz The End, le dernier d’une époque donc, est l’ultime occasion d’entendre Disiz en rimeur à gage, mais gageons que son prochain album, dont le titre provisoire est Peter Punk, proposera quelques résurgences rapologiques. ‘Je n’ai jamais voulu être fonctionnaire de la musique’, conclue Serigne sans péter les plombs. On verra bien de quoi le demain de Disiz sera fait. En attendant, on salue le retour discographique d’une des belles plumes de ce rap français que Disiz, malgré tout ce qu’il en dit, n’arrive pas à complètement détester malgré ses nombreux défauts, tempère le site musical.
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