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[ Interview ] Ndèye Kassé, chanteuse : « Mon mari, les femmes et moi »

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[ Interview ] Ndèye Kassé, chanteuse : « Mon mari, les femmes et moi »

Déjà trois albums à son actif. Et Ndèye Kassé, poursuit son chemin dans le monde de la musique. En effet, cette fille de Ibra Kassé, fondateur et propriétaire de la célèbre boîte de nuit, le « Miami Night-club » où sont passés des ténors comme Idrissa Diop, Papa Seck, Doudou Sow, Youssou Ndour, à travers les groupes que sont le Number One, le Baobab, Étoile de Dakar et tant d’autres, la jeune artiste, revient dans cette interview qu’elle nous accordée sur ses influences musicales, ses débuts, son ménage et sa carrière. Reconnue timide, sans détours, Ndèye Kassé reconnaît une telle critique, et promet à ses fans un tout autre visage. Sous peu ! Elle est aussi revenue sur son côté jardin, en parlant de son mari, son manager ; leur rencontre, sans oublier de prévenir les femmes qui le lorgnerait dans un jeu séduction. En un mot, « déguil sa bëut, bi sama bossa ». Entretien !    
  
   
Qui est Ndèye Kassé ?

Je suis la fille de Ibra Kassé, qui n’est pas à présenter, qui était au Miami, et a formé pas mal d’artistes. Je suis née à la Médina, précisément à Rebeuss.

Qu’est-ce que ton quartier, qui était réputé assez bouillant, t’a apporté sur le plan musical ?

Beaucoup de choses, car les populations me soutiennent, et achètent mes productions à chaque fois que je mets sur le marché un nouvel album. Elles répondent aussi présentes, lors de mes soirées.

Ndèye Kassé est née dans une famille d’artistes, avec un frère chanteur et d’autres instrumentistes. Comment vivez-vous cela ? Y a-t-il une rivalité entre vous, ou plutôt êtes-vous complémentaires ?

Nous sommes tous complémentaires. La meilleure des illustrations résidant sur mes liens avec mon grand-frère Alioune. Je vous rappelle que j’étais choriste dans son groupe. Aucune rivalité, nous sommes complémentaires. Alioune m’encourage, me soutient, et me montre le chemin à prendre.

Apparemment, il est plus proche de toi que les autres ?

Oui ! C’est exact.

Mais, Ndèye Kassé chante-t-elle par passion de la musique, ou parce qu’elle est la fille de Ibra Kassé ?

Vous savez, celui qui naît au niveau du Miami ne peut qu’aimer la musique. On dort avec la musique, on se réveille avec la musique. Je ne pensais même pas que j’allais devenir chanteuse, jusqu’au moment où mes frères avaient besoin d’une voix féminine pour leur nouvelle production. Ils m’appelèrent pour cela, et ma réponse fut négative. Ils me forcèrent, et c’est venu comme ça. Un pur hasard, même s’il faut reconnaître que j’ai toujours aimé faire de la musique.

As-tu eu des soutiens depuis que tu as commencé à chanter ? Ta mère était-elle d’accord ?

Oui ! Quand j’ai commencé, mon père était déjà décédé, mais ma mère n’était pas contre le fait que je chante.

Des études poussées ?

Jusqu’en classe de cinquième secondaire.

Pour en venir à ton troisième album, quelles ont été les principales motivations ?

J’en ai fais un, puis un deuxième, et suis restée quatre années sans en sortir. C’est dur, quand on n’a personne pour te soutenir, sans parler des pirates. Je me suis battue pour le sortir, car c’est très rare de voir un producteur s’engager. Ce n’est pas du tout facile.

Des contacts, néanmoins ?

Non ! Pas de contacts, mais je m’en sors assez bien, surtout avec ma troisième production qui s’écoule bien.

Cela voudrait-il dire que la troisième production de Ndèye Kassé s’écoule mieux que les deux autres ?

Absolument !

Un mari qui est en même temps votre manager. Qu’est-ce que cela peut vous apporter en termes de promotion de l’artiste Ndèye Kassé ?

Beaucoup de choses. Surtout, à mes débuts où ce n’était pas du tout évident. En effet, j’avais cherché partout un producteur, mais rien. J’étais même découragée, jusqu'à ce qu’il m’inscrive dans un concours qui avait été organisé par l’Alliance Française. Et, sur trente groupes en compétition, je suis arrivée à me hisser parmi les quatre meilleurs. Ce qui m’a donné l’opportunité de sortir mon premier album par le biais de l’Alliance Française. Il me soutient à tous les niveaux.

Est-ce que l’environnement du Miami, où Ndèye Kassé a grandi, l’a influencée dans ses choix musicaux comme la salsa, et d’autres genres musicaux, quand on sait que des groupes comme le Number One ou le Baobab sont passés par le Miami ?

Effectivement, cela m’a beaucoup influencée dans mes choix musicaux. Tous ceux qui sont passés par le Miami ont commencé par la salsa. Même Youssou Ndour. Aussi, je ne suis pas un artiste qui ne fait que du mbalakh. J’ai également envie de toucher l’international. Notre mbalakh national n’est qu’au Sénégal et en Gambie. Si, bien sûr, nous ne disons que la vérité, le mbalakh ne s’exporte pas comme les autres genres musicaux.

Pour mieux travailler sa voix, l’artiste Ndèye Kassé pense-t-elle intégrer une école pour cela, ou se suffit-elle à elle-même, pour devenir une voix incontournable dans la scène musicale sénégalaise ?

Ce que vous dites est très important. Car, il ne faut jamais se suffire à soi-même. C’est tout un ensemble. J’ai déjà des contacts avec quelqu’un qui est au niveau de la maison de la culture Douta Seck. Sur le même registre, mon mari ne cesse de me le dire.

Pour ce qui concerne votre dernière production, quels sont les thèmes qui y sont développés ?

Il y a le droit des enfants, Che Guevara, Boul si gnaw, entre autres.

Le titre phare de cet album (téguil sa bëut) est assez frappant. Alors, Ndèye Kassé fustige-t-elle le comportement de certaines femmes, ou a-t-elle vécu une situation similaire ?

C’est un fait de société, qui est plus que présent et réel. Quand tu lis des faits divers dans les journaux, c’est toujours le sujet qui revient.

Est-ce que Ndèye Kassé a vécu cela, surtout avec un mari qui est son manager ?

Mon mari est là, et je n’interdis à personne de le regarder. (Rires). S’il le désire, il peut avoir une deuxième ou troisième femme. Mais, une femme qui dit qu’elle n’est pas jalouse, c’est parce qu’elle n’aime pas son mari. Et, dans le milieu du show-biz, il y a du tout. Mariée, des hommes n’hésitent pas à te courtiser. Mon mari en sait quelque chose. L’essentiel est de faire son travail, en se disant dans la tête que nous ne sommes ici que pour jouer. En tout cas, je rends grâce à Dieu de m’avoir donné un mari compréhensif. Mais, ce que je n’aime pas, c’est un coureur de jupon.

Dans quelle circonstance avez-vous fait la connaissance de votre mari ?

Je suis talibé mouride, tout comme lui. En d’autres termes, nous sommes des disciples de Cheikh Modou Kara. C’est dans les rencontres religieuses que nous avons fait connaissance.

Votre principale source d’inspiration ?

Sur les faits de société. Par exemple, les nombreux cas de viols. Et, on a aujourd’hui peur quand on a des filles. Moi, j’en ai deux.

Contrairement à des artistes de la gent féminine comme Viviane, Coumba Gawlo Seck ou Titi, qui au-delà de leurs voix savent bien occuper la scène musicale, Ndèye Kassé de son côté apparaît assez timide. Une réalité ?

Je le savais. Comme au début, je savais que j’étais très calme, pour ne pas dire timide. Mais, cela a tendance à disparaître, et le constat est visible dans mes derniers clips. Aussi, pour votre information, j’ai même intégré une école de danse. Il est toujours bon d’écouter les critiques, pour rectifier ses défauts.

Des échos sur votre troisième production ? En d’autres termes, Ndèye Kassé a-t-elle reçu des critiques, mais sur un plan purement musical ?

Aucun écho. Tout ce que je peux dire, c’est que les gens ont bien apprécié, et continuent de bien l’apprécier.

Des contacts avec des Ong et associations pour préparer une tournée nationale ou internationale ?

Oui ! J’ai une tournée avec la structure « Plan » pour le droit des enfants. J’envisage aussi de faire une tournée internationale pour la promotion de cet album.

Une jeune artiste, une jeune épouse. Que sait-elle préparer le mieux ? Et quel est le plat préféré de son époux ?

Il préfère le riz blanc par-dessus tout. Avec, bien sûr tous les ingrédients qu’il faut. Aussi, c’est ce que je sais le mieux préparer, étant donné que c’est son plat préféré.

Votre groupe familial qui n’est autre que le Kassé Star, fonctionne-t-il toujours ?

Non ! C’est un groupe qui n’existe plus. Chacun vogue de son côté.

Et le Miami night-club ?

Nous sommes en train de le réfectionner.

Vos relations avec les autres artistes ?

Très bonnes. On se salue, et si quelqu’un parmi eux m’invite à sa soirée, je m y rends.

Un duo avec un artiste ?

Bien sûr. (Sans hésitation, elle répond). Yandé Codou.

Ndèye, apparemment est très attirée par le rythme Sérère. Qu’est-ce qui explique cela ?

J’adore la culture sérère. C’est une culture très riche.

Votre duo avec Yandé Codou est prévu pour quelle date ?

Pas de date pour le moment. En tout cas, c’est mon souhait.

Des contacts avec elle ?

Pas encore !

Comment l’artiste que vous êtes gère-t-elle l’éducation de ses enfants et sa carrière ?

Ce n’est pas tout du facile. Il faut avouer que c’est très difficile. Des fois, quand nous sommes en tournée, je pense à mes enfants, en me disant qui peut bien s’occuper d’eux, surtout pour l’école. Car, s’absenter pendant un ou deux mois, ce n’est pas évident.

Quel regard jetez-vous sur la musique sénégalaise, par rapport à son évolution ?

Ce n’est plus comme avant. Aujourd’hui, il y a beaucoup de chanteurs, et la concurrence est plus rude. La musique est devenue plus difficile pour nous autres artistes. La musique d’avant était meilleure. Et, si vous regardez bien, le son « Che Guevara » est toujours d’actualité. Les gens l’aiment toujours ; malgré, qu’il ait été dans mon premier album.

Une distinction quelconque jusque-là pour sanctionner un savoir-faire ?

Oui ! À travers mon titre « déposez les armes » contenu dans mon premier album, l’association « Malawo », m’a donné une médaille, et m’a invitée dans une de ses tournées en Casamance. Sur le même registre, on m’a aussi fait « Citoyenne d’honneur » de la ville de Joal. Le maire de la ville m’avait même proposé un terrain. Mais, jusque-là, je ne suis pas parti.



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