PAPE NDIAYE « THIOPET », ARTISTE- CHANTEUR : « Je ne suis pas le premier à être taxé de fou »

Cela fait un bon bout de temps qu’on n’a pas vu Pape Ndiaye Thiopet sur la scène nationale…

C’est parce qu’un artiste a besoin de prendre du recul pour méditer et réfléchir. Et ce n’est pas possible sans la quiétude. J’avais senti la nécessité de faire un bilan de ce que j’ai déjà accompli pour pouvoir m’améliorer et préparer l’avenir.

On vous taxe de fou. Qu’est-ce que vous répondez à cela ?

Je ne suis pas le premier artiste à être taxé de fou. C’est normal car, à un moment, ceux qui ne le comprennent pas ou qui n’ont pas l’habitude de le voir sur une autre facette qu’il adopte peuvent être surpris par son comportement. Les gens qui me voyaient toujours habillé de jolis costumes et de belles chaussures peuvent être surpris s’ils me revoient avec des habits en haillons. Et c’est donc facile qu’ils pensent que je suis devenu fou. Mes fans peuvent être perturbés par ce qui se dit sur moi, mais je suis sain et sauf.

Les gens ont interprété cela de différentes manières, mais je remercie le bon Dieu. Nous rencontrons beaucoup de difficultés, mais c’est le milieu de l’art qui est ainsi fait.

Dans l’album de Tonton Ass, il y a une chanson intitulée « Avant le journal » qui a fait l’objet d’un clip. Les gens ne comprennent pas le sens de ce titre. Est-ce que vous pouvez éclairer leur lanterne ?

C’est à la manière du journaliste qui cherche à informer et à éveiller le public. C’est pourquoi vous voyez dans le début du clip des gens avec des caméras et je leur demande de me laisser donner mon opinion avant que le journal ne passe.

C’est quoi ce collier autour de votre cou ?

Le collier symbolise la chaîne que portaient les esclaves, à la manière de nos ancêtres qu’on emmenait à Gorée. C’est pour montrer que nous sommes maintenant libres.

Vous avez un look particulier. Pourquoi avoir choisi un tel look ?

Mon look est lié à l’esclavage. Je m’habille comme je le sens, personne ne me force à porter ce que je n’aime pas. Quelqu’un qui a un habit déchiré peut circuler avec sans que cela ne le dérange. Mais s’il regarde sur l’autre qui a des habits neufs et bien faits et refuse de sortir pour vaquer à ses occupations, il se sous-estime, et dans ce cas n’est plus libre. Ce n’est pas l’habit qui importe le plus, mais c’est la personne. Nous négligeons ce que nous avons, mais même les Européens s’inspirent chez nous pour leurs défilés. J’en ai même vu qui s’inspirent des fous. Ce qui se vend le plus en Europe est le style «Baye Fall».

Djiby Dramé s’habille avec des boubous en basin, Thione Seck avec des costumes, mais ce sont les Sénégalais qui ont un problème de voir un artiste s’habiller d’une manière qui n’est pas la leur. Et pourtant, Michael Jackson portait des habits qui sortaient de l’ordinaire, car c’est son métier qui le demandait.

Nous sommes des messagers et nous devons toujours faire ce qui nous rend visibles. Je m’habille à la manière de mes camarades de même âge. Nous changerons pour porter des grands boubous quand nous serons plus âgés. Mais quand même, nous ne nous privons pas de vivre notre jeunesse.

Vous n’êtes pas souvent tenté par ces belles créatures qu’on voit dans vos clips ?

Parfois on dit que je sors avec telle fille, alors que ce n’est pas le cas. Une fille peut tout faire pour avoir des relations avec un artiste et les dévoiler au public. C’est donc à nous de  faire attention.

Pape Ndiaye Thipet est le chouchou des filles. C’est quoi votre secret ?

Personne ne peut me séparer des jeunes filles. C’est comme l’homme et la femme, aucun ne peut aller sans l’autre. Nous sommes donc obligés de nous mélanger (Rire). J’essaie toujours de montrer de belles filles dans mes clips pour montrer que nous en avons au Sénégal. Ce qui peut inciter beaucoup d’hommes à se marier. Par exemple, toutes les filles qui ont figuré sur mon clip «Néko reul» se sont mariées après. Notamment Boury Bathily, l’épouse du luteur Balla Gaye. Il n’y en a pas une qui ne le soit pas. Nous gardons toujours de bonnes relations et leurs maris sont devenus nos amis.

Donc c’est vous qui avez donné à Balla Gaye sa femme ?

(Rire). Non, c’est moi qui le remercie plutôt, car je considère les filles qui figurent sur mes clips comme des sœurs. Donc s’il se marie avec l’une d’entre elles, je ne peux que m’en réjouir.

Vous êtes une sorte d’agence matrimoniale ?

Je fais une sorte de casting pour les filles. Tous ceux qui souhaitent se marier peuvent venir me voir (Rire). Mais nous tenons quand même à rester pudiques dans nos clips. Même quand j’étais en tournée en Europe, on me demandait où j’avais trouvé ces filles. Elles resteront toujours sous mon charme. (Rire)

Il y a une rumeur faisant état d’un musicien qui a engrossé sa bonne ? Ce ne serait pas vous par hasard ?

Je n’étais même pas au courant. Je demande donc aux artistes de venir me voir pour que je leur donne de belles femmes. Il y en a beaucoup dans la «Génération Thiopet».

On sait que le milieu du showbiz, c’est le tabac et l’alcool. Il vous arrive de picoler pour retrouver la grande forme ?

Je ne bois pas et je ne prends aucune substance pour me doper avant de monter sur scène. J’ai la capacité de rester moi-même donc je ne vois pas pourquoi j’aurais besoin de prendre une «Don Garcia». (Rire).

Harouna Fall, Ousmane Diop et Christine Mendy (stagiaire)