Décidément ! Les Sénégalais n’ont rien vu venir, au sujet du Fesman dont le report abusif et injustifié est mis sur le dos des malheureux organisateurs qu’Abdoulaye Wade, fin calculateur, taxe d’incompétents, après leur avoir déroulé le tapis rouge il y a quelques semaines seulement, suite à la nomination de Ndéné Ndiaye à la tête du gouvernement.
Quand « Voldemort » nous mène en bateau !
Ceux qui pensaient que l’immixtion des enfants du Président dans les affaires intérieures de l’Etat ne concernait pas Sindiély Wade, peuvent déchanter. La fille d’Abdoulaye Wade, après son frère Karim, vient d’être convaincue de fourrer son nez dans l’organisation du Fesman, sans que la République lui ait confié une quelconque mission, si ce n’est la volonté manifeste du père, d’associer sa famille à la gestion de la chose publique. Alors qu’on y est, autant nommer Viviane à la Vice-présidence fantasmagorique. Abdoulaye Wade n’a pas saboté l’organisation du Fesman par hasard. Il récidive. Après la déculottée du 22 mars dernier encore gravée dans les mémoires, Wade veut éviter à ses enfants, une deuxième fessée. Le Président est conscient que ni lui, ni son « looser » de fils aux tentations suicidaires, ni quelconque autre candidat de son parti poubelle bio dégradable et non recyclable, ne peut gagner les élections en 2012, si toutefois elles ont lieu. Vu l’état actuel des choses, il serait plus facile pour les soi-disant libéraux dont la plupart ne comprennent rien au libéralisme, de faire passer un chameau par le chas d’une aiguille que de réussir cette épreuve qui, de toute évidence, leur sera fatale. Pour promouvoir sa fille et ensuite parachever l’ascension forcée d’un « looser » souffrant de dépression nerveuse aigüe à la tête de l’Etat, deux solutions s’offrent au père : la première consiste à reculer l’organisation du festival, non de 12, mais de 24 mois comme prévu, jusqu’en décembre 2011, c'est-à-dire à quelques semaines des consultations électorales. Le hasard n’existe pas, me direz-vous. Jusqu’à preuve du contraire, Abdoulaye Wade organisera bel et bien son Festival en 2011, étant donné que les infrastructures ne seront pas livrées dans les délais, comme lui-même l’a insinué la semaine dernière. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Conformément au calendrier du Président, cet énième report permettra de faire d’une pierre deux coups : soit il profite de l’organisation du festival pour repousser les élections, comme à ses habitudes, ou soit-il s’en sert comme moyen de propagande et de promotion pour sa fille (ce qui a déjà commencé), à l’image de l’Anoci couronnée de la Palme d’Or des pires scandales non élucidés du 21ème siècle.
Les marionnettes de la Primature
Près d’une décennie après la regrettable alternance, Abdoulaye Wade se cherche toujours, comme il est à la recherche permanente de son premier ministre dont le 6ème « nominé », Souleymane Ndéné Ndiaye, « chouchou des stades et de la lutte », vient de signer le 9ème Contrat à Durée Déterminée à la Primature. La grippe « Karimienne » à laquelle ont succombé Macky « le blanchisseur » et Idy le « fils d’emprunt », n’épargnera pas la marionnette Ndéné déjà infecté par le virus « Micha ». Son gouvernement « recyclé » qui accordait beaucoup d’importance au Fesman, s’est permis de nommer, indépendamment du ministère de la Culture, un coordonnateur général (Alioune Badara Bèye) et un ministre d’Etat, en charge du Festival.
Montée en puissance de Sindiély Wade
Comme par enchantement, Abdoulaye Wade qui a récemment défénestré Mame Birame Diouf du ministère de la Culture pour des raisons que personne ne comprend, le fait revenir, sous prétexte que ce dernier « maîtrise mieux que tout le monde le dossier du Fesman qu’il a piloté depuis le début ». Il le nomme ministre d’Etat pour s’occuper exclusivement d’un festival au cours duquel, l’Etat et ses Institutions restent paralysés pendant des jours, comme cela a été le cas en mars 2008 avec la pollution sonore et visuelle autour de l’OCI dont on n’a pas encore fini de parler. Wade voudrait ensuite nous faire croire que son ministre d’Etat à qui il a confié le festival, est un « incompétent ». Y comprenez-vous quelque chose ?
De deux choses l’une : soit Wade ignorait l’incompétence de M. Diouf en le nommant dans le gouvernement (ce qui est grave), ou soit il en était conscient (ce qui est encore plus grave), et décide de le salir sciemment, au profit de Sindiély qu’il cherche à promouvoir à tout prix. Et dans l’un comme dans l’autre cas, l’amateurisme troublant du futur ex père de la nation inquiète au plus haut niveau. Il démontre que Wade n’a rien à faire de l’idée que se font ses concitoyens au sujet de ses enfants qui constituent pour eux, des équations à plusieurs inconnues. Wade persiste à croire que les agences demeurent la seule et unique porte de sortie des ténèbres dans lesquelles les socialistes et lui ont plongé le grand corps malade du Sénégal. On s’achemine probablement vers une médiatisation excessive de Sindiély Wade, précédant la mise en place d’une agence budgétivore qui s’occupera du Fesman, à l’image de ces nébuleuses transparences et gouffres à milliards, dont l’Anoci et l’Apix. « L’échec n’honore pas le Sénégal », avait déclaré Abdoulaye Wade qui justifiait le report du festival jusqu’en 2011. « A cette date, le théâtre (Grand Théâtre) sera terminé ». Au fait, le Président faisait allusion au Grand Théâtre de l’alternance qui n’a que trop duré et qui a fini d’amuser la galerie. Seulement, en est-il conscient ?
Momar Mbaye
Correspondant aux Dernières Nouvelles d'Alsace (Mulhouse)
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