Les Frères Guissé ont choisi la scène du Théâtre Daniel Sorano pour célébrer leur onzième anniversaire, mercredi dans la soirée. Un anniversaire fait de rythmes et de surprises, pour le plus grand plaisir des spectateurs du Théâtre national, venus en nombre savourer la prestation du trio de talent formé par Cheikh, Alioune et Djiby Cissé.
Il est 21 heures au Théâtre national Daniel Sorano, et les premiers arrivants investissent les rangées de sièges de la salle de spectacles. Les minutes défilent et butent contre un rideau de scène clos, fier d’un rouge vif et défiant l’auditoire. L’attente et le murmure sourd des chuchotements qui s’élèvent. Deux mains se referment timidement l’une sur l’autre, un appel bientôt rejoint par d’autres applaudissements. Le public réclame les Frères Guissé...
Doucement les pans du rideau s’écartent sur une scène immaculée, parée de draps blancs. Un décor simple et lumineux sur lequel trône le triangle mélodieux. Aliou, maître devant ses instruments, surplombe Cheikh et Djiby qui se donnent la réplique dans un face à face acoustique. Un premier titre, Samba, entame en douceur la célébration du onzième anniversaire des Frères Guissé.
Alioune Guissé, dans un mouvement presque invisible, mène un ballet de rythmes et de percussions. Il joue de ses mains, de ses doigts qu’il laisse glisser sur les peaux des tam-tam, et s’accorde aux notes délicates que se renvoient les guitares de ses frères. Le trio de musiciens ne tarde pas à envoûter son auditoire, au son des ballades teintées de nostalgie, desquelles s’élèvent les voix chaudes et profondes de Cheikh et Djiby.
Un solo se joue et les mains se joignent presque naturellement pour accompagner la guitare enivrante de Djiby. Les rythmes s’accélèrent, l’euphorie se lève dans un souffle, un frisson qui parcourt le public de Daniel Sorano. Cinq femmes pénètrent sur l’estrade, toutes de boubous vêtues, et s’emparent de la scène. Elles dansent et chantent avec leur cœur, un sourire figé sur leurs visages illuminés. Daniel, dans ses habits de soirée, se lève et se joint à l’ivresse musicale. Il n’y a plus de parures, ni de bijoux, juste la cadence effrénée des percussions.
Les Frères dansent, la salle danse. La première partie de la représentation s’achève dans l’exaltation et la communion des musiciens et du public.
Juste le temps de faire venir une pyramide gourmande, un gâteau offert aux Frères Guissé et les spectateurs fredonnent à leur tour le chant d’anniversaire. Un entracte en toute intimité, malgré la salle comble.
Une courte pause et les frères troquent leurs boubous amidonné pour un costume trois pièces, annonce d’une seconde partie de concert placée sous le signe de la diversité culturelle. Arrive sur scène le groupe hollandais, Leoni Jansen, invité de ce onzième anniversaire. Mêlées aux musiciens hollandais, les ballades des Frères Guissé prennent une tournure plus folk, un mélange stimulant qui ne manque pas de charme.
La chanteuse Leoni Jansen n’hésite d’ailleurs pas à offrir aux Sénégalais une chanson en wolof, loin de laisser le public insensible qui lui réserve d’emblée une standing ovation. S’ensuit un voyage ethnique, une virée métissée et spectaculaire, symbolisée par les passages surprises sur la scène de danseurs, acrobates et musiciens, qui se joignent aux Frères Guissé pour représenter leurs ethnies. Les Sérères, les Mauritaniens, ou encore les Peuls de Guinée envahissent tour à tour l’estrade et ravissent des spectateurs ardents d’émotion. “Ce qui est important c’est de montrer aux gens la diversité culturelle qui existe au Sénégal”, précise Djiby Guissé à la fin du concert. Un bouquet final à la hauteur du talent de Cheikh, Alioune et Djiby Guissé qui depuis onze années, ne cessent de démontrer leur implication sur la scène musicale sénégalaise.
Les Frères Guissé ont annoncé la sortie imminente d’un album et d’un Dvd au Sénégal et à l’étranger, de quoi ravir les fans du trio.
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