Dakar, 18 sept (APS) - Le préfet du département de Dakar a autorisé par arrêté la marche de sensibilisation contre la piraterie et le contrefaçon prévue mardi à l'initiative de producteurs et artistes sénégalais, indique un communiqué du Collectif interprofessionnels de producteurs (CIPEPS) transmis à l'APS.
‘'En date de ce jour, 18 septembre 2006, le préfet du département de Dakar a bien voulu nous notifier, par arrêté n°1893/ P/DK, l'autorisation de cette marche de sensibilisation contre la piraterie et la contrefaçon'', indique le texte.
‘'La CIPEPS se félicite de l'octroi de cette autorisation, qui entérine le bien-fondé de la démarche entreprise par les artistes et les producteurs du Sénégal et confirme ainsi que les autorités publiques sont dans les dispositions d'entendre les préoccupations exprimées'', selon le texte. 
Avec comme slogan ‘'Manatul Ne !'' (Ce n'est plus possible), la marche est destinée à protester contre le ‘'niveau inacceptable'' atteint par la contrefaçon des supports des œuvres artistiques.
Le préfet a ainsi autorisé une marche programmée pour la date du mardi 19 septembre de 14h à 16h sur l'itinéraire suivant : Place de la Nation (Obélisque) - Boulevard du centenaire - Rond Point RTS - Allées Pape Guèye Fall - Avenue Faidherbe - Avenue Lamine Guèye - Rond Point Sandaga.
Les organisateurs ont toutefois exprimé leur ‘'profonde déception'' quant à la délivrance ‘'tardive'' de l'autorisation, qui a été rédigée la veille de la marche et lui est parvenue à moins de 24 h de la manifestation. Ils déplorent aussi le changement introduit dans l'itinéraire demandé, dont le point d'arrivée devait être la Place Washington.
‘'L'arrêté du préfet indique comme point d'arrivée +le Rond Point Sandaga+. Ce qui ne satisfait pas la CIPEPS et les artistes, qui souhaitent être reçus en audience par une autorité de la République au terme de cette marche, afin de lui remettre solennellement leur mémorandum'', relève le communiqué.
Les artistes et producteurs qui ne peuvent se contenter d'une dispersion au Rond Point Sandaga, sans l'opportunité pour les organisateurs de pouvoir remettre leur mémorandum à une quelconque autorité de la République, décident de déposer à nouveau une demande d'autorisation pour le même itinéraire que celui précédemment sollicité, de consulter les artistes pour déterminer une nouvelle date, en conformité avec leur calendrier d'activités.
Les manifestants demandent, ‘'en leur triple qualité de créateurs, d'investisseurs et de chefs d'entreprise'' à être reçus, à l'issue de leur marche, par le Premier ministre du Sénégal.
Dans un précédent communiqué reçu à l'APS, les organisateurs ont relevé le constat que ‘'la contrefaçon de supports contenant des œuvres artistiques, et notamment de la musique, a atteint un niveau insoutenable au Sénégal : cassettes piratés, CD piratés, VCD piratés, DVD piratés sont reproduits en quantité industrielle, vendus et achetés dans la rue, les bureaux et les domiciles, à ciel ouvert et au vu de tous''.
‘'La piraterie n'est qu'un des aspects qui menacent la production musicale et artistique dans ce pays, mais c'est le plus saillant'', indiquait le texte.
La marche du 19 septembre vise à instaurer ‘'un véritable débat de société au sein de la population, afin que des comportements respectueux des droits des acteurs de la musique soient adoptés et que les vendeurs et les acheteurs se détournent des produits piratés''.
Les artistes et producteurs souhaitent que soit institué ‘'un mécanisme approprié et permanent de lutte contre la contrefaçon et la piraterie, sur le modèle de l'OCRTIS (Office central de répression du trafic illicite de stupéfiants), réunissant les différentes forces de l'ordre.
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