Le trafic d’êtres humains profite du coronavirus pour se développer. L’absence d’accès à des services cruciaux en raison de la pandémie rend vulnérable un grand nombre de personnes.
Les États-Unis ont prévenu jeudi que le trafic d’êtres humains à travers le monde profitait de l’instabilité provoquée par le nouveau coronavirus pour se développer. "Alors que la lutte contre le trafic d’êtres humains a toujours été marquée par un sentiment d’urgence, les conséquences de la pandémie de Covid-19 soulignent comme jamais la nécessité que tous les acteurs travaillent ensemble pour mener ce combat", a déclaré le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo dans la présentation du rapport annuel de Washington sur ce fléau.
"Nous savons que les trafiquants d’êtres humains profitent des plus vulnérables et se saisissent de toute possibilité de les exploiter", a-t-il souligné. "L’instabilité et l’absence d’accès à des services cruciaux provoqués par la pandémie font croître rapidement le nombre de personnes vulnérables à l’exploitation par ces trafiquants", a-t-il mis en garde.
"Les trafiquants, eux, ne se sont pas confinés"
Son ambassadeur chargé de ce dossier, John Richmond, a enfoncé le clou : "Les trafiquants, eux, ne se sont pas confinés" mais "ont trouvé des moyens d’innover et même de profiter du chaos", a-t-il écrit en préface de ce rapport. Selon le document, l’Afghanistan, l’Algérie, le Lesotho et le Nicaragua rejoignent cette année la liste noire américaine, ce qui signifie que Washington considère qu’ils n’ont pas fait suffisamment d’efforts.
Cette mise à l’index pourrait entraîner des sanctions : les États-Unis peuvent limiter l’aide ou retirer leur soutien au pays visé dans des organismes tels que le Fonds monétaire international. Ces pays rejoignent 15 autres États qui étaient déjà en bas du classement, dont la Chine, la Corée du Nord, la Russie, l’Iran ou le Venezuela. L’Arabie saoudite, proche alliée des Américains, quitte en revanche la liste noire après y avoir été inscrite l’an dernier. La Mauritanie est également promue.
Fait rare, l’Irlande, un pays occidental proche de Washington, a été placée cette année "sous surveillance": sans être ajoutée à la liste noire, elle fait l’objet d’une attention particulière car elle "n’a obtenu aucune condamnation pour trafic" depuis qu’elle a changé sa loi en 2013 de manière à "affaiblir la dissuasion et contribuer à l’impunité".
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