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Des présidentielles cruciales se jouent en Colombie

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Des Elections présidentielle en Colombie avec les Farc

La Colombie vote dimanche à la première élection présidentielle depuis la paix avec la rébellion des Farc. Un scrutin clé pour un pays polarisé par cet accord historique, que le candidat de droite et favori, Ivan Duque, promet de réviser. La paix est fragile. En proie à une corruption et des inégalités criantes, la Colombie peine à émerger du plus long conflit armé des Amériques.

Premier producteur mondial de cocaïne, le pays reste confronté à la violence de groupes armés, disséminés aux frontières où ils se disputent le contrôle du narco-trafic dans les anciens fiefs de l'ex-guérilla Farc. Ce scrutin "est une étape supplémentaire, très, très importante pour cette nouvelle Colombie que nous sommes en train de construire: une Colombie en paix", a souligné le chef de l'Etat de centre-droit, Juan Manuel Santos, 66 ans, en annonçant le renfort de 155.000 militaires pour assurer la sécurité du premier tour de ce 27 mai.

La droite très conservatrice caracole en tête des sondages. Avec un candidat jeune, nouveau venu en politique, elle entend reconquérir la présidence: Ivan Duque, 41 ans, a mené campagne en promettant d'éradiquer "le cancer de la corruption" et de relancer la 4e économie d'Amérique latine, en berne à 1,8% de croissance. "Le moment du changement est arrivé!", n'a-t-il cessé de réitérer, lors de ses meetings centrés aussi sur la défense de la liberté d'entreprendre et des valeurs traditionnelles de la famille, en agitant le spectre du Venezuela voisin en crise.

Six candidats Parmi six candidats, l'avocat et économiste Duque, représentant d'une coalition menée par le Centre démocratique (CD) et incluant les évangélistes, engrange plus de 41% des intentions de vote. Il devance d'une douzaine de points son principal rival, Gustavo Petro, 58 ans, ancien maire de gauche de Bogota et candidat du mouvement Colombie Humaine. Cet ex-guérillero du M-19 dissout, auquel ses critiques reprochent sa proximité avec le défunt président vénézuélien Hugo Chavez, a charmé des foules de plus en plus nombreuses avec un programme anti-système, favorable aux plus humbles.

"Son ascension peut aussi s'expliquer par la grande polarisation du pays; lui, étant l'un des pôles opposés de cette polarisation", a déclaré à l'AFP l'analyste Andrés Macias, chercheur de l'Université Externado. Dans une Colombie de 49 millions d'habitants historiquement gouvernée par la droite et alliée des Etats-Unis, M. Petro défend l'accord avec les Farc et le dialogue avec l'Armée de libération nationale (ELN), dernière guérilla du pays. M. Duque entend modifier le premier afin de durcir notamment les peines contre les anciens guérilleros coupables de crimes graves, et remet en question le second. Ni l'un ni l'autre ne semble toutefois en mesure de l'emporter au premier tour avec plus de 50% des voix. Ils devraient donc s'affronter au second, prévu le 17 juin. Un taux d'abstention énorme Mais la défaite inattendue du "oui" à l'accord avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), lors du référendum de 2016, a montré que le résultat d'un scrutin ne se lit pas dans les sondages. A fortiori dans un pays où l'abstention flirte avec les 50%. La consolidation de la paix - pour tourner la page d'une guerre fratricide de plus d'un demi-siècle, qui a fait au moins huit millions de victimes entre morts, disparus et déplacés - sera l'une des principales tâches du futur président.

Le successeur de M. Santos - empêché légalement de se représenter après deux mandats consécutifs - prendra ses fonctions le 7 août, fête de l'indépendance de la Colombie. La Farc renonce De son côté, la Farc a renoncé à la course. Désarmée et convertie en parti politique sous le même acronyme, elle a essuyé un échec cuisant en se confrontant à la réalité des urnes en mars. Elle n'a même pas atteint les 0,5% de voix nécessaires pour accroître sa représentation au delà des 10 sièges octroyés d'office par l'accord. La droite qui soutient Duque s'était imposée lors de ces législatives. S'il est élu, son champion devrait pouvoir compter sur l'appui du Congrès.

Mais, aux yeux des plus de 36 millions d'électeurs colombiens, il bénéficie surtout de l'aura d'un parrain de poids: le patron du CD et ex-président Alvaro Uribe, 65 ans. "Si Duque était le candidat d'un autre parti, il ne serait pas en tête des sondages", estime M. Macias, soulignant le "grand capital politique" du controversé mais populaire ancien chef de l'Etat. Ne pouvant non plus se représenter après deux mandats (2002-2010), "le papa de la Colombie", comme l'a lancé l'animateur d'un meeting, a adoubé le jeune Duque. M. Uribe le présente comme "une chance pour la patrie", mais se défend de le manipuler tel une marionnette.



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