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Ebola : ce qu'implique la découverte d'un cas hors d'Afrique

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Ebola : ce qu'implique la découverte d'un cas hors d'Afrique
Un homme venant du Liberia a présenté les symptômes une fois arrivé au Texas. Un scénario qui pourrait se produire en Europe.

C'est une nouvelle étape dans la progression de l'épidémie de fièvre hémorragique Ebola, mais les autorités sanitaires occidentales se veulent rassurantes. Mardi soir, les États-Unis ont annoncé le premier cas de contamination déclarée sur le sol américain. En d'autres termes, un individu en provenance d'un pays touché par l'épidémie - en l'occurrence le Liberia - a pris un vol transatlantique pendant sa période d'incubation: après avoir été infecté, mais avant de développer les symptômes qui auraient permis de l'identifier.

Ceux-ci sont apparus le 24 septembre, soit quatre jours après son arrivée au Texas. C'est aussi le moment où l'homme, un Libérien, est devenu dangereux pour son entourage, rappellent les spécialistes, puisque les malades ne sont contagieux qu'à l'apparition des symptômes (fièvre, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires). Pour cette raison, les autres passagers du vol transatlantique n'ont pas pu être contaminés.

Plus préoccupant toutefois: après l'apparition des symptômes, il a fallu quatre jours pour qu'un diagnostic soit posé. L'homme, qui se sentait mal, s'était présenté à l'hôpital le 25 septembre mais les médecins sont passés à côté de la gravité de la situation et l'ont renvoyé chez lui avec des antibiotiques. Son état empirant, il a été placé en isolement à l'hôpital de Dallas le 28 septembre. Les personnes avec qui il a été en contact lorsqu'il était malade vont être surveillées de très près par les autorités sanitaires américaines car il est «possible que certaines développent Ebola dans les prochaines semaines», a indiqué le Dr Tom Frieden, le directeur des Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). Une équipe spéciale s'est vu assigner la tâche d'identifier ces personnes à risque, sachant que le virus se transmet par contact direct avec des fluides corporels (salive, sang, vomissures, diarrhée, sperme).Selon le gouverneur du Texas, Rick Perry, le patient, dont l'état est désormais qualifié de «sérieux», aurait été en contact avec de jeunes enfants. Un de ses proches serait également suivi de près.

La France n'est pas à l'abri

En France, le ministère de la Santé indique que ce nouvel incident ne modifiera pas les dispositions de vigilance déjà mises en place ces derniers mois. «La découverte d'un cas importé sur le sol français est un scénario auquel nous nous préparons depuis le début», rappelle-t-on à la Direction générale de la Santé. Dix établissements hospitaliers sont habilités à prendre en charge des patients atteints par le virus parce qu'ils disposent notamment de chambres d'isolement à pression négative, permettant d'éviter la dispersion du virus.

«Il est possible que le scénario que connaissent actuellement les États-Unis se produise également en France, reconnaît Noël Tordo, directeur de l'unité de recherche sur les stratégies antivirales à l'Institut Pasteur. La seule façon de s'assurer entièrement que cela n'arrivera serait d'imposer une quarantaine de 3 semaines à toute personne désirant rejoindre la France depuis les pays touchés, ce qui est irréaliste, ou arrêter toute liaison aérienne avec ces pays, ce qui serait dramatique pour leur économie». Dans l'hypothèse où des cas importés se déclareraient en France, Noël Tordo estime «peu probable» que cela déclenche une épidémie importante de transmission interhumaine, «car tous les moyens seraient déployés pour endiguer la progression: mise en quarantaine du malade et suivi des contacts. Ces mêmes procédures, efficaces, sont plus difficiles à mettre en place en Afrique de l'Ouest».

La Française «va mieux»

Sur 350 signalements de cas rappelant Ebola recensés à ce jour en France auprès de l'Institut de veille sanitaire, une dizaine ont fait l'objet d'analyses biologiques par le centre de référence des fièvres hémorragiques virales à Lyon, aucun ne se révélant positif jusqu'à présent. «Souvent, il s'agissait de paludisme», indique-t-on au ministère de la Santé. Ce mercredi après-midi à Grenoble, un adolescent se disant originaire de Guinée et présentant de la fièvre a ainsi été pris en charge par le Samu pour être conduit au CHU Michallon et y subir des tests, rapporte le site du Dauphiné Libéré. La fièvre serait toutefois «inférieure au seuil fixé par l'Organisation mondiale de la santé pour diagnostiquer un patient atteint du virus Ebola», précise le quotidien. La seule personne porteuse du virus hospitalisée en France est une infirmière de Médecins sans frontières rapatriée du Liberia. Soignée à l'hôpital militaire Bégin de Saint-Mandé (Val-de-Marne) depuis le 19 septembre, elle «va mieux», a indiqué lundi la ministre de la Santé Marisol Touraine, qui s'est dite «confiante».

Les dispositions actuelles de contrôle aux aéroports se font principalement au départ. Elles peuvent consister en un questionnaire sur les déplacements et les antécédents des passagers, la prise de photos ou de température. Interviewé par le magazine Science, le virologue Heinz Feldmann du centre de recherche américain NIH, dénonçait néanmoins l'absence de rigueur des contrôles à l'aéroport de Monrovia au Liberia: «On vous prend la température trois fois avant de monter dans l'avion, mais les gens chargés de cette mission ne savent pas vraiment utiliser les outils, et ils peuvent inscrire des températures comme 32°C!». Depuis début avril, le personnel navigant français a été sensibilisé à la détection des cas suspects, et le service médical de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à Paris est en alerte.


3 Commentaires

  1. Auteur

    Vigilente

    En Octobre, 2014 (22:41 PM)
    Vigilence, est la réponse. Vigilence des populations. Vigilence des agents des services sanitaires. Avec cela nous pouvons minimiser les contacts.
  2. Auteur

    Elz

    En Octobre, 2014 (22:56 PM)
    Je constate sur le site officiel de l'OMS que les USA ne sont pas répertorié pays ebola, comme le fut le senegal, avec le meme scenario de cas importé cette fois ci non prévu
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    Auteur

    Ggg

    En Octobre, 2014 (12:56 PM)
    Aucun etat aussi, a l instar deL ILE MAURICE,et du CAP VERT qui ont jugé les senegalais persna no grata ,n'a interdit son sol aux americains: ainsi va le monde !!
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