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ETA: une opération policière franco-espagnole vire à l'imbroglio

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ETA: une opération policière franco-espagnole vire à l'imbroglio

Une opération policière franco-espagnole, présentée par Paris et Madrid comme "un coup" porté à l'ETA, a viré à l'imbroglio avec l'interpellation de personnalités de la société civile affirmant avoir voulu "détruire" des armes de l'organisation séparatiste basque.

Cinq personnes, dont une femme, ont été interpellées vendredi 16 au soir à Louhossoa, près de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), a annoncé le ministère de l'Intérieur. Placées en garde à vue depuis vendredi à 20h35, elles ont été transférées tôt ce samedi 17 au matin à la PJ de Bayonne, et devraient être transférées dimanche 18 ou lundi 19 à Paris au Parquet anti-terroriste, en charge de l'enquête.

Au cours de l'opération, "une importante saisie d'armes, d'explosifs et de munitions" a été réalisée, selon le ministère.

Contrairement à de premières informations, le président d'honneur de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH), l'avocat Michel Tubiana, ne figure pas parmi les personnes interpellées. "Je devais y être, mais n'ai pas pu m'y rendre", a-t-il précisé à l'AFP.

L'objectif des militants de la société civile était de "détruire des armes" d'ETA et "les remettre aux autorités", selon lui.

"Il y a un blocage total du processus de désarmement d'ETA, un blocage qui vient du côté des gouvernements français et espagnol. Plusieurs membres de la société civile ont voulu relancer ce processus, en procédant à une première destruction d'armes", a-t-il expliqué.

"Nous ne nous sommes pas cachés", a-t-il dit, dénonçant une "opération policière (...) manifestement politique".

Parmi les cinq interpellés figurent le dirigeant du mouvement écologiste Bizi!, Jean-Noël Etcheverry, dit Txetx, Michel Berhocoirigoin, ancien président de la Chambre d'agriculture du Pays Basque, Michel Bergougnian, coopérateur viticole dans l'appellation basque Irouléguy, et une journaliste, Béatrice Haran-Molle. L'identité exacte de la cinquième personne n'est pas encore connue.

L'opération policière, menée sur instruction d'un magistrat antiterroriste parisien, a été conduite par des enquêteurs de la police judiciaire française, notamment de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), de la Brigade de recherches et d'intervention (BRI) de Bayonne et des policiers de l'unité d'élite du Raid, assistés de policiers de la Guardia Civil espagnole.

Les cinq personnes ont été interpellées dans la maison de Béatrice Haran-Molle, dans la bourgade de Louhossoa. Pour les gouvernements français et espagnol, cette interpellation est "un nouveau coup dur porté à ETA", selon les mots du ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux.

Pour Madrid, "la Guardia Civil a porté un coup à l'arsenal de la bande terroriste ETA en France".

L'interprétation fournie dans les milieux nationalistes basques est complètement différente: ainsi, dans une lettre publiée le 25 octobre sur le site Mediabask, proche du quotidien basque espagnol Gara, Michel Tubiana, Txetx et Michel Berhocoirigoin affirmaient avoir décidé de "procéder à la destruction d'un premier stock d'armes" afin de "contribuer à un avenir sans violence et démocratique pour le Pays Basque". Ce stock "correspond à environ 15% de l'arsenal d'ETA", selon eux.

Plusieurs mouvements nationalistes considèrent que "les polices française et espagnole ont empêché la destruction des armes" et appellent à une manifestation ce samedi à 16h à Bayonne. De son côté, la LDH a dénoncé "un mauvais coup contre le processus de paix".

Dans un communiqué ce samedi, Jean Lassalle, député (ex-MoDem) des Pyrénées-Atlantiques et candidat à l'élection présidentielle, a fustigé "les machiavéliques dérives autoritaires de l’Etat français".

Le 12 octobre, une importante cache d'armes d'ETA avait été découverte en forêt de Compiègne (Oise). Le 5 novembre, un des derniers chefs d'ETA, Mikel Irastorza, avait été arrêté près de Bayonne. Mercredi 14, un autre membre d'ETA a été arrêté à Marseille.

ETA a commis des attentats qui ont causé la mort de 829 personnes, selon les autorités espagnoles et françaises. En octobre 2011, l'organisation a renoncé à la violence, mais n'a pas depuis remis ses armes et refuse de se dissoudre. Elle réclame une négociation avec l'Espagne et la France sur le sort de ses quelque 400 membres détenus dans ces deux pays, ce que Madrid et Paris refusent. 



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