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Immigration clandestine: Madrid rappelle à l'ordre les pays africains

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Immigration clandestine: Madrid rappelle à l'ordre les pays africains

Le gouvernement espagnol, excédé par la déferlante record d'immigrants clandestins aux Canaries, a tapé lundi du poing sur la table en avertissant les pays africains d'origine qu'il allait exiger l'application des accords signés.

Alors que près de 1500 clandestins africains ont accosté l'archipel espagnol ce week-end, un record absolu sur deux jours, la vice-présidente du gouvernement, Maria Teresa Fernandez de La Vega, a lancé un message de fermeté à l'ouverture de la conférence bi-annuelle des ambassadeurs espagnols.

Photo : (Des candidats à l'immigration clandestine attendent devant une tente de la Croix-Rouge, le 4 septembre 2006 à Los Cristianos, dans l'archipel espagnol des Canaries - AFP)

"Il est nécessaire de faire savoir aux pays d'origine des émigrants qui arrivent sur nos côtes que nous n'allons pas tolérer qu'ils continuent", a-t-elle expliqué à Madrid à 123 chefs de missions diplomatiques.

Mme de La Vega a ajouté à l'adresse des gouvernements africains que l'Espagne n'allait "pas continuer d'accepter que ne soient pas appliqués les accords bilatéraux et internationaux".

Elle se référait aux accords bilatéraux de rapatriement d'immigrants illégaux signés par l'Espagne avec le Maroc, l'Algérie, la Mauritanie et le Nigeria, mais surtout à l'article 13 de l'accord de Cotonou entre l'Union européenne (UE) et les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique).

Madrid insiste pour que soit appliquée une disposition à ce jour ignorée de cet article: "Chacun des Etats ACP accepte le retour et réadmet ses propres ressortissants illégalement présents sur le territoire d'un Etat membre de l'UE, à la demande de ce dernier et sans autres formalités".

Mme de La Vega avait déjà déploré la semaine dernière à Bruxelles le peu de zèle des partenaires européens de l'Espagne à exiger des pays africains l'application de l'accord de Cotonou.

(Photo : La vice-présidente du gouvernement espagnol, Maria Teresa Fernandez de la Vega, lors d'une conférence de presse le 30 août 2006, à Bruxelles - AFP )

Elle s'était aussi rendue en Finlande, qui assure la présidence tournante de l'UE, et à Bruxelles, pour réclamer des pays européens plus de solidarité et de moyens face à la crise des Canaries.

Depuis janvier, 21.500 clandestins africains y ont été interceptés à bord de pirogues de pêcheurs parties des côtes africaines, selon des chiffres de la préfecture de l'archipel.

Mme de la Vega n'a cité aucun pays en particulier. Mais l'agacement envers le Sénégal, d'où partent de nombreux "cayucos", est perceptible en Espagne.

Dimanche, les quotidiens El Periodico et ABC ont publié des reportages d'envoyés spéciaux au Sénégal rapportant que les réseaux de passeurs sénégalais organisent en toute impunité les départs de clandestins depuis l'île de Diogué, en Casamance.

"Je répète, que cela soit bien clair, a martelé Mme de la Vega: toute personne entrant illégalement en Espagne, tôt ou tard, quittera l'Espagne. Ceux qui arrivent doivent le savoir, autant que leurs gouvernements".

Le ministre de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, avait annoncé la semaine dernière que 53.000 clandestins de six pays - Sénégal, Mali, Guinée Bissau, Nigeria, Pakistan, Inde - avaient été expulsés depuis janvier.

Mais faute d'accord bilatéraux avec de nombreux pays africains ou de pouvoir identifier avec certitude la nationalité des clandestins, la plupart de ceux qui arrivent au Canaries sont remis en liberté au bout de 40 jours sur la Péninsule.

La persistante crise canarienne commence à coûter politiquement au gouvernement espagnol. L'immigration clandestine est passée pour la première fois, devant le chômage, largement au premier rang des priorités des Espagnols, selon un sondage publié lundi par la radio Cadena Ser.

Ce phénomène, ajouté aux incendies de forêts estivaux en Galice, a entraîné une légère érosion des intentions de vote en faveur des socialistes au pouvoir (PSOE), qui retombent à 43% contre 45% en juin.

Le taux d'approbation du chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero est tombé également de 54 à 50%.



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