Puissance montante du sport mondial, l'Arabie saoudite a été choisie vendredi pour accueillir en 2025 les premiers Jeux olympiques de l'esport, qui s'y tiendront "régulièrement" jusqu'en 2037.
Cette désignation, fruit de plusieurs mois de réflexion au sein du Comité international olympique pour organiser un événement distinct des Jeux classiques, doit encore être avalisée par la 142e session de l'instance, qui se tiendra les 23 et 24 juillet à Paris.
Mais cette étape a tout d'une formalité et la monarchie pétrolière renforce un peu plus son poids dans la géopolitique sportive, elle qui multiplie l'accueil de compétitions (foot, Formule 1, équitation, boxe) et doit être officiellement désignée en fin d'année - elle est seule en lice - comme le pays hôte du Mondial 2034 de football.
De manière plus inattendue et largement décriée, le pays doit accueillir les Jeux asiatiques d'hiver de 2029 dans son complexe futuriste en chantier de Neom, projet pharaonique impulsé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, qui entend développer affaires et tourisme pour réduire la dépendance du royaume aux revenus de l'or noir.
- Ville-hôte à définir -
Dans un communiqué, le patron du CIO Thomas Bach a salué la "grande expertise - pour ne pas dire unique" du comité national olympique (CNO) saoudien en matière d'esport, alors que le royaume revendique "plus de 23 millions de joueurs", selon le prince Abdulaziz bin Turki Al Faisal, ministre saoudien des Sports, et une centaine de professionnels "poursuivant des carrières à plein temps".
"Le travail commencera par la sélection d'une ville et d'un site pour la première édition des Jeux Olympiques de l'e-sport, ainsi que par l'élaboration d'un calendrier précis de l'événement, des titres à inclure, du processus de qualification pour les joueurs", détaille le CIO. Il invite "les fédérations internationales qui ont déjà lancé une version électronique de leur sport" à s'associer à la future compétition, tout comme les CNO qui incluent déjà l'esport dans leurs activités.
En quête perpétuelle de conciliation entre tradition olympique et renouvellement de son audience, le CIO avait déjà organisé à Singapour une première "semaine olympique de l'esport" en juin 2023 et créé une "commission de l'esport" présidée par le Français David Lappartient et chargée depuis octobre 2023 de réfléchir à une compétition dédiée, sans déterminer pour l'heure sa périodicité.
- Insistance sur le sport féminin -
Sur la question de mélanger esport et épreuves classiques, la conviction de Thomas Bach était arrêtée depuis plusieurs mois: "Je ne pense pas que vous verrez d'épreuve d'esport aux Jeux olympiques, mais vous verrez peut-être très bientôt des Jeux de l'esport", expliquait-il fin avril à l'AFP.
Vendredi, le CIO a confirmé que les Jeux de l'esport seraient organisés "dans le cadre d'une structure spécialisée entièrement nouvelle au sein du CIO, clairement séparée du modèle organisationnel et financier des Jeux olympiques": l'attribution de ses droits TV va donner une bonne idée du potentiel économique du secteur.
Conscient des polémiques qui entourent la montée en puissance sportive du royaume du Golfe, soupçonné par ses détracteurs de chercher à détourner l'attention internationale de ses violations des droits humains, Thomas Bach a assuré avoir veillé "à ce que les valeurs olympiques soient respectées" par ce partenariat.
L'instance de Lausanne insiste notamment sur le "développement rapide" du sport féminin saoudien, les "réformes réglementaires" garantissant une représentation féminine au sein des conseils d'administration de toutes les fédérations sportives ("plus de 100 femmes nommées, dont sept présidentes de fédération"), ainsi que l'égalité de rémunération pour les athlètes hommes et femmes sélectionnés en équipe nationale.
1 Commentaires
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En Juillet, 2024 (17:16 PM)Dommage que l'armée saoudienne n'y remette de l'ordre!
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