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L'avenir de l'aéroport de Kaboul au centre d'intenses discussions

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L'aéroport international Hamid-Karzaï, à Kaboul, en Afghanistan, le 27 août 2021
Le 1er septembre, l'aéroport de Kaboul  sera sous la responsabilité des Taliban, qui souhaitent un soutien technique extérieur pour continuer à le faire fonctionner. D'intenses tractations ont commencé pour fixer les modalités de gestion de l'aéroport international Hamid-Karzaï après le retrait des Américains et de l'Otan.

L’avenir de l'aéroport de Kaboul est en discussions. Après le retrait des Américains et de l'Otan, qui va prendre en charge sa gestion ? La question, cruciale pour les Taliban mais aussi pour les Occidentaux, qui n'auront pas évacué d'Afghanistan tous les candidats au départ d'ici mardi 31 août, est au cœur de discussions internationales aussi intenses que complexes.

Mercredi 1er septembre, l'aéroport international Hamid-Karzaï sera sous la responsabilité des nouveaux maîtres islamistes du pays – qui ont déjà dit vendredi avoir pris le "contrôle" de certaines portions de la "partie militaire" évacuées par les États-Unis.

"Nous partons d'ici le 31 août. À cette date, nous allons rendre l'aéroport aux Afghans", a confirmé vendredi le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price, coupant court à toute spéculation sur un éventuel contrôle international.

Fermeture temporaire ?

Or, le gouvernement afghan s'est effondré face aux Taliban, qui sont depuis mi-août aux commandes de l'Afghanistan sans avoir pour autant encore structuré leur pouvoir. 

Et "gérer un aéroport n'est pas une mince affaire", a résumé Ned Price dans un euphémisme, "il est probablement déraisonnable de s'attendre à ce qu'il y ait des opérations aéroportuaires normales le 1er septembre".

L'hypothèse d'une fermeture temporaire avait été évoquée dès mercredi par le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken.

Il avait fait état d'échanges "très actifs" entre "pays de la région" pour éventuellement "jouer un rôle pour garder l'aéroport ouvert" ou, "si nécessaire, le rouvrir s'il ferme pour un certain temps".

Le secrétaire d'État américain a assuré que le sort de l'aéroport tenait particulièrement à cœur aux Taliban, qui ne souhaitent pas se retrouver à la tête d'un Afghanistan coupé du monde et espèrent voir affluer l'aide humanitaire.

Il est tout aussi important pour les Occidentaux, désireux de continuer à faire partir leurs ressortissants ou les nombreux Afghans qui n'auront pas pu être évacués dans le cadre du pont aérien mis en place mi-août et qui prendra fin mardi.

Un rôle pour la Turquie ?

Jusqu'ici, l'Otan jouait un rôle-clé : son personnel civil s'occupait du contrôle du trafic aérien, de l'approvisionnement en carburant et des communications, tandis que des contingents militaires turc, mais aussi américain, britannique et azerbaïdjanais, étaient chargés de la sécurisation.

À l'approche du retrait des forces internationales, il a longtemps été question que la Turquie conserve la responsabilité de la sécurité du périmètre – dans l'espoir que les islamistes acceptent le maintien d'une petite force de ce pays à majorité musulmane, bien que membre de l'Alliance atlantique.

Mais les Taliban, une fois au pouvoir, ont clairement répété qu'ils n'accepteraient aucun soldat étranger en Afghanistan après le 31 août, et les militaires turcs ont donc commencé à se retirer.

Pour autant, les négociations se poursuivent sur le plan civil. À l'issue de premières discussions entre des émissaires d'Ankara et les Taliban à Kaboul, le président turc Recep Tayyip Erdogan a dévoilé vendredi que les ex-insurgés voulaient assurer eux-mêmes la sécurité de l'aéroport, tout en demandant à la Turquie d'être responsable de sa logistique.

"Nous prendrons une décision une fois le calme revenu", a-t-il toutefois temporisé, soulignant que l'attentat suicide meurtrier de jeudi aux abords de ce périmètre démontrait la complexité de cette mission.

Au-delà de la Turquie, les discussions impliquent notamment le Qatar et des opérateurs privés, tandis que les États-Unis revendiquent un rôle de "facilitateurs".

Un aéroport pas en très bon état

Mais le sujet est d'autant plus délicat que, au-delà de la question sécuritaire, l'aéroport n'est pas en très bon état, selon des responsables américains. À part l'US Army, il n'y a pas beaucoup d'entités dans le monde capables d'en assumer la charge du jour au lendemain, estiment-ils.

Des experts américains et occidentaux du trafic aérien viennent d'ailleurs de terminer une évaluation de l'aéroport Hamid-Karzaï pour savoir dans quelle mesure les vols commerciaux pourraient reprendre rapidement, a annoncé vendredi Ned Price.

D'autres responsables préviennent sans détour : il n'y aura pas beaucoup d'avions qui accepteront d'atterrir à Kaboul tant que les Taliban n'auront pas donné de réelles garanties sur la sécurité et le bon fonctionnement des infrastructures.


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