Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a confirmé mardi l'existence de discussions secrètes avec les Etats-Unis avant l'accord trouvé dimanche à Genève sur le programme nucléaire controversé de Téhéran.M. Zarif, qui a mené les négociations avec les grandes puissances du 5+1 (Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), n'a pas donné de détails sur ces discussions, ni sur la date à laquelle elles ont débuté. L'existence de discussions secrètes entre Téhéran et Washington avait été révélée par le site internet Al-Monitor, spécialiste du Moyen-Orient, peu après la conclusion de l'accord.
"Dans les discussions (bilatérales) en marge du 5+1 il y avait plusieurs pays, dont les Etats-Unis", a déclaré M. Zarif lors d'une conférence de presse à Téhéran. "Et nous avons dit clairement que l'Iran n'avait pas de problème pour discuter avec toutes les parties (..) de la résolution de la question nucléaire", a-t-il ajouté. Après la signature de l'accord, dans la nuit de samedi à dimanche, un haut responsable américain avait confirmé que les Etats-Unis avaient eu "un petit nombre de discussions bilatérales avec les Iraniens depuis l'élection du président (Hassan) Rohani" en juin. Ces discussions étaient destinées "à renforcer les négociations au sein du P5+1", avait-il ajouté.
Le chef de la diplomatie iranienne a confirmé mardi des discussions "limitées à la question nucléaire", qui n'avaient pas porté sur un éventuel rapprochement avec Washington. Les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques après la Révolution islamique de 1979. "Les spéculations sur des discussions portant sur d'autres questions sont complètement fausses et nous nous sommes concentrés sur la question nucléaire", a-t-il affirmé. Toute décision concernant des contacts ou un rapprochement avec Washington reste la prérogative du Guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.
Selon Al-Monitor, qui cite des responsables anonymes américains, les discussions avaient débuté avant l'élection de M. Rohani. Dans son discours à l'occasion du Nouvel An iranien le 21 mars, le Guide avait déclaré que les Américains avaient "envoyé des messages pour que l'on ait un dialogue direct sur le nucléaire (...) en marge des négociations avec le groupe 5+1. Je ne suis pas optimiste sur un tel dialogue (...) mais je n'y suis pas opposé". Ali Akbar Salehi, l'ex-chef de la diplomatie (2010-2013), a refusé dimanche de commenter les révélations d'Al-Monitor. "Dois-je répondre à toutes les questions?", a-t-il répondu à la presse qui lui demandait quand ces discussions avaient commencé.
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Thos
En Novembre, 2013 (18:37 PM)Participer à la Discussion