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La Grèce tente de contrer la Turquie dans sa ruée vers le gaz

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Le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, aux côtés de son homologue chypriote, Nikos Christodoulides, le 22 décembre 2019 à l'aéroport de Larnaca (Chypre)
La Grèce a appelé, dimanche, les Nations unies à condamner l'accord militaire et maritime entre la Turquie et le gouvernement libyen d'union, qui permet à Ankara de revendiquer des droits sur des zones méditerranéenes riches en hydrocarbures.

Athènes poursuit son marathon diplomatique. Afin de contrer la Turquie dans sa ruée vers le gaz et limiter l'impact d'un accord qu'elle a conclu en novembre dernier avec la Libye pour étendre ses frontières maritimes, le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias a effectué, dimanche 22 décembre, des visites éclair dans l'est de la Libye, en Égypte et à Chypre. Le but : trouver des soutiens contre l'accord militaire et maritime qui lie Ankara et le gouvernement libyen d'union (GNA), reconnu par l'ONU, selon des experts et médias grecs.

La Grèce a appelé les Nations unies à condamner cet accord, qui permet à Ankara de revendiquer des droits sur des zones en Méditerranée riches en hydrocarbures, notamment au large de la Crète.

En effet, la découverte ces dernières années de gigantesques gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé les appétits. Plusieurs bateaux turcs sont d'ores et déjà à la recherche de pétrole et de gaz au large de Chypre, sujet de tensions avec l'Union européenne dont Chypre est membre, la Turquie occupant la partie nord de l'île. Un gazoduc de 2 000 km pour bloquer la Turquie

Après la tournée du ministre grec des Affaires étrangères, Athènes a annoncé qu'un accord sur le gazoduc EastMed sera signé entre la Grèce, Chypre et Israël le 2 janvier.

Long de 2 000 kilomètres, ce gazoduc devrait faire des trois pays un maillon important de la chaîne d'approvisionnement énergétique de l'Europe et bloquer les tentatives de la Turquie pour étendre son contrôle sur la Méditerranée orientale.

"C'est la première fois en vingt ans que nous observons une telle activité" diplomatique du côté grec, a assuré à la radio municipale d'Athènes Sotiris Serbos, professeur assistant en politique internationale à l'Université Démocrite de Thrace.

L'accord turco-libyen a immédiatement hérissé Athènes qui a expulsé le 6 décembre l'ambassadeur libyen.

Selon les analystes, le rapprochement de la Turquie avec la Libye a pour but de s'assurer le soutien d'un de ses rares alliés dans la région, le GNA, et de ne pas être évincé de la ruée vers le gaz.

"Les alliances créent des contre-alliances", a déclaré à la télévision publique grecque ERT Antonis Klapsis, professeur assistant en diplomatie à l'université du Péloponnèse.

La Grèce, qui se tourne habituellement vers l'Union européenne pour les problèmes majeurs, a cette fois pris des initiatives en forgeant des alliances avec Israël et l'Égypte, avec laquelle elle accélère actuellement les discussions pour constituer une zone économique exclusive.

"Nous sommes déterminés à nous battre"

Selon Alexis Papachelas, rédacteur en chef du journal de centre-droit Kathimerini, les premiers mois de 2020 vont être durs pour les relations gréco-turques. "Le moment de vérité est devant nous puisque le président turc Recep Tayyip Erdogan semble déterminé (...) à faire avancer les revendications territoriales d'Ankara en mer Égée et dans l'est de la Méditerranée", écrit-il lundi dans un éditorial.

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a prévu une visite officielle à la Maison Blanche le 7 janvier prochain.

L'accord entre la Turquie et la Libye a été condamné par des diplomates américains, mais la position de Donald Trump, qui s'est opposé à son département d'État dans le passé, reste inconnue, le président américain s'étant montré plutôt accommodant avec son homologue turc récemment sur le conflit syrien.

"C'est le genre de situation où tu découvres qui sont tes vrais amis et alliés", note Alexis Papachelas.

"Il est très important que les pays de cette zone montrent leurs muscles face aux provocations de la Turquie", a commenté dimanche Stelios Petsas, le porte-parole du gouvernement grec.

De son côté, le président Erdogan, qui a aussi appelé plusieurs fois à revoir des traités territoriaux de plusieurs décennies avec la Grèce, a affirmé dimanche que la Turquie "n'avait plus le luxe" de rester silencieuse sur la question.

"La Grèce et les pays qui la soutiennent ont depuis longtemps pris leurs dispositions afin que la Turquie ne puisse pas s'étendre sur la mer", a-t-il déclaré.

"Nous sommes le pays avec la plus longue côte en Méditerranée, nous sommes déterminés à nous battre pour protéger nos droits jusqu'au bout et par tous les moyens à notre disposition", a-t-il prévenu.


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