Jeudi 28 Mars, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
International

« Game of Thrones », saison 8 : une saga violente et intello sur l’exercice du pouvoir

Single Post
Le personnage de Catelyn Stark (Michelle Fairley), dans un extrait de la série « Game of Thrones ». HBO VIA AP

Attention, cet article dévoile des éléments de l’intrigue de la série.

Game of Thrones est une grande saga politique. Despotes intransigeants, fiefs irréconciliables, conjurations de conseillers, guerres de succession, alliances bafouées, idéaux trahis, raison d’Etat cruelle, la série scénarise avec méthode les manières les plus tortueuses, parfois les plus effroyables, de déstabiliser, de prendre et de garder le pouvoir – mobilisant la réflexion de nombreux philosophes, historiens, politistes, jusqu’aux leaders du parti d’extrême gauche espagnol Podemos.

L’éprouvante scène, en fin de première saison, dans laquelle Eddard Stark, seigneur de Winterfell, est décapité à Port-Réal devant ses enfants constitue le trauma politique originel de la série – un moment de « stupeur », comme l’ont confié quantité de spectateurs sur les forums. Loyal, décidé à servir les intérêts de la couronne, Lord Eddard est un « héros positif ». Il entend mettre fin à la corruption de la cour et aux dépenses somptuaires. Il s’oppose au roi quand celui-ci veut faire assassiner sa rivale, Daenerys Targaryen : ce serait, dit-il, « un déshonneur ». Il prévient la reine Ceirsei, pour la sauver, qu’il sait que ses enfants ne sont pas du roi.

Finalement, Eddard Stark est décapité par ses ennemis, plus roués que lui. Exit le héros vertueux. George R.R. Martin l’a confié plusieurs fois : il a voulu insuffler du réalisme politique dans l’heroic fantasy médiévale, regrettant, dans un entretien accordé à Times Entertainment, en avril 2011, qu’elle dépeigne trop souvent « un Moyen Age digne de Disneyland ». Lui nous installe de plain-pied, comme le constate le médiéviste William Blanc dans l’ouvrage collectif Games of Thrones. Série noire (Les Prairie ordinaires, 2015), au cœur d’un univers proche des Rois maudits, de Maurice Druon, qui déroule le tragique destin des rois capétiens, ou encore du Nom de la rose, d’Umberto Eco, hanté par les sombres manigances de la papauté et de l’Inquisition.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email