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“Le risque d'un no-deal est très réel”, prévient Juncker

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Brexit
Le risque d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sans accord "reste très réel", mais un accord est "toujours possible", a affirmé mercredi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, devant le Parlement européen. 

La principale pierre d'achoppement reste le "backstop", cette clause de sauvegarde que le Premier ministre britannique Boris Johnson veut remplacer - voire supprimer - dans l'accord de retrait. Elle constitue un filet de sécurité pour empêcher le retour d'une frontière physique entre l'Irlande du Nord, province britannique, et la république d'Irlande. 

Manque de sérieux de Boris Johnson 

Ce dispositif prévoit de garder le Royaume-Uni dans un "territoire douanier unique" à défaut d'autre solution. Mais jusqu'à présent, Londres n'a pas présenté de solutions alternatives satisfaisantes pour les Européens. "J'ai dit au Premier ministre Johnson que je ne nourrissais aucun attachement émotionnel à l'égard du filet de sécurité. Mais j'ai clairement indiqué que je restais profondément attaché aux objectifs qu'il sert", a souligné M. Juncker. 

 À ses yeux, un "no-deal" sera peut-être le choix du gouvernement du Royaume-Uni, mais jamais celui de l'Union européenne. "Il ne s'agit certainement pas de faire semblant de négocier", a prévenu Michel Barnier, le négociateur en chef de la Commission européenne sur le Brexit. Boris Johnson est accusé dans son pays de manquer de sérieux dans les négociations en prétendant notamment que les pourparlers font d'"énormes progrès". 

 Tant que la raison prévaudra... 

Président du groupe de pilotage sur le Brexit au Parlement européen, Guy Verhofstadt a lui aussi jugé qu'un accord restait possible avec le Royaume-Uni. Il devra à ses yeux préserver trois conditions: les droits des citoyens européens et britanniques, le filet de sécurité dont la raison principale est d'éviter le retour des violences sur l'île d'Irlande, ainsi qu'une relation future dans laquelle le Royaume-Uni ne pourra avoir tous les avantages du libre-échange sans respecter les règles fiscales, sociales ou environnementales. 

 "Ce que Boris Johnson nous dit, c'est ceci: 'je vous demande d'ouvrir une brèche de 500 km dans le marché intérieur et je veux engager une politique de dumping fiscal, social et environnemental vis-à-vis de l'Union'", résume Philippe Lamberts (Verts/ALE), lui aussi membre du groupe de pilotage. 

 Il prévient qu'entre le mal d'une sortie sans accord et celui "bien pire d'une atteinte irrémédiable à l'intégrité du marché intérieur", les Vingt-sept choisiront toujours le moindre de ces maux. Mais si le Royaume-Uni demande une extension du délai du Brexit, actuellement fixé au 31 octobre, il faudra accéder à cette demande. Et ce sera le cas "tant qu'existe une possibilité que la raison prévale". 

 “Singapour de l’Europe” 

Michel Barnier a lui aussi prévenu le Royaume-Uni que la négociation d’un accord commercial après son départ de l’UE nécessitait qu’il s’engage à mettre en place des conditions de concurrence équitables. “Le niveau d’ambition d’un futur accord de libre-échange que nous devrons négocier et conclure avec le Royaume-Uni dépendra clairement des garanties que nous aurons ensemble mises sur le papier en matière sociale, environnementale, de concurrence ou d’aides d'État”, a souligné M. Barnier. 

 “Cette relation économique doit évidemment être accompagnée par des garanties de level playing field (N.D.L.R.: selon l’expression anglaise communément utilisée pour évoquer ces conditions équitables)”, a-t-il ajouté. 

 M. Barnier a regretté que le gouvernement britannique de Boris Johnson ait manifesté son intention de “revenir sur les engagements” pris en la matière par l’ancienne Première ministre Theresa May dans la “déclaration politique” sur la relation future négociée avec l’UE. 

 Selon un haut responsable européen, l’UE n’“est pas prête à accepter” les demandes du Royaume-Uni qui ambitionne, selon lui, de devenir “un Singapour” de l’Europe. “Avec un grand pays si proche, important comme le Royaume-Uni, qui réalise un peu plus de la moitié de son commerce avec le marché unique, un partenariat économique ambitieux exige un socle de règles du jeu communes”, a insisté M. Barnier.


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