Le déplacement du chancelier allemand est le premier d'un dirigeant occidental à Pékin depuis la pandémie de Covid-19. Il intervient alors que plusieurs pays européens semblent vouloir prendre leur distance avec la Chine.
Vingt-trois heures d’avion, onze heures sur place. Rarement un déplacement officiel en Chine aura été aussi bref. Rarement, aussi, il aura suscité autant de critiques. Celles-ci se font entendre jusqu'au sein de la coalition d’Olaf Scholz, rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut. Les Verts rejettent le « business as usual », dénoncent les atteintes aux droits de l’homme de Pékin et le risque, comme dans le passé avec la Russie, d’être dépendant d’un pays peu démocratique. Les chrétiens-démocrates sont aussi critiques, oubliant un peu vite les douze visites sur place d’Angela Merkel, surtout intéressée de voir les géants du Made in Germany décrocher des contrats.
Les partenaires européens de Berlin ne voient pas non plus ce déplacement d’un très bon œil. Il est notamment reproché au chancelier allemand de se rendre à Pékin juste après la réélection de Xi Jinping, ce qui peut être vu comme un hommage à un régime autocratique, rapporte notre correspondant à Bruxelles, Pierre Benazet. Au sein du Conseil européen, des voix dubitatives s’étaient élevées lors du dernier sommet de l’UE lorsqu’Olaf Scholz avait confirmé son intention d’autoriser la vente d’installations du port de Hambourg au puissant groupe chinois Cosco. Une décision prise contre l'avis de plusieurs de ses ministres et à laquelle 7 Allemands sur 10 se disent opposés. Les deux tiers d’entre eux plaident d'ailleurs pour une moins grande dépendance à l’égard de la Chine.
Un partenaire incontournable
Les Européens pourraient également reprocher à Olaf Scholz de se rendre seul en Chine, alors qu'il existait d'autres solutions pour rencontrer Xi Jinping : un déplacement avec le président français Emmanuel Macron, comme celui-ci le lui avait proposé, ou une rencontre à plusieurs à l'occasion d'un sommet du G20 dans deux semaines. Le commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton résume le sentiment général en estimant que les Européens devraient plutôt adopter des approches communes face à la Chine qui est une rivale.
Mais pour Berlin, Pékin reste un partenaire incontournable. Deuxième client pour ses exportations, la Chine représentent 1 million d'emplois en Allemagne, soit 3% de sa main d'œuvre. Pékin est également un fournisseur primordial pour ses importations de produits manufacturés à bas coût. C'est aussi un pays essentiel pour son industrie automobile où elle réalise 30% de son chiffre d'affaires. Le secteur automobile allemand a investi en Chine 10 milliards d'euros depuis le début de l'année.
Olaf Scholz a néanmoins promis dans une tribune qu’il ne « fera pas l’impasse sur les controverses » avec Pékin, qu'il s'agisse des droits de l’homme, de Taïwan ou du manque de critique de la Chine à l’égard de la Russie. Le chancelier devra se livrer à un exercice d’acrobatie diplomatique très complexe.
7 Commentaires
Ndomene
En Novembre, 2022 (05:08 AM)Ben
En Novembre, 2022 (06:38 AM)C'est le chef de la junte française qui fait son jaloux. Ce gars croit qu'il est incontournable partout. Qu'il s'agit de la cedeao il pense qu'il doit être consulter. Quand la Turquie fait sa médiation avec la Russie il pense qu'il doit être consulter. Lorsque la 1ère puissance économique d'Europe doit partir en visite officielle il pense qu'il doit être consulter. Il se prend vraiment pour le roi du monde
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L'Allemagne cale économiquement par rapport à d'autres pays européens depuis quelques années donc certains soupçonnent un coup perso en douce pour se sortir des difficultés. Leur industrie automobile est menacée s'ils ne se réforment pas.
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En Novembre, 2022 (09:39 AM)L'industrie automobile européenne risque de subir la même chose que l'industrie des smartphones européennes il y a 20 ans.
À l'époque Nokia, Alcatel, Ericson, Siemens , etc se sont fait détroner par Apple (IPhone) sur le haut de gamme et par Samsung (qui a évolué depuis) sur l'entrée de gamme car ils n'ont pas pris le virage des écrans tactiles. Tout le tissu industriel européen de la téléphonie mobile s'est effondré en quelques années.
Aujourd'hui les constructeurs automobiles européens sont en retard sur l'électrique face aux constructeurs chinois et à Tesla. Le moteur thermique est condamné à échéance de 10-15 ans. Le risque est que l'industrie automobile se fasse détroner par Tesla sur le haut de gamme (c'est déjà le cas dans plein de pays) et par les constructeurs chinois (le protectionnisme ne direra pas) sur l'entrée de gamme.
L'industrie européenne a un point faible, avec sa population vieillissante elle adopte moins vite les nouvelles technologies que la Chine ou l'Amérique du nord. Le législateur doit donc prendre des mesures pour comprenser. Ainsi en 2030 (moins pour certaines villes) donc dans seulement 7 ans il sera impossible d'entrer dans les ZFE européennes (grandes villes) avec une voitures à moteur thermique (essence, diesel), seules les électriques seront autorisées. Et en 2035 il sera interdit de vendre un véhicule à essence ou diesel dans toute l'Union européenne (pareil au Royaume-Uni et dès 2025 en Norvège)
Pragmatique
En Novembre, 2022 (09:16 AM)L'Allemagne est une puissance industrielle loin devant la France et jamais elle ne se laissera dicter la conduite a tenir par ce nain français
Les idéologues européens ne savent pas que l'Europe n'a pas riche en ressources minières ni en ressources énergétique et sa population vieillit si les pays d'Afrique noire qu'elle continue d'exploiter se réveillent s'en est fini de la puissance européenne
Par ce voyage en Chine le dirigeant cholz montre que les allemands restent les plus pragmatiques en Europe
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L'Allemagne n'est pas en position favorable actuellement... Son industrie automobile est menacée
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En Novembre, 2022 (09:43 AM)-
Ça fait 5 ans que l'Allemagne a une croissance économique inférieure aux autres pays européens
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En Novembre, 2022 (09:44 AM)Reply_author
En Novembre, 2022 (09:47 AM)Croissance française en 2021 : 7%
Croissance britannique en 2021 :7,4%
L'Europe a changé ces dernières années il faut se mettre à jour.
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