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Le gouvernement veut tourner la page après sa première crise

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Deuxième Gouvernement d'Edouard Philippe

Le gouvernement Philippe II espère tourner la page de la première crise du quinquennat d'Emmanuel Macron, pudiquement rebaptisée "fragilité", mais le départ de plusieurs poids lourds sur fond d'affaires marque déjà la fin de l'état de grâce. Paritaire et diverse, l'équipe de 30 membres, dont 11 nouveaux venus souvent techniciens et peu connus du grand public, a été présentée mercredi soir après le départ de quatre ministres importants, dont trois du MoDem de François Bayrou.

On y trouve notamment deux MoDem - Jacqueline Gourault et Geneviève Darrieussecq - une ancienne secrétaire d'Etat du socialiste Lionel Jospin - Florence Parly, nommée à la Défense -, et des membres du premier cercle d'Emmanuel Macron comme Benjamin Griveaux et Julien Denormandie. La nomination à la tête des Armées de Florence Parly, inconnue des cercles militaires, semble confirmer la volonté du chef de l'Etat de garder la main sur ce domaine stratégique.

"Le remaniement est un non événement", tempère le politologue Thomas Guénolé, qui note l'absence de poids lourd et l'arrivée de "grands inconnus pour le grand public". "Le critère des équilibres du gouvernement ne parle qu'aux journalistes et à la classe politique. En dehors de ces milieux, ça glisse comme sur les plumes d'un canard pour le grand public", a-t-il dit à Reuters.

"QUE LA MACHINE GOUVERNEMENTALE EMBRAYE"

Stéphane Rozès, président de l'institut de conseil Cap, considère aussi ce remaniement comme un "évènement mineur" surtout destiné à redonner une base solide à l'exécutif. "Le président a fait en sorte qu'une action gouvernementale ne puisse pas être entachée", a-t-il dit à Reuters. "Emmanuel Macron ressort en situation de poursuivre l'action sans l'épée de Damoclès de l'opinion, des médias et de la justice". Alors qu'Edouard Philippe doit prononcer le 4 juillet son discours de politique générale à l'Assemblée, le temps presse pour ramener le débat sur les priorités des Français que sont l'emploi et le pouvoir d'achat.

"C'est la mise en oeuvre de son programme et de ses promesses de campagne, il n'y a que ça qui compte pour Emmanuel Macron et les Français", commente Stéphane Rozès. "Le sujet, c'est que la machine gouvernementale embraye." Jeudi sur France Inter, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, a pudiquement reconnu une "fragilité".

Le gouvernement a donné une impression de flottement, voire de crise sur fond de démêlés judiciaires, après une campagne présidentielle polluée par les affaires. "On peut l'appeler crise si on veut partir haut dans le vocabulaire, fragilité à un moment donné", a-t-il dit, rappelant l'importance d'avoir une équipe au travail et une majorité absolue à l'Assemblée nationale, où les 308 députés LREM ont commencé à s'installer. "Maintenant, au boulot", a-t-il lancé comme pour mettre un point final à une séquence dommageable pour un exécutif qui entendait rompre avec les anciennes pratiques.

"COUP DE PISTOLET DANS UN ORCHESTRE"

Thomas Guénolé y voit, pour le président, "un coup de pistolet dans un orchestre qui signe la fin de l'état de grâce", période bénie "qui a duré un mois, comme d'habitude". "En terme d'image, ce gouvernement a perdu l'image de rupture avec la politique d'avant", ajoute-t-il. "Pour Emmanuel Macron c'est l'affaire MoDem, ce qui est injuste pour lui parce que ça touche des gens du MoDem". Très ému jeudi lors de la passation de pouvoirs avec la juriste Nicole Belloubet, François Bayrou, resté 36 jours à peine au ministère de la Justice, reste fidèle à Emmanuel Macron et envisage un retour, une fois réglée l'affaire des assistants parlementaires du MoDem.

"Pour l'exécutif, l'idée c'était d'exfiltrer des personnalités sur lesquelles pesaient des suspicions", explique Stéphane Rozès. "Ils sont maintenant au Parlement. Pour le président, c'est de nature tout à fait différente. Si d'aventure il devait y avoir des poursuites contre des personnalités, ce ne serait plus le sujet de Macron".

Bien qu'inquiétée par la justice, l'ancienne ministre des Affaires européennes Marielle de Sarnez brigue la présidence du groupe MoDem à l'Assemblée après avoir été élue à Paris. Quant à Richard Ferrand, objet d'une enquête dans une affaire immobilière, il espère prendre le week-end prochain la tête du groupe LREM au Palais-Bourbon après son départ du gouvernement et sa réélection comme député du Finistère.

(Edité par Yves Clarisse)



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