Il y a quatorze pilotes maritimes au Port autonome de Dakar (Pad). Le commandant Chérif Mamadou Lamine Diop, secrétaire général adjoint de l'association professionnelle des pilotes maritimes du Port, a donné ce chiffre pour mieux souligner la nécessité "de rendre attractive la station de pilotage pour que les jeunes qui sont en mer, viennent l'intégrer".
"C'est le problème non seulement des pilotes, mais de la direction générale des Ports et de l'Etat parce qu'il faut comprendre que c'est un service qui est fondamental pour les ports. Les assurances ne laisseront pas leurs navires rentrer dans les ports sans pilote, prévient le commandant Diop. C'est crucial pour nous tous, l'ensemble des Sénégalais."
Comment devient-on pilote maritime ? Quelles compétences faut-il réunir pour diriger tout type de navire (paquebot, porte-container, pétrolier, gazier…) vers tout type de destination ?
"On ne peut pas être pilote sans être commandant de navire"
"Il faut faire partie d'une élite, souffle le secrétaire général adjoint de l'association professionnelle des pilotes maritimes du Port. Il existe un seul terminal à container au Sénégal. Notre devoir, c'est de le protéger. Et, on ne peut pas se permettre de prendre quelqu'un qui n'a pas les capacités à le faire. En étant sélectif, les conséquences, c'est que c'est un métier qui ne peut être exercé que par une poignée d'individus."
Pour arriver à cet échelon supérieur, il y a du chemin à faire. "C'est après avoir été soit commandant ou second capitaine, qu'on peut prétendre devenir pilote, avertit le commandant Oumar Dramé, président de l'association africaine des pilotes maritimes et membre exécutif de l'Impa. On ne peut pas être pilote sans être commandant de navire ou être dans certains pays, comme le Sénégal, un militaire d'un rang de commandement supérieur. Ensuite, il faut venir subir une formation au niveau des stations où les anciens pilotes forment les jeunes. Après un an de formation, vous devez faire un examen pratique et théorique."
Parmi les compétences requises, le pilote maritime doit "avoir en tête toute la configuration de la côte sénégalaise. À deux, trois mètres près, vous devez savoir partout il y a de l'eau ou il y a des dangers, le régime des vents, des courants". "Tout s'écrit sur les cartes, mais vous n'avez pas besoin de les voir, vous devez avoir cela en tête, souligne le commandant Dramé. La théorie est très compliquée et également il faut aller au niveau de la pratique. Ce n'est qu'après un an que vous allez faire un examen. La commission est une commission nationale composée de membres de la marine nationale, des membres de l'Anam (Agence nationale des Affaires maritimes), des associations d'armateurs, concessionnaires du Port de Dakar, les doyens de la station et la direction des ressources humaines du Pad".
"Extrêmement long, extrêmement compliqué"
À l'issue de cet examen, il faut avoir 14 pour être reçu. "Quelqu'un a eu 13,99 de moyenne mais il a été recalé pour un an", confie le président de l'association africaine des pilotes maritimes. Qui, pour montrer le caractère sélectif de la formation pour accéder au métier de pilote maritime, revisite ses souvenirs.
Il narre : "On a fait un examen sur le plan national, en 1998. Il fallait avoir un bac scientifique pour pouvoir postuler. Et, on voulait recruter dix étudiants qu'on devait envoyer à l'étranger parce que la formation n'existe pas au Sénégal. C'était tellement pointu que sur les dix recrutés, il n'y avait qu'un seul qui venait d'avoir son bac. Tout le reste était en licence, maitrise en mathématiques ou en sciences physiques. Ils ne sont rentrés qu'en 2011 pour commencer une autre formation au niveau du Port. Donc, la plupart ont commencé à travailler en 2012, 2013. Cela a pris au moins 14 ans."
C'est reparti pour cette année. "Une deuxième vague a été sélectionnée, informe le commandant Dramé. Ils sont partis mais ils ne pourront accéder à la station qu'en 2029 comme élèves. Et là, ils subiront une autre formation au moins d'un à deux ans sur le plan local. S'ils réussissent l'examen, ils pourront passer comme aspirants-pilotes ; ils ne sont pas encore pilotes. Assistants-pilotes, ils commencent avec les tout-petits navires, ils montent et ce n'est qu'après cinq à six ans qu'ils deviendront pilote pour pouvoir prendre tout type de navires. C'est extrêmement long, extrêmement compliqué."
Ainsi, ils pourront prendre la direction de ces gros navires dont le coût est estimé à 100 milliards de francs Cfa en moyenne et qui peuvent transporter jusqu'à 20 mille containers.
12 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2018 (16:10 PM)On est meme reduit a negocier du matriel a des pays qui etaient jadis derriere nous apres les independances,
Nos dirigeants passent leur temps dans des entreloupes, des manipulations politiciennes, une fois au pouvoir ils jettent l'interet du pays dans la poubelle.
Le plus triste c'est qu'ils ont detruit notre systeme educatif depuis longtemps, alors comment voulez vous avancer?
Anonyme
En Avril, 2018 (17:03 PM)Anonyme
En Avril, 2018 (18:22 PM)Anonyme
En Avril, 2018 (18:22 PM)Anonyme
En Avril, 2018 (18:22 PM)Anonyme
En Avril, 2018 (18:22 PM)Anonyme
En Avril, 2018 (18:32 PM)Anonyme
En Avril, 2018 (22:56 PM)Lancien
En Avril, 2018 (06:46 AM)En France que je connais mieux, il faut d’abord avoir le brevet de commandement le plus élevé : capitaine de 1ère classe, être en bonne santé physique, être âgé de moins de 35 ans et avoir une bonne connaissance du port et de la zone côtière.
Le programme des épreuves couvre l'ensemble des connaissances liées au brevet de commandement, et un programme de parfaite connaissance de l'environnement portuaire et côtier local.
Un jury, constitué d'un officier supérieur de la marine nationale (Président du jury), d'un commandant de navire, d'un inspecteur des affaires maritimes, d'un interprète et de deux pilotes de la station concernée, note les candidats sur des épreuves écrites et orales. Les candidats ayant obtenu une moyenne générale supérieure à 12 sont admis dans l'ordre de leur classement.
Il faut rappeler que 12 est la moyenne en dessous de laquelle on ne peut être déclaré admis dans un examen ou concours de la marine marchande française
L’erreur a été que durant de nombreuses années, la relève n’avait pas été préparée, les très bons pilotes que nous avions au Port Autonome sont pour la plupart à la retraite et si la durée de formation est aussi longue au Sénégal, alors il faudra en former en continu (5 tous les deux ans). On peut aussi baisser le niveaux de recrutement aux Capitaines Côtiers formés au Sénégal, surtout pour les pilotes de rivières
Anonyme
En Avril, 2018 (09:23 AM)Anonyme
En Mai, 2018 (11:21 AM)Kine
En Septembre, 2018 (19:23 PM)Participer à la Discussion