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Les indépendantistes catalans sous le rouleau compresseur de la justice espagnole

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Les indépendantistes catalans sous le rouleau compresseur de la justice espagnole

Le juge en charge de l'enquête sur la tentative de sécession en Catalogne (nord-est de l'Espagne) a confirmé vendredi l'inculpation du noyau dur indépendantiste pour "rébellion", une infraction passible de 30 ans de prison, dans une enquête qui désorganise de plus en plus le camp séparatiste.

?Evoquant une "attaque contre l'Etat" d'une "gravité (...) sans comparaison dans les démocraties proches" de l'Espagne, le juge de la Cour suprême Pablo Llarena a confirmé l'inculpation de l'ancien président catalan en fuite en Belgique Carles Puigdemont et de huit membres de son exécutif.

Parmi les autres inculpés figurent l'ancienne présidente du parlement catalan Carme Forcadell; les dirigeants de puissantes associations séparatistes, Jordi Cuixart et Jordi Sanchez; et Marta Rovira, numéro deux du parti Gauche républicaine de Catalogne (ERC).

Cette dernière, convoquée vendredi par le juge Llarena pour une audience à l'issue de laquelle elle risquait d'être écrouée, a préféré fuir l'Espagne, comme six autres séparatistes avant elle.

Dans un communiqué, elle a assuré "sentir (sa) liberté d'expression censurée par des tribunaux qui intimident et qui appliquent -sans vergogne- des critères politiques".

Cinq autres séparatistes convoqués vendredi par le juge risquent l'incarcération, dont Jordi Turull, l'ancien porte-parole du gouvernement de Puigdemont et candidat à sa succession.

S'il est écroué vendredi, il ne pourra pas assister samedi à la séance au parlement catalan visant à l'investir. Les indépendantistes devront alors se trouver un quatrième candidat, après les renoncements de Carles Puigdemont et de Jordi Sanchez, incarcéré près de Madrid.

Ces poursuites ont déjà eu un effet dévastateur sur l'indépendantisme catalan, dont de plus en plus de responsables ont modéré leur ton.

Les séparatistes peinent en outre à s'organiser, avec des dirigeants à l'étranger ou emprisonnés, quand ils ne décident pas tout simplement de renoncer à la politique. Jeudi, trois députées, dont Carme Forcadell, ont ainsi annoncé qu'elles renonçaient à leur siège.

- "Rébellion" et malversation -

La large alliance des indépendantistes du centre-droit à l'extrême gauche a aussi volé en éclats: la Candidature d'unité populaire (CUP, extrême gauche), a annoncé jeudi qu'elle passait dans l'opposition, car ses ex-partenaires ne défendent plus la sécession unilatérale.

Neuf membres du cabinet de Carles Puigdemont sont poursuivis pour "rébellion" et pour malversation de fonds. Le juge Llarena estime que les inculpés ont détourné près de 1,6 million d'euros de fonds publics pour organiser le référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre.

Dans un arrêt méthodique de 70 pages, le juge s'emploie longuement à justifier ces poursuites pour rébellion, les plus graves mais aussi les plus controversées car elles impliquent l'existence d'un "soulèvement violent" qui, selon certains juristes, ne s'est jamais produit.

La preuve déterminante réside selon lui dans les conditions d'organisation du référendum interdit, la police régionale ayant conseillé à M. Puigdemont de renoncer à organiser ce scrutin car il existait un "grave risque d'incidents violents".

Il cite la soixantaine d'agents blessés en tentant d'empêcher le référendum, sans mentionner les violences policières contre des électeurs massés devant les bureaux, dont les images avaient fait le tour du monde.

En encourageant les masses à résister à la police pour permettre le référendum, les dirigeants indépendantistes auraient cherché à ce que "l'Etat de droit capitule face à la détermination violente" d'une partie de la population, écrit-il.

"Ça suffit de faire passer pour des +violents+ ceux qui ont organisé les manifestations les plus pacifiques et massives de l'histoire récente d'Europe", a réagi Carles Puigdemont depuis la Finlande, où il est en déplacement.

D'autres dirigeants sont poursuivis pour désobéissance et/ou malversation de fonds.

Au total, l'inculpation de 25 personnes, tout le noyau dur de dirigeants indépendantistes, est confirmée.

Les inculpés peuvent faire appel devant une chambre de la Cour suprême. Si cette dernière confirme les charges, le juge pourra les renvoyer en procès.

La Catalogne est sous tutelle du gouvernement central depuis bientôt cinq mois, après la déclaration d'indépendance mort-née votée par son parlement le 27 octobre. Son autonomie reste suspendue tant qu'il n'y a pas de nouveau gouvernement régional.



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