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Moustapha GUIRASSY, Ministre de la Communication : ‘‘Avec les assises, l’opposition s’est infligé la correctionnelle’’

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Moustapha GUIRASSY, Ministre de la Communication : ‘‘Avec les assises, l’opposition s’est infligé la correctionnelle’’

Tour d’horizon de l’actualité avec le Ministre de la Communication, des Télécommunications et des TIC. Le Porte-Parole du Gouvernement revient sur le débat quant au vote d’une loi interprétative, les Assises nationales de l’opposition, le dernier Forum Social Mondial tenu à Dakar, les plans du Gouvernement pour l’électricité ou encore les récentes rumeurs qui ont couru sur l’état de santé du Président de la République.

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Dans l’actualité, on prête à la Majorité le projet de faire voter une loi interprétative pour valider la candidature déclarée du Président Wade. En tant que Porte-Parole du Gouvernement, le confirmez-vous ?  

Partons d’un principe qui fondera la démarche de l État. Le droit guidera la résolution de cette polémique. Le Président de la République vient de le dire : laissons les spécialistes s’exprimer pour ne pas donner dans la subjectivité et l’opinion. Les spécialistes liront le droit, les instances habilitées à trancher la question le feront dans un cadre républicain. Des spécialistes valident la candidature du Président et lui-même connait bien le domaine, d’autres disent le contraire. Nous qui sommes pour la candidature du Président, nous avons notre interprétation confortée aussi par des hommes et des femmes de droit.

Aujourd’hui, on voit des acteurs politiques s’outiller de propos de constitutionnalistes de la part de spécialistes  étrangers, l’opposition arme ces experts. Devant cette circulation des interprétations, une loi interprétative de l’assemblée nationale aiderait à clarifier les choses. Si cela était, nous demanderions tout simplement de clarifier un droit qui crée aujourd’hui controverse. Si la démarche survenait, l’intention n’est pas de demander à cette auguste assemblée de valider une quelconque candidature mais de donner un point de vue sur la lecture d’une loi. Cette démarche est responsable et elle n’a pas pour objet de se substituer au travail des juges de la cour constitutionnelle.    

La dignité  législative de notre Assemblée nationale et de notre Sénat ne doit  pas pouvoir être moindre que celle de ces mêmes institutions, ailleurs dans le monde. Est-il conséquent, de la part de ceux qui le font, d’aller convoquer des constitutionnalistes en France, de s’abriter derrière eux pour nous opposer que ces avis sont valides au Sénégal, pour ensuite prétendre enjoindre aux honorables parlementaires de notre pays, de s’interdire le vote d’une loi interprétative, dans leur pratique législative ? C’est une interrogation majeure et pour ma part, je pense que cela n’est pas sérieux. Encore une fois , nous ne validons pas une candidature. Mais nous avons le pouvoir d’expliciter la validité d’une candidature qui, au demeurant, est déjà valide. Au besoin, nous en avons même le devoir. 

Vous ne confirmez donc pas le vote prochain d’une loi interprétative pour trancher la question de la constitutionnalité de la candidature du Chef de l’Etat à sa réélection en 2012 ?

 

En tout état de cause, c’est par voie de presse que j’ai connaissance de ce débat. Ce n’est pas un projet officiel, discuté de manière formelle dans les instances habilitées que je connais. Si le vote d’une loi interprétative devait permettre de clarifier le sens de la loi fondamentale et de reconnaitre un droit préexistant qu'une formulation a rendu susceptible de controverses, pourquoi pas ? Nous n’avons pas de leçons à recevoir de l’opposition, en matière déligibilité. Deux ans avant l’alternance, c’est le responsable des élections du parti socialiste qui disait : « il faut supprimer la limitation du mandat présidentiel ». Treize ans plus tard, c’est le même responsable des élections qui y officie. Une foi encore, si une loi interprétative devait servir à préserver l’intérêt général, pourquoi pas ? Le Chef de l’Etat a des droits civiques, ceux que lui confère l’actuelle Constitution de 2001. A cet égard, il est égal en droits à tous les citoyens sénégalais.

 

L’opposition n’est pas la seule à intervenir dans le débat sur la constitutionalité de la candidature de Maître Wade. Que dites-vous des experts de la société civile, des constitutionalistes qui se prononcent ?

 

Le seul constitutionnaliste qui s’est prononcé est un ancien membre de l’équipe de rédaction de la Constitution. Son statut d’opposant, chef de parti, l’entache de partialité. Les autres sont des enseignants de droit constitutionnel, ce qui n’est pas la même chose. Depuis ses assises dites nationales, l’opposition a invité beaucoup de prétendus apolitiques dans le jeu politique. Ces concitoyens soi-disant apolitiques ont fait revenir l’opposition dans le jeu normal de la démocratie, qu’elle a boycotté aux législatives de 2007. Ceci est fort bien. Toutefois, je note que, désormais, plusieurs d’entre eux font le jeu de l’opposition, comme des supplétifs. La réalité, c’est que les assises de l’opposition sont en panne, depuis qu’ils ont leurs conclusions sur les bras. Les assises ont été une perte de temps et d’énergie, une sorte de grand-messe où les dirigeants de l’opposition se sont retrouvés, pour tenter de faire l’agenda. La mise en œuvre pose problème, à partir du moment où celui-là qui devait mettre en place les solutions, l’Etat, en a été absent. Ils cherchent une échappatoire. Avec les assises, l’opposition s’est infligé la correctionnelle. Il n’y a pas de crise politique profonde qui ait justifié les assises, hormis l’auto-exclusion de l’opposition lors des législatives. Notre démocratie se porte bien.

 

L’actualité, c’est aussi l’électricité et la souffrance des ménages avec les délestages. Les plans dévoilés par le Gouvernement vont-il mettre fin à la pénurie d’énergie et dans quels délais ?

Les difficultés dont il est question, nous les partageons avec les ménages et avec les entreprises.  Dans un contexte mondial de crise énergétique, la réalité, c’est que nous sommes victimes de notre croissance. Depuis 2000, la demande en énergie électrique a été multipliée par quatre. Il faut le savoir. Cela a une incidence sur l’offre, qui ne peut pas croître de façon exponentielle. Il ne s’agit pas de parler de délais, mais de paliers de progression vers l’autosuffisance en énergie électrique. Ce qui me réconforte dans l’optimisme, c’est que pour la première fois au Sénégal, nous avons fait procéder à un diagnostic historique et sans complaisance, par un cabinet crédible, Mc Kinsey. Nous endossons les dix années écoulées, et même la gestion des socialistes et leurs options, puisque l’Etat est une continuité. Maintenant, nous démarrons une nouvelle politique énergétique, pour laquelle nous demandons l’implication de tous, hors des considérations politiques. Pour reprendre une idée chère à mon grand frère Babacar Justin Ndiaye, il serait important que nous portions nos regards pour voir à travers le pare-brise, au lieu de toujours nous attarder à regarder dans le rétroviseur. Ensuite, nous sommes conscients que nous avons d’autres défis qui nous interpellent. Il y a aussi le défi de l’emploi et nous travaillons à une nouvelle ingénierie des processus d’accès des jeunes au monde du travail. Les choix des filières, des formations, des débouchés…tout cela est concerné. Le défi de l’agriculture aussi. Le Chef de l’Etat a ainsi défini la modernisation et la mécanisation de l’agriculture comme un défi prioritaire, pour attirer les demandeurs d’emploi vers ce secteur. La commercialisation des produits agricoles locaux est de plus en plus sécurisée, avec par exemple, la politique menée pour la promotion Des oignons locaux sur le marché. D’autres produits sont concernés et il faut aussi un effort de nos concitoyens, pour aller vers les productions locales comme le riz, afin d’encourager l’emploi dans le secteur primaire qui est capable d’absorber et de faire vivre beaucoup de ressources humaines. Le nouveau code des télécommunications vise auSsi a booster le secteur des tic où nous avons un grand potentiel de création d'emplois.  

 

Le Président a récemment reçu le patronat de presse, pour une présentation des vœux de la Presse. Est-ce une tentative de récupération ?

Loin de là ! Cela a été une cérémonie républicaine, autant de présentation des vœux de la presse au Chef de l’Etat, que des vœux du Président à la Presse. Je salue fortement cet événement. De plus, les rencontres du Chef de l’Etat avec la presse ne datent pas d’aujourd’hui. Ensuite, on sait le long compagnonnage du Président avec la presse depuis ses années d’étudiant jusqu’à ses années dans l’opposition, et au-delà. Il a eu à créer plusieurs titres, ‘‘Le Démocrate’’, ‘‘Sopi’’, ‘‘Demain l’Afrique’’…Aujourd’hui encore, il arrive au Président de publier des tribunes signées de sa plume, dans des journaux aussi prestigieux que le Monde ou le Huffington Post. La cérémonie de vœux avec la presse consacre des rapports civilisés, que nous appelons de nos vœux. Plusieurs acquis du Président en faveur de la presse plaident pour un tel type de relations. Je voudrais citer l’aide à la presse qui est passée de 150 millions à 700 millions de FCFA, la remise gracieuse de la dette fiscale des entreprises de presse, la dépénalisation des délits de presse pour ce qui concerne l’emprisonnement. Là encore, il faut d’ailleurs souligner que cela s’est fait à l’encontre de certains membres de la corporation de la presse, qui ne voulaient pas de la ‘‘déprisonnalisation’’. La Maison de la Presse est, aussi, un chantier très avancé, sans parler du nouveau Code consensuel de la Presse, qui est en voie d’adoption parlementaire.

 

Vous aviez fait du nouveau Code de la Presse votre cheval de bataille. En quoi ce Code va-t-il changer la situation de la presse ?

C’est l’ensemble de la corporation des journalistes qui a fait de ce Code de la presse son cheval de bataille. A terme, nous allons vers une presse toujours aussi libre au plan de vue éditorial, mais également plus responsable dans sa pratique déontologique. C’est cette volonté du Chef de l’Etat que nous avons voulu traduire. Je suis heureux que ce texte arrive devant le Parlement sous mon égide, après des conclusions consensuelles issues des travaux de l’ensemble des acteurs de la presse. Ce Code innove et modernise le secteur des médias, en même temps qu’il le sécurise. Aussi bien pour les journalistes eux-mêmes que pour les citoyens. J’aimerais aussi citer le nouveau Code des Télécommunications et des Postes, qui est tout aussi important. Le  projet de loi introduit d’importantes innovations.

 

S’agissant en particulier de l’accès et du service universel des télécommunications, malgré les résultats satisfaisants enregistrés dans le secteur des télécommunications, il s’est avéré que le développement de ce service universel est largement tributaire de la fourniture en énergie. En effet, l’énergie est nécessaire pour assurer l’accès et le service universel à l’ensemble du territoire national et à toutes les couches de la population, aussi bien en terme de couverture qu’au regard de l’utilisation dudit service. Or, notre pays est confronté aujourd’hui à un déficit énergétique considérable.

 

Fort de ces constats, et conformément à la stratégie de politique sectorielle de l’UEMOA visant notamment à encourager le partenariat entre acteurs de l’énergie et ceux du secteur des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication (TIC), les pouvoirs publics ont décidé de mutualiser les ressources de ce fonds qui doivent également contribuer à financer le secteur de l’énergie, en vue d’aider à remédier à la crise énergétique actuelle et, partant, favoriser le développement du service universel des télécommunications lui-même. Ceci est guidé par le souci de faire jouer la solidarité intersectorielle. Le  projet de loi apporte aussi d'autres innovations sur de nouveaux domaines de la régulation, notamment :

 

- sur le choix d’une typologie plus cohérente des régimes juridiques applicables aux activités de télécommunications. Il y a la mise en exergue d’outils régulatoires que sont le dégroupage de la boucle locale, la sélection du transporteur et la portabilité des numéros ;

 

- sur le changement du statut juridique de l’Agence de Régulation des Télécommunications et des Postes qui devient une autorité administrative indépendante, avec la mise en place de nouveaux organes décisionnels (un collège et une direction générale) selon les principes suivants : collégialité des décisions du Collège ; rééquilibrage des attributions respectives du Collège et du Directeur général ;

 

Enfin, ce nouveau Code des Télécommunications nous permet d’harmoniser le secteur des télécommunications et des technologies de l’information et de la communication avec le droit communautaire en vigueur au sein de l’UEMOA et de la CEDEAO. Le Code de la Presse et le Code des Télécommunications, ce sont deux textes importants, qui vont impacter de manière très significative ces secteurs, dans les années à venir.  

Notre pays vient d’accueillir le Forum Social Mondial. Quelle lecture en faites-vous ?

Au moment où des pays traversent des crises de liberté et de maturité  démocratique, le Sénégal montre  ainsi à la face du monde qu’il est un pays de démocratie. Le Forum Social Mondial, qui est le lieu même de la contestation, ne peut se tenir ailleurs que dans un pays démocratique. La liberté de manifestation est consacrée par la Constitution. Des intellectuels  viennent confronter leurs idées, y compris à celles du Président de la République. Dans un débat sain et contradictoire, houleux même, quelquefois. Quel bel exemple de démocratie ! Quel engagement de la part du Chef de l’Etat, en faveur des libertés fondamentales et de leur exercice plein ! Le Sénégal a donné la réponse à ceux qui ont tenté de l’assimiler à des régimes où la liberté d’expression est baillonnée. Le statut de l’opposition est consacré dans la Constitution. Seule une querelle de leadeship au sein de l’opposition empêche aujourd’hui l’institutionnalisation d’un chef de l’opposition.

Lors de ce même Forum social Mondial, que pensez-vous des personnalités politiques étrangères qui ont apporté leur soutien à l’opposition ?

Je ne pense pas que les leaders politiques étrangers qui participaient au Forum Social Mondial ont apporté un soutien à l’opposition, autre que de pure forme. Il est vrai qu’ils partagent la même idéologie socialiste et on les comprend, quand ils se congratulent les uns les autres. Surtout que ce sont tous des opposants qui aspirent à revenir à des responsabilités dont le peuple les a déchargés. Vous avez noté que l’ancien Président Lula n’a rien dit en faveur de ses camarades sénégalais qui se revendiquent de la social-démocratie. Si vous faites référence à Mme Martine Aubry, ce que je retiens, surtout, c’est que la Première Secrétaire du parti socialiste français a donné des leçons d’éthique à ses camarades socialistes sénégalais, lorsqu’elle refuse de commenter, à partir de Dakar, les difficultés dans l’opinion de la Ministre française des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie. En politique, il y a aussi l’éthique. Cela est important à souligner, quand au même moment, on voit des leaders d’opposition aller en France ou aux Etats-Unis pour dire du mal de leur pays, alors que des tribunes pour leur libre expression existent ici-même.

L’opposition fait le parallèle entre la situation du Sénégal et les révolutions populaires intervenues en Tunisie et en Egypte. Beaucoup d’opposants prédisent que les revendications des peuples qui surviennent au Maghreb et dans le monde arabe peuvent également se produire dans notre pays. Comment évaluez-vous ce risque ?

Les situations ne sont pas du tout comparables. Je pense que les Cassandres qui prédisent une explosion sociale et politique meconnaissent leur pays et l'histoire de ses luttes pour le triomphe de la démocratie.  Le Sénégal, ce n’est pas la Tunisie, encore moins l’Egypte, où des pouvoirs ont été l’émanation de l’armée. De plus, les régimes dont vous parlez ont été en place durant vingt-cinq ans, trente ans. A cet égard, nous ne sommes pas concernés par une quelconque usure du pouvoir. L’usure du pouvoir, c’est par exemple du côté de Moustapha Niasse qu’il faut la chercher : sa longévité au Gouvernement depuis l’époque de Senghor est plus longue que l’exercice des affaires du pays par notre majorité ! La première entrée de Moustapha Niasse au Gouvernement date de 1979, cela fait plus de trente ans. Ce sont les mêmes qui s’éternisent à la tête de leur parti. Au contraire, tous les Sénegalais devraient se féliciter pour avoir tres tôt montré la voie démocratique en Afrique. Ne sommes nous pas cette nation qui inspire aujourd'hui de par la stabilité de ses institutions, la liberté de presse et d'expression, le niveau de pénétration d'Internet,...? Non, le risque d’une révolution populaire n’existe pas chez nous, parce qu’il n’y pas d’oppression du peuple, ni de prisonnier politique ou de culte de la personnalité du Président de la République ici. Encore moins de pensée unique. La parole est libre sur les ondes et dans les journaux, sans que les gens aient besoin de communiquer clandestinement sur Internet ou par sms pour s’exprimer. Le débat démocratique existe bel et bien. Des élections se tiennent dans ce pays et depuis 2000, plus personne n’entend parler de scores fleuves de 80% ou de 90%. Parce que les élections sont régulières et transparentes. Les résultats des élections locales de 2009 en disent long sur la maturité, la régularité et la vitalité de notre démocratie. Le  mandat du Président Abdoulaye Wade procède de la volonté populaire et d’elle seule. Que l’opposition nous dise plutôt ce qu’elle propose, que l’opposition essaye de convaincre les populations sur un projet de société meilleur que le nôtre. Pour le moment, je ne la vois pas le faire. En ce qui concerne la société civile, vous savez comme moi que la plupart de ceux qui la composent proviennent des flancs des partis politiques. Faute de popularité, ils se sont invités dans cet espace. Que vaut donc la légitimité de cette société dite civile, face à celle par exemple de l'Egypte qui, au contraire, s'est battue pour se protéger contre toute possibilité de récupération, par les politiques, de ce qu'on peut aujourd'hui appeler une révolution? Les Sénégalais savent faire la distinction entre les véritables membres de la société civile et ceux qui ont choisi de s’y mouvoir par effraction ou par frustration. En ce qui nous concerne, nous travaillons et nous sommes confiants. Le mode d’expression des Sénégalais, c’est le vote.

Cette exception sénégalaise n’est-elle pas battue en brèche, lorsqu’on voit que la même situation dans les pays du Maghreb existent dans notre pays  : cherté du coût de la vie, chômage des jeunes ?

Il ne s’agit pas de parler d’exception sénégalaise, mais plutôt de legs historique. Nous avons quand même une histoire, un tissu social organisé, des leaders d’opinion, des relais d’expression… Le Sénégal a toujours eu une longueur d’avance sur les autres pays africains et nous la conservons. Tant qu’à parler de révolution, sachez que le Sénégal a envoyé un cahier de doélances aux Etats généraux lors de la révolution française de 1789. La révolution au Sénégal, c’était en 2000 avec l’Alternance démocratique. La révolution ici, c’était en 1988 quand le Président Abdoulaye Wade a refusé de marcher sur les dépouilles de victimes innocentes pour accéder au pouvoir. C’est ce qui a donné un code électoral consensuel, une cohabitation politique. Lorsque l’ancien régime socialiste a remis cela en cause en supprimant le quart bloquant, puis en levant la limitation du nombre de mandats présidentiels, ils n’en ont été que mieux balayés en 2000. Si des alternances ont eu lieu ailleurs en Afrique avant nous, c’est parce que ces pays sont allés chercher des technocrates imposés par les institutions financières, dont on a cru à tort que c’était la panacée. Mais notre alternance a été la plus exemplaire et la plus symbolique de toute l’Afrique. Au Sénégal, la gestion de la chose politique ne procède pas d’un effet de génération spontanée. Le vent d’Est qui a soufflé dans les années 90 et donné lieu à des conférences nationales en Afrique n’a pas sévi ici. Nous avons trouvé nos propres modes de gestion concertée de l’espace public. De même, la tempête arabe ne nous concerne pas. Le vrai élement discriminant entre nous et ces pays du Maghreb et du monde arabe, c’est qu’ils ont un dénominateur commun, qui a été l’absence d’espace d’expression démocratique et le déni des libertés fondamentales. Et je suis profondément déçu de voir que les dirigeants de notre opposition ne savent pas lire les enjeux globaux de ces crises, qui sont des mutations profondes, que nous avons dépassées. Au lieu de cela, ils veulent ramener ces luttes démocratiques des peuples arabes à leurs calculs politiciens. J’aurais souhaité que les opposants lient ces aspirations populaires arabes aux enjeux du nouveau siècle et non pas au pouvoir du Président Wade. Notre opposition ne comprend pas les populations et ne peut pas porter ses aspirations. La meilleure preuve, une fois encore, ce sont les assises, dont la restitution des travaux ne draîne pas grand monde. Nous, nous savons que le combat politique est un engagement sérieux et de longue haleine. Nous savons, encore plus, que la gestion des affaires publiques est une chose sérieuse et un long travail. La réforme, c’est aussi important que la révolution. Qu’est-ce qui est plus révolutionnaire que la loi sur la parité, l’accès des femmes à la terre, la carte scolaire étendue au territoire national, la Goana ? Avec ses réformes, le Président Wade a fini de révolutionner ce pays.

Le parallèle qui a été fait avec la révolution dans certains pays du Maghreb, c’est aussi la présence du Ministre d’Etat Karim Wade au plus haut sommet de l’Etat. La possibilité d’une dévolution dynastique du pouvoir ne peut-elle pas entraîner une instabilité sociale ?

Dans le Gouvernement du Président Abdoulaye Wade, tous les Ministres sont d’égale dignité. Je ne vois personne, parmi nous, vivre un complexe d’infériorité par rapport au Ministre d’Etat Karim Wade. Tout le monde reconnaît, moi parmi les premiers, les compétences de mon collègue. Les fonctions du Ministre d’Etat Karim Wade ne sont pas une sinécure.Il se bat avec professionnalisme pour faire avancer les choses ; il est en première ligne sur la question de l’électricité et sur d’autres questions importantes. Et puis de grâce, si le Président Wade a donné leur chances à toute cette jeune génération dont fait partie Idrissa Seck, dont font partie les Ministres Lamine Keïta, Aliou Sow, dont moi-même je suis, à laquelle appartiennent Macky Sall et Gadio dans l’opposition…Si nous ne parlons que de démocratie et de justice, au nom de quoi le Chef de l’Etat ne donnerait –il pas sa chance à Karim Wade de servir son pays ? Il n’est pas question de dérive monarchique dans notre République. Fort heureusement, la seule ambition affichée et partagée aujourd hui par Karim est de soutenir notre candidat, qui est le Président Abdoulaye Wade, et de travailler à sa réélection. Que l'opposition trouve alors d'autres arguments, mais pas celui la. Elle manque d'éthique et de sens de la responsabilité en développant un argument aussi exclusionniste.

 

Lors de son dernier voyage, des rumeurs insistantes ont couru sur l’état de santé du Chef de l’Etat. Des démentis sont venus de la Présidence avant son retour. Qu’en dites-vous ?

J’en dis que le Président de la République y a répondu de fort belle manière, au cours du dernier Forum Social Mondial. Tout le monde a encore pu constater sa pugnacité, sa vivacité d’esprit et son endurance durant les débats avec les autres intellectuels. Mais ce que je retiens surtout, c’est la leçon de dignité qu’il donne aux Sénégalais. Le Président ne verse pas dans les débats futiles. Quand il prend la parole, il élève le débat. Néanmoins, je comprends que certains cèdent à la tentation d’agiter des thèmes pareils, à quelques encablures de l’élection présidentielle.



18 Commentaires

  1. Auteur

    As

    En Février, 2011 (13:02 PM)
    Quel idiot!
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  2. Auteur

    Ruskov

    En Février, 2011 (13:03 PM)
    il n'a qu'à s'occuper de son ecole pourrie où plusieurs choment et que les filles nulles donnent leurs "leufs' pour etre recruté
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    Auteur

    Hummmmm

    En Février, 2011 (13:09 PM)
    lou teugue tass, il fo faire attention ! lepay Diekh et allah nous regarde, pensez o peuple en parlant !!!!!
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    Auteur

    Amkinho

    En Février, 2011 (13:10 PM)
    Verbiage, quand tu nous tiens! :-D  :-D  :-D 
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    Auteur

    Haaaaaaaa

    En Février, 2011 (13:15 PM)
    Voudrez bien voir sa tronche avant kil ne soit devenu ministre
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    Auteur

    Africa

    En Février, 2011 (15:04 PM)
    Il faut avouer qu'il existe une réelle déconnexion entre ces individus du sphére de Wade et les préocupations du peuple!
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    Auteur

    Lune

    En Février, 2011 (15:57 PM)
    HEUREUSEMENT QU'ON L'ATTEND RAREMENT A CHAQUE FOIS QUE CE MINABLE GUIRASSY OUVRE LA BOUCHE C'EST POUR DIRE DES CONNERIES

    IL NOUS RAPPELLE BIEN FEU SON PERE ET SES ENVOLEES VERBALES INSENSEES CE MINABLE MINISTRE DE KEDOUGOU JE NE SAIS PAS SI C'EST A CAUSE DE LA POSITION GEOGRAPHIQUE DE SA REGION NATALE EST TOUJPOURS AUX ANTIPODES DE LA REALITE IL EST TELLEMENT LOIN DE LA REALITE DANS SES ANALYSES QU'IL LAISSE PERPLEXES LES MEMBRES DE SON CAMP

    AU LIEU D'ECLAIRER IL PORTE PLUS DE CONFUSION AU DEBAT ALORS IL EST TEMPS QU'IL LA BOUCLE A JAMAIS CE GUIRASSY
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    • Auteur

      Reply_author

      En Août, 2021 (00:04 AM)
       whak deug li ley jerine, tout le monde se rappellera pour l'éternité que de son dernier discours. Discours de rassembleur, de vérité. Si ca pouvait aider nos politiciens, le Sénégal s'en sortirait mieux 
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    Auteur

    Mandimory

    En Février, 2011 (16:34 PM)
    guirassy est un enfant donc pas de panique

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    Auteur

    Obama

    En Février, 2011 (17:26 PM)
    Guirassy fait partis des plus grands menteurs de la république   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/cool.gif" alt=":cool:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/cool.gif" alt=":cool:">    <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/cool.gif" alt=":cool:">   :down:  :down:  :down: 



    A chaque fois qu'il ouvre la bouche c'est pour mentir et protéger son mentor wade :down:  :down:  :down: 
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    Auteur

    Siguisaye

    En Février, 2011 (17:40 PM)
    Je m'incline devant la mémoire de son père qui répétait sans cesse que AFLAYE WADA (tel que prononcé) est un DEMAGOGUE
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    Auteur

    Ievsta

    En Février, 2011 (22:07 PM)
     :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn: 
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    Auteur

    People

    En Février, 2011 (00:59 AM)
    senewb sen dejew ndeye effacer len bi encore
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    Auteur

    Xman

    En Février, 2011 (03:17 AM)
    Rassemblement de tous les patriotes,citoyens,et démocrates:

    place de l'indépendance pour demander à wade et à sa famille de quitter le pouvoir

    jeudi 17 fevrier 2011 à 10 heures!!

    Faites passer le message!!!!

    vive le sénégal,et vive la révolution!!!!! :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:  :sn:   <img src="https://images.seneweb.com/content/seneweb/generic/images/smileys/bravo.gif" alt=":bravo:">  
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    Auteur

    Diabaté Fakourou

    En Février, 2011 (03:29 AM)
    AU FAIT MR LE MINISTRE GUIRASSY A QUEL DIPLOME ?



    IL EST REVENU DU CANADA AVEC QUEL DIPLOME ?



    QUI A ENTERRE SON PERE ?



    POURQUOI A T-IL TRAHI MACKY SALL ?



    COMMENT EST-IL DEVENU MAIRE DE KEDOUGOU C'EST A DIRE AVEC QUELS PROCEDES DE FRAUDES ?



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    Auteur

    Fran^cois

    En Février, 2011 (06:29 AM)
    buveur de biere celui là domouharame
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    Auteur

    Lagos

    En Février, 2011 (09:24 AM)
    Quel bouffon!!!!!
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    Auteur

    Saibk

    En Février, 2011 (12:06 PM)
    salam
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    Auteur

    Jens

    En Février, 2011 (12:54 PM)
    en tt cas bon ministre ou pas, chon na daleu!!
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