Neuf ans de prison pour avoir transmis le Sida à sa compagne

Il se savait séropositif depuis quatre ans. Cela ne l’a pas empêché de transmettre sciemment le VIH à sa compagne et d’avoir des rapports sexuels avec deux autres jeunes femmes, non contaminées. Pour « ce comportement social inqualifiable », selon les mots de l’avocat général qui avait requis une peine de « huit à dix ans de prison », Hicheim Gharsallah a été condamné hier soir à neuf ans de réclusion criminelle par la cour d’assises de Paris.  Avant que la cour ne parte délibérer vendredi, l’accusé a demandé « pardon » à ses victimes. Un certain respect dont il avait pourtant cruellement manqué depuis le début de l’enquête. D’abord en niant les faits puis, après les avoir reconnus pendant l’audience, en multipliant les réponses lapidaires et les provocations. En parlant de ses victimes comme « des gamines en perdition » avec lesquelles il n'a pas utilisé le préservatif parce que cela l'empêchait « de jouir, d'avoir des sensations ».

Aucune obligation de soins

« L’accusé a bouleversé, fracassé les règles du vivre ensemble », a fulminé l’avocat général dans son réquisitoire, évoquant des débats « lourds émotionnellement, comme une apnée au cœur d’un salaud ordinaire ».  Me Pascal Garbarini, l’avocat de Hicheim Gharsallah, a quant à lui dressé le portrait d'un homme « en souffrance », regrattant qu’une obligation de soins ne soit « pas prévu[e] par la loi ». En effet, malgré sa lourde peine, Hicheim Gharsallah ne sera astreint à aucun suivi thérapeutique. « C’est un homme qui doit être soigné », a répété son avocat après le verdict, évoquant la possibilité de faire appel. « Il y a un vide juridique à combler d’urgence », a déploré de son côté Me Morain, l’avocat d’Agnès, la compagne de l’accusé. «Je ne peux pas dire que je suis heureuse, a commenté pour sa part la victime. On ne me rendra jamais ma vie d’avant. »