La présidentielle et les législatives au Nigeria auront bien lieu demain comme prévu. Les principaux partis d’opposition ont finalement décidé hier, d’y participer
Lagos - "L’élection est maintenue, aucun doute à ce propos", a déclaré hier, à l’AFP, le porte-parole de la Commission électorale nationale (INEC), Segun Adeogun, mettant ainsi fin à 48 heures de rumeurs sur un possible report d’une semaine. De leur côté, les deux principaux partis d’opposition, Action Congress (AC) et All Nigeria Peoples Party (ANPP) ont levé leur menace de boycott brandie mardi dernier et participeront finalement au scrutin présidentiel historique : ce sera la première transition de civil à civil depuis l’indépendance en 1960. Les candidats présidentiels de AC et ANPP sont respectivement le vice-président Atiku Abubakar et le général Muhammadu Buhari. "L’ANPP a pris sa décision en tant que démocrates authentiques et patriotes qui ne veulent pas devenir inconsciemment des instruments aux mains du gouvernement dirigé par le PDP (Parti démocratique du peuple) dans son projet de prolonger son maintien en fonction. Nous ne boycotterons pas les élections de samedi", a indiqué le secrétaire national du parti, Edwin Ume-Ezeoke. Après l’annonce de l’ANPP, l’AC a immédiatement emboîté le pas en estimant que dans ces conditions un boycott "n’a aucun sens". Pourtant, l’AC et l’ANPP ainsi que 16 autres partis avaient posé mardi soir, des conditions très claires pour y prendre part, notamment l’annulation pure et simple des élections régionales du 14 avril et le report du scrutin du 21. Anticipant dès mercredi le verdict de l’INEC, seule entité habilitée à maintenir ou reporter une élection, un haut dirigeant du PDP, John Odey, avait ironisé : "Le PDP est prêt. Nous n’allons pas stopper le processus démocratique à cause de l’ambition personnelle de un ou deux candidats", avait-il déclaré à l’AFP.
Les élections régionales, qui visaient à élire les gouverneurs et Parlements des 36 Etats de la fédération, ont vu le Parti démocratique du peuple (PDP, pouvoir) arriver en tête dans au moins 26 Etats. Depuis 2003, il en contrôlait 28. Alors que pour le PDP, le scrutin du 14 avril a été "libre et transparent", l’Union européenne, les Etats-Unis et diverses ONG (dont Human Rights Watch et Amnesty International) ont unanimement dénoncé les fraudes et le climat de violence qui ont marqué cette journée électorale. L’INEC a pour l’instant annoncé les résultats dans 33 Etats et a annulé le vote dans l’Etat d’Imo (sud). Face à la menace d’une élection tronquée, les Etats-Unis avaient appelé mercredi les partis d’opposition à ne pas se retirer, tout en demandant aux autorités nigérianes de prendre "des mesures immédiates et résolues" pour garantir un scrutin libre et transparent. "Les preuves de manipulations doivent être portées à l’attention des autorités et toute les parties devraient coopérer à une résolution pacifique des différends par la voie légale", a poursuivi la porte-parole.
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