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Nouakchott Mort suspecte d’un détenu sénégalais dans un incendie à la prison centrale

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Nouakchott Mort suspecte d’un détenu sénégalais dans un incendie à la prison centrale

Feu Banda Mbaye était un chauffeur de taxi dans une entreprise de transport. Marié plus tard à Mouda, la femme de Guédé son patron, qui avait demandé et obtenu le divorce, il était en détention préventive à la prison centrale après que Mouda a renoué avec son ex-mari et l’a accusé d'avoir enlevé l'enfant qu'elle a eu avec Guédé. C’est alors qu’il était en prison que le feu s’est déclaré . Il a succombé à ses blessures. Une mort toutefois suspecte. Car, comment, dans une cellule à l’intérieur de laquelle un incendie s’est déclaré à la suite d’ une bagarre entre trois gaillards et que tous les autres détenus aient eu le temps de se sauver, un seul détenu continue encore de dormir d’un sommeil… profond pendant que son matelas est en train de brûler ?

D'après le régisseur de la prison centrale de Nouakchott «l'incendie a été provoqué par trois détenus mauritaniens qui se bagarraient. C'est lors de cette bagarre que l'un d'eux a allumé le feu. Et le feu s'est propagé comme une traînée de poudre à une vitesse supersonique. Il a tout brûlé dans le bâtiment, les moquettes, les matelas … Le pauvre Banda Mbaye qui dormait d'un sommeil profond, n'a pas pu se réveiller à temps pour se sauver comme les autres détenus. Son matelas, son drap de lit et sa couverture ont pris feu. Il a été grièvement brûlé». «Quand il y a eu l'incendie. C'est moi, en personne qui ai apporté le premier soin à Banda Mbaye, puis je l’ai transporté au centre hospitalier national de Nouakchott en le mettant entre les mains du directeur du centre», ajoute l'infirmier d'état de la prison centrale de Nouakchott. Cette déclaration a été vivement contestée par les proches du défunt. Ils disent que Banda n'a bénéfié d'aucune attention particulière. A la morgue, le consul a été accueilli par le procureur de la République, le régisseur de la prison centrale et l'infirmier d'état de la prison centrale et évidemment des membres colonie sénégalaise. Le procureur dans son allocution a dit : « J'ai été informé de l'incendie de la prison centrale de Nouakchott. Il a été provoqué par trois détenus de nationalité mauritanienne. J'ai été également informé que le détenu Banda Mbaye, à cause d'un sommeil profond, n'a pas pu se réveiller à temps. Il a été grièvement brûlé puis transporté au centre hospitalier de Nouakchott. J'ai immédiatement demandé au régisseur de la prison de placer ces trois détenus dans des cellules individuelles. À ma demande, une autre procédure a été ouverte à leur encontre». Quant au consul, il a remercié les autorités mauritaniennes avant d’asséner : «Un accident est un accident. Le Ministère des Affaires Etrangères nous a appelé et a présenté ses regrets. Il a également demandé qu’une enquête soit ouverte. Mais il revient aux parents de Banda Mbaye de décider s'ils veulent eux-mêmes suivre la procédure ou s'ils veulent faire une déposition auprès de l'ambassade pour que les autorités consulaires puissent suivre la procédure pour eux ». Le directeur de l'administration pénitentiaire a voulu calmer les esprits: «Nous sommes tous désolés de ce décès. Dieu est notre seul et unique créateur. Nous devons avoir le courage d'accepter la volonté d'Allah qui ne fait pas de différence entre ses créatures, qu'elles soient riches ou pauvres, jeunes ou vieux, hommes ou femmes. Étant mort, Banda Mbaye ne sera plus jugé. Dès la mort d'un détenu, la procédure prend fin, de fait. C'est son matelas d'éponge qui a pris feu. Le personnel de la prison a pris toutes les précautions pour épargner sa vie, mais en vain. Pas parce qu' il était Sénégalais. Pas parce qu'il était étranger. Mais tout simplement parce qu’il est un être humain. Nous avions l'obligation et le devoir d'épargner sa vie ». Le consul a répliqué en disant: «Banda Mbaye était entre les mains de la justice mauritanienne. Il n'est en rien responsable de ce qui s'est passé. Mais c'est lui qui est la victime dans cette affaire. Le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères nous a appelé pour nous annoncer la mort de Banda Mbaye. Nous étions évidemment au courant depuis sept heures du matin. Nous avons été informés par les parents de Banda. Si nous comprenons bien, il n'a pas été jugé. Il était en détention préventive. Nous sommes tous des musulmans, il est mort, c’est tout. Il faut le préparer pour sa dernière demeure. Sur les circonstances de son arrestation et son incarcération, le régisseur a laissé entendre qu’il a été mis en détention depuis le 11 juillet 2006. Il avait le dossier numéro 782/06. C'est le juge du premier cabinet qui s'occupait de l'instruction. Aux dires de son oncle Banda Diop, son neveu Banda Mbaye était chauffeur de taxi dans l'entreprise de transport de Guédé, un Mauritanien. Quelques mois après son engagement dans cette entreprise, la femme de son patron, Mouda, a divorcé avec son mari. «Elle se remarie avec mon neveu Banda Mbaye. Quand Guédé a appris cette nouvelle, il était dans tous ses états. Le mariage de Banda et Mouda n'a pas duré. Après leur séparation, elle s'est remariée de nouveau avec son ancien mari Guédé. Un jour, elle a accusé Banda Mbaye d'avoir enlevé l’enfant qu'elle a eu avec Guédé. Quand il a été convoqué, il a été sauvagement bastonné au commissariat du sixième arrondissement. Il y a passé quinze jours de garde-à-vue. Quand il était au commissariat, l'enfant a été retrouvé sans pour autant qu’il soit libéré. Il a été d'ailleurs déféré au tribunal près du procureur de la République et placé en détention préventive. Il était en prison depuis cinq mois quatre jours sans être jugé ».



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