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Obama et Romney : quelle politique étrangère en cas de victoire ?

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Obama et Romney : quelle politique étrangère en cas de victoire ?

La politique étrangère s’est invité de façon fracassante..... dans la course à la Maison Blanche. La faute est au film «Innocence des Musulmans» réalisé par un individu qui s’est présenté comme un israélo-américain. Le dit film a remis au goût du jour un anti-américanisme dans beaucoup de pays arabes. On a dénombré des dizaines de morts dont la plus emblématique reste l’ambassadeur des Etats-Unis en Lybie. Un assassinat qui n’a pas été sans interroger le choix du président Barack Obama en matière de politique étrangère au proche et Moyen-Orient. On ne peut pas ne pas rappeler son fameux discours au Caire en juin 2009, qu’il débuta par un «Salam Malekum» largement commenté dans les médias. Il s’agissait pour lui de redéfinir le leadership américain et d’en relativiser la toute puissance. Par opposition à son prédécesseur Georges Bush, le président Obama a voulu une politique envers le monde arabo-musulman basée sur le respect. «Je suis venu ici au Caire, disait-il, en quête d'un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé […] sur le respect mutuel».

Nul doute que la mort en Lybie d’un diplomate américain ne pouvait rester sans conséquence dans la politique étrangère telle que l’entend le camp démocrate. Barack Obama a dû réaffirmer la position des Etats-Unis sur la sacro-sainte liberté d’expression même s’il a, par ailleurs, condamné le contenu du fameux film. Cette stratégie a semblé avoir calmé les esprits.

Mitt Romney quant à lui a accusé le président Obama d’avoir fait le choix d’une politique étrangère résolument contre-productive envers ces pays. Dans des termes à peine voilés, il a fustigé une administration Obama dont les choix stratégiques ont remis en cause le leadership américain dans cette partie du monde. Lors d’une intervention à la Fondation «Global Initiative» le 25 septembre le candidat républicain semblait catégorique: «la Syrie a vu le meurtre de dizaine de milliers de personnes. Le président égyptien est un membre des Frères musulmans. Notre ambassadeur en Libye a été assassiné lors d'une attaque terroriste. Et l'Iran cherche à devenir une puissance nucléaire en matière militaire. J'ai le sentiment que nous sommes à la merci des événements, au lieu de les façonner ». Une déclaration qui ne laisse place à aucune ambigüité. Tout porte à croire que s’il arrive au bureau ovale le candidat républicain entend faire preuve de plus d’autorité. Reste à savoir par quels moyens diplomatiques il y parviendra.

Israël et Palestine

S’agissant de la question israélienne, les deux candidats ont des positions assez proches. Les Etats-Unis entretiennent une histoire avec l’Etat Hébreu qui a su résister aux changements de gouvernements. En clair, l’érection d’un Etat palestinien ne sera pas dans l’agenda d’aucun des deux candidats à la Maison Blanche.   

L’Iran

Là aussi, chaque candidat défend une position, celle d’une Amérique qui ne saurait tolérer que l’Iran se dote de l’arme atomique. Dans un camp comme dans l’autre on penche vers des sanctions plus lourdes à l’endroit de Téhéran. Les Etats-Unis peuvent d’ailleurs compter sur Israël dont le premier ministre Benjamin Netanyahu, lors d’un discours devant l’Assemblée Générale de l’ONU, a alerté la communauté internationale sur la nécessité d’arrêter Téhéran «pendant qu’il est encore temps». En clair, ni Romney ni Obama n’auront le choix : il s’agira de convaincre l’Iran par tous les moyens appropriés pour qu’il n’aille pas – si ce n’est déjà fait – sur le terrain du nucléaire militaire.

La question syrienne

L’Amérique d’Obama est pour une intervention dans ce pays dans le but de défaire un régime accusé d’être à l’origine de près de 30 mille morts depuis le début du soulèvement dans le pays. Romney semble sur la même position. Mais cette action que l’Amérique souhaite mener sous la bannière de l’ONU n’a pour l’heure aucune chance d’aboutir à cause des vétos russe et chinois. Un blocage qui empêche toute prise de position claire des deux candidats. En effet, les enjeux stratégiques semblent beaucoup trop importants pour qu’Obama ou Romney adoptent une posture tranchée.

Les guerres d’Irak et  d’Afghanistan

Barack Obama déclare à l’envi que son prédécesseur Georges Bush a déclenché les deux guerres «avec une carte de crédit» (cf. débat du 03 octobre 2012 à Denver). Le candidat démocrate en a fait un argument de campagne après qu’il ait entrepris le retrait des troupes de ces zones devenues un bourbier pour l’armée américaine. «Il y a quatre ans j'ai promis de mettre fin à la guerre en Irak et je l'ai fait. J'ai dit que nous réduirions la voilure en Afghanistan et nous le faisons», disait le président sortant dans une réunion publique en Virginie le 21 septembre dernier.

Barack Obama ne conteste pas le fait que la lutte anti-terroriste doive être l’une des priorités de sa présidence mais il reproche aux républicains une stratégie qui a alimenté l’anti-américanisme et fait flamber le déficit public. Il craint – à tort ou à raison - que l’élection de Romney fasse revivre la même chose à l’Amérique.

Mitt Romney semble moyennement assumer les décisions de son camarade Georges Bush sous le magistère de qui les deux guerres avaient été décidées. La preuve en est que dans son discours à la Convention républicaine, le candidat conservateur n’avait pas évoqué la question afghane qui pourtant a mobilisé 70 000 militaires et en a tué 2 000. Ce silence a suscité des critiques acerbes tant du côté démocrate que républicain.

La gêne de Romney dans cette affaire est d’ailleurs telle qu’il approuve désormais le calendrier de retrait des troupes combattantes proposé par Barack Obama. Le républicain entend tout de même ne pas toucher au budget de la défense.

Quelle attitude à l’égard géant chinois ?

Incontestablement l’ascension de la Chine soulève un certain nombre de questions qui n’ont pas manqué de s’inviter dans le débat présidentiel. Le dragon asiatique, comme on l’appelle, est à la fois un partenaire et un concurrent avec lequel il faut compter. D’où l’importance pour chaque candidat de clarifier sa position là-dessus.

Mitt Romney promet une plus grande fermeté avec la Chine. Il veut notamment aller en guerre contre les entreprises qui délocalisent dans ce pays tout autant qu’il compte s’attaquer à la concurrence déloyale dont fait preuve le géant asiatique sur le marché mondial. Barack Obama est sur la même ligne dans cette campagne électorale même si en 2008 il s’était montré plus conciliant. En réalité, la Chine poursuit de plus belle son offensive commerciale avec une conception de la concurrence qui laisse à désirer.

Ces positions presque similaires des candidats s’accompagnent malgré tout d’un foisonnement de petites phrases. Dans un discours à l’université du Kent le 26 septembre dernier, le président Obama ironisait sur l’intransigeance «supposée» de son adversaire envers la Chine. «C’est comme le renard qui conseillerait de renforcer les poulaillers », disait-il, accusant Mitt Romney d’avoir passé son temps à profiter d’entreprises qui ont délocalisé des emplois en terre chinoise.

Dans les postions de l’un et l’autre candidat sur la question chinoise il faudrait mettre un bémol car au-delà des postures officielles, le fait est que la Chine reste le premier détenteur de dette américaine au monde. A ce titre, le dragon n’a désormais plus besoin de passer par Wall Street pour acheter des bons du Trésor américain. Les Chinois bénéficient d’un traitement de faveur qui leur permet de solliciter directement le département du Trésor. Autant dire que les déclarations de principes se heurteront sans aucun doute à la place de choix qu’occupe la Chine dans l’économie des Etats-Unis.

L’Afrique et la lutte contre la Pauvreté

Mitt Romney fustige le programme de lutte contre la pauvreté des Etats-Unis envers les pays du Tiers-monde. Il le qualifie de peu efficace. «Un plan d'aide temporaire, pense-t-il, peut donner un coup de fouet économique, financer certains projets, payer certaines factures, employer certaines personnes pendant quelque temps. Mais il ne peut soutenir une économie »[1] (cf. Conférence à la Fondation « Global Initiative», le 25 septembre 2012). Son idée serait d’encourager la création d’entreprises à taille humaine dans ces pays par le biais de programmes de microcrédit. Cette proposition vient d’un Mitt Romney expert en capital-investissement.

Barack Obama est sur une position plus globale. Au-delà des questions économiques le président sortant décline un programme pour le Tiers-mode, notamment en direction de l’Afrique, qui prend aussi en compte la question de la bonne gouvernance

Le 14 juin 2012, le service de presse de la Maison Blanche a publié un document qui détaille la nouvelle stratégie des Etats-Unis envers l’Afrique subsaharienne. On y découvre un plan qui vise à renforcer les instituions démocratiques, à stimuler la croissance économique, les investissements et le commerce. La question de la démocratie rappelle le discours d’Accra (Ghana) au cours de l’été 2009 dans lequel le président Obama disait que «l’Afrique n’avait pas besoin d’hommes forts mais d’institutions fortes».

S’agissant de l’économie, les Etats Unis sous l’ère Obama devraient multiplier les investissements dans cette partie du monde pour assoir des échanges commerciaux et des pactes économiques solides.  

Que retenir ?

On pourrait multiplier à l’infini les sujets sur lesquels s’opposent les deux candidats à la Maison Blanche. Mais les quelques exemples cités ici montrent qu’entre Barack Obama et Mitt Romney ce sont deux Amériques qui se dessinent même s’il faut reconnaître certaines constantes liées à l’histoire même de ce grand pays.

Omar Ba avec Baolnews



2 Commentaires

  1. Auteur

    Nani

    En Octobre, 2012 (21:41 PM)
    Gloire à Celui qui a établi les Nombres,leurs Calculs,ainsi que leurs suites.
    Top Banner
  2. Auteur

    Debaate!

    En Octobre, 2012 (02:06 AM)
    MITT ROMNEY BAYIL DOUUUUUUUUUUUUUUUUULE!!
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