OUSMANE TANOR DIENG « Il faut, en Côte d’Ivoire, une solution qui n’humilie personne »

NETTALI.NET – Sa position sur la crise ivoirienne avait fait couler beaucoup d’encre et de salive. Mais le secrétaire général du Parti socialiste (Ps) s’intéresse plus que jamais au devenir de la Côte d’Ivoire. Même s’il semble changer sa grille de lecture. A Mbour ce week-end pour une visite de proximité auprès de ses militants, Ousmane Tanor Dieng a invité la communauté internationale à trouver une solution de sortie de crise en Côte d’Ivoire en évitant l’usage de la force militaire.

Des discussions sont en cours avec le Président Laurent Gbagbo. La révélation est du secrétaire général du Parti socialiste (Ps). Pour Ousmane Tanor Dieng, il s’agira de convaincre Laurent Gbagbo que, « quelle que soit sa position », l’urgence c’est de penser à l’avenir de la Côte d’Ivoire. Ce qui, selon lui, doit se faire dans le cadre de discussions afin de trouver « une solution de sortie honorable de crise ». « Une solution qui n’humilie personne, qui sauvegarde la paix dans ce pays et qui conforte la position générale presque unanime de la communauté internationale », a ajouté Ousmane Tanor Dieng. Qui poursuit : « Laurent Gbagbo ne peut pas ne pas en tenir compte. »

Toutefois, le patron du Parti socialiste sénégalais est d’avis qu’il faut éviter la solution militaire. « Car, dit-il, on ne pourra pas en mesurer les conséquences. C’est dans ce sens que nous socialistes travaillons. »

« La Tunisie est un avertissement pour toutes les dictatures »

Seulement, à côté de la crise ivoirienne, un autre pays d’Afrique a fini de sonner la révolution. Il s’agit de la Tunisie dont le président a été chassé du pouvoir par une révolte populaire. Un avertissement pour toutes les dictatures, de l’avis du secrétaire général du Ps. « Ce qui s’est passé en Tunisie est un avertissement pour toutes dictatures. Je crois que le verrouillage, la répression, le refus de discuter, ne sont pas des instruments corrects de gestion de la démocratie », estime Ousmane Tanor Dieng. Puisque, constate-t-il, « avec la volonté populaire, tous ces régimes qui apparaissent très forts ne sont, en définitive, que des tigres en papiers ou des châteaux de cartes ».

En fait, le secrétaire général du Ps est convaincu que la révolte populaire qui a fait tomber Ben Ali devrait faire réfléchir « tous ceux qui pensent qu’avec le tout répressif et le tout sécuritaire, on peut régler les problèmes ». Saluant le courage du peuple tunisien, il lance : « Il faut en tirer toutes les conséquences et se féliciter de ce que le peuple tunisien ait été capable d’arracher la démocratie. » « Mais, tient-il à prévenir, il faut rester vigilant, avec la structure mise en place pour gérer la transition. »