Plus de 1.000 pèlerins sont morts pendant le hajj en Arabie saoudite, qui s'est déroulé sous une chaleur intense: lorsque l'organisme ne parvient plus naturellement à refroidir le corps, la chaleur extrême peut mener à la déshydratation, au coup de chaleur ou même au décès.
Il active en fait des mécanismes de thermorégulation qui lui permettent de compenser cette hausse: augmentation du débit sanguin au niveau de la peau par dilatation des vaisseaux cutanés et transpiration.
La vasodilatation des vaisseaux permet d'évacuer la chaleur vers la surface du corps. La sueur permet, elle, de refroidir la surface de la peau.
"Pour garantir un bon fonctionnement des cellules, des enzymes et des organes vitaux, la température du corps doit rester constante, peu importe les conditions extérieures", explique à l'AFP Pieter Vancamp, chercheur à l'Inrae à Nantes, neurobiologiste et spécialiste en physiologie.
Ils sont parfois annonciateurs d'accidents graves comme la déshydratation, qui traduit une diminution excessive de l'eau contenue dans les tissus, ou une insolation, après une trop grande exposition au soleil.
Le risque le plus grave est le coup de chaleur, qui peut entraîner le décès. Il correspond à une surchauffe de l'organisme avec une température au-delà de 40°C.
"Le corps a ses limites", souligne Pieter Vancamp. "Quand il fait trop chaud ou que la chaleur extrême est combinée à de l'activité physique par exemple, l'organisme peut se retrouver en incapacité de s'auto-réguler".
Lors du hajj, grand pèlerinage musulman, les pèlerins "restent des heures sous le soleil", rappelle le chercheur: "rapidement le corps peut s'épuiser et ne plus trouver les réservoirs d'eau pour transpirer". Les organes vitaux (reins, cœur, cerveau) sont alors susceptibles de "chauffer" et "ne plus fonctionner", entraînant le décès.
Chez les personnes âgées, le nombre des glandes sudoripares - dont le rôle est de produire de la sueur - est diminué du fait de l'âge.
"Plusieurs variables déterminent notre réaction à la chaleur: l'âge, la masse corporelle, l'activité physique, la génétique...", énumère Pieter Vancamp. Mais "quand la chaleur est trop forte, même des corps jeunes et en bonne santé peuvent ne pas avoir l'énergie de conserver une température proche de 37°C".
Selon l'Organisation météorologique mondiale (OMM) des Nations unies, des températures nocturnes importantes répétées sont aussi particulièrement dangereuses pour la santé humaine, parce que le corps ne peut pas récupérer d'une forte chaleur continue. Cela conduit à une augmentation des crises cardiaques et des décès.
L'OMM estime que la chaleur tue environ un demi-million de personnes par an, mais précise que le véritable bilan pourrait être 30 fois plus élevé.
Selon un rapport publié en novembre 2023 par la revue médicale The Lancet, les Terriens ont été exposés en 2022, en moyenne, à 86 jours de températures potentiellement mortelles.
Et le nombre de personnes de plus de 65 ans décédées à cause de la chaleur a bondi de 85% entre 1991-2000 et 2013-2022, estime ce rapport.
Dans le scénario d'un réchauffement planétaire de 2°C d'ici la fin du siècle (il est en voie d'atteindre 2,7°C d'ici 2100), les décès annuels liés à la chaleur devraient augmenter de 370% d'ici 2050, soit une multiplication par 4,7, selon The Lancet.
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