
Au Sri Lanka, les électeurs se sont déplacés en masse pour l'élection présidentielle jeudi. Le président sortant Mahinda Rajapakse avait convoqué des élections anticipées avec la certitude qu’il serait réélu. Tous les bureaux de vote n'ont pas encore été dépouillés, mais ce vendredi matin, il a pourtant été contraint de reconnaître sa défaite.
Après dix années de pouvoir, Mahinda Rajapakse a modifié la Constitution pour briguer un troisième mandat qu’il jugeait acquis d’avance. Mais la défection de son ministre de la Santé Maithripala Sirisena, le lendemain même de la convocation du scrutin, a changé la donne.
Le président sortant jouissait encore d'une forte popularité. Depuis qu'il a mis fin à la guerre civile en écrasant il y a cinq ans la rébellion tamoule, le pays a connu une croissance moyenne de plus de 7 % et un fort développement. Mais il est accusé d’autoritarisme, de corruption et de népotisme. Ses trois frères occupent les ministères de la Défense et de l’Economie, et la présidence du Parlement.
Maithripala Sirisena incarne l'espoir d'une meilleure gouvernance. En quittant le gouvernement, il a entraîné avec lui une vingtaine de ministres et de députés, et il s’est attiré le soutien de nombreux partis d’opposition et des minorités. Y compris du principal parti tamoul.
Bien que Sirisena représente avant tout le nationalisme singhalais, comme son rival, et s'oppose lui aussi à toute enquête internationale sur les derniers mois de la guerre civile, qui ont fait selon l'ONU 40 000 victimes dans la population.
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