A cette époque, en 2003, cette dame avait quitté la prostitution depuis sept ans. "Ma vie était stable", explique-t-elle. En recherche d'un logement, elle a repris contact avec son avocat, "qui fut à la fois un amant et un client", fin 2005. "J'aimais bien sa compagnie mais pas ses pratiques sexuelles", dit-elle en précisant qu'elle l'admirait. "Des relations sadomasochistes soft", dixit le président du tribunal de Lille.
Elle dit être entrée, à nouveau, dans la prostitution car elle risquait de se retrouver à la rue. "On s'est revu et il m'a aidé financièrement. J'ai pu louer un appartement". M.R ajoute que son avocat l'a remis sur la voie de la prostitution, via René Kojfer, en 2006. "Je lui en veux de m'avoir présentée à lui. Il me disait que M. Kojfer avait un carnet d'adresses assez fourni", dit-elle. Elle a ensuite obtenu une dizaine de clients au sein de l'hôtel lillois et elle s'est rendue, avec Kojfer, "dans des fêtes à l'extérieur où elle entretenait des relations sexuelles tarifées avec des hommes".
"Cette relation tarifée était une urgence"
René Kojfer accuse cette dame de mentir alors qu'il semblait confirmer les propos de M.R. lors d'un interrogatoire devant le juge d'instruction. René Kojfer semble être victime d'une forte amnésie. "J'ai tellement signé de choses que je ne me souviens plus ce que j'ai signé", dit celui qui ne se souvient plus non plus d'avoir cherché des filles pour un président africain.
René Kojfer prétend qu'il n'a jamais eu de relations sexuelles avec cette dame chez l'avocat, ce qu'avait raconté l'avocat lors de l'enquête. "J'étais dans les difficultés, cette relation tarifée était une urgence", dit M.R.. Quand Kojfer l'a menacée de déballer une affaire "de grossesse" sur la place publique, M.R a crié trois fois: "c'est vous le menteur".
L'avocat, quant à lui, estime que "tout le vomi de cette femme est ridicule". En pleurs, l'avocat raconte qu'il a tout perdu suite à sa mise en examen dans l'affaire du Carlton et sa médiatisation. "Au départ, c'était Dominique Alderweireld (appelé "Dodo la Saumure") qui était chassé par la justice, avant que la justice ne tombe sur quelqu'un de plus important". L'avocat dit avoir croisé DSK avec des amis communs mais il ne l'a pas salué.
M.R. a évoqué le nom de son amant, dès octobre 2011. "Dès le mois d'août, il m'envoyait des messages qui étaient limites menaçants, pour l'accompagner à des soirées avec des amis. Je me trouvais au Maroc en vacances. Je refusais d'aller plus loin que ce qu'on avait déjà fait. La suite fut une descente aux enfers avec les journalistes devant ma porte". Pour la défense de Me Riglaire, cette dame n'avait jamais évoqué ces menaces avant le procès.
M.R. dit aussi avoir reçu de nombreux appels téléphoniques anonymes, la nuit, lui demandant de "fermer sa g...". Elle soupçonne l'avocat d'avoir orchestré ces basses manœuvres. "Par peur, je n'ai pas osé aller me plaindre à la police".
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