Séjour au Sénégal du Président de la République Islamique d’Iran: Me Wade en facilitateur entre Téhéran et Washington

Les relations entre l’Iran et le Sénégal sont au beau fixe. Le Président de la République, Me Abdoulaye Wade avait effectué une visite officielle à Téhéran, il y a quelques semaines. Son homologue iranien, Mahmoud Ali Masjidi le lui rend en foulant hier le sol de notre pays, l’espace de quelques heures. Inutile de dire qu’indépendamment des questions bilatérales, le problème du nucléaire iranien sera posé au regard de la confiance dont jouit le Chef de l’Etat auprès des Usa et de l’Iran. Un rôle de facilitateur en vue d’un rapprochement entre les deux pays serait taillé sur mesure pour le Président de la République.

Relations bilatérales au beau fixe

Avant lui, l’Hojjatoulislam Ali Akbar Hachemi Rafsanjani et Mohamed Khatami avaient été les 3ème et 4ème présidents de la République Islamique d’Iran à effectuer une visite officielle au Sénégal. Un tel coup de fouet dans les relations témoigne d’un dynamisme incontestable. L’Iran qui joue un rôle important sur la scène mondiale entend diversifier ses relations en allant au delà du Moyen Orient. Le Sénégal qui organisera la prochaine Conférence Islamique peut se targuer d’entretenir d’excellentes relations tissées par feu le Chah Mohamed Reza Pahlavi et pourra bénéficier de l’assistance iranienne dans le domaine des investissements, des hydrocarbures, de la pêche, de la santé entre autres.

Me Wade en facilitateur de la crise Iran/Usa

Le Président américain Georges Bush qui sait le prestige dont jouit Me Wade sur la scène internationale entend s’appuyer sur lui pour régler l’épineux problème du nucléaire iranien. Les Usa soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme atomique. Non, rétorque Téhéran : « le programme est purement civil . »Arguments avancés, les réserves pétrolières s’épuiseront d’ici 3 décennies, il convient donc de rechercher d’autres sources d’énergie. Sur le plan de la géopolitique mondiale, l’Iran se dit encerclé. Les Usa disposent de plus de 150000 hommes en Irak. La Turquie qui est au Nord de l’Irak en tant que pays membre de l’Otan est un poste avancé des Usa. L’Afghanistan est occupé par le président Kharzaï, lequel a été intronisé via le consentement américain. D’un autre côté, le Pakistan et l’Inde qui sont également voisins de la République Islamique sont des puissances atomiques ; ce qui du reste est un secret de Polichinelle eu égard aux essais nucléaires effectués après 2000. Israèl qui est à distance respectable dispose de milliers d’ogives nucléaires. Tous ces ingédrients font que la menace sur la paix mondiale est réelle du fait de la puissance de feu des pays cités un peu plus haut. Reste à la diplomatie de jouer sa partition. En pareil cas, la sagesse de Me Abdoulaye Wade et ses talents de négociateur sont plus qu’appréciés. Il jouit d’une bonne image de démocrate au pays de l’Oncle Sam. Téhéran pourra trouver en lui un interlocuteur puisque le négociateur désigné par l’Onu, l’Espagnol Javier Solana a du mal à réunir les deux points de vue malgré quelques avancées. Nul doute que la posture du Chef de l’Etat s’y prête car bénéficiant de la bénédiction du Chef de l’Exécutif américain. Pour rappel, Me Abdoulaye Wade avait été à l’origine de la reprise des relations diplomatiques entre l’Amérique et la Libye du Colonel Mouamar Khadaffi. Alors un réchauffement des relations entre les deux pays qui se manifesterait par l’abandon des sanctions économiques ou une non intervention militaire des Usa en échange de l’arrêt de l’enrichissement de l’uranium par l’Iran et le Prix Nobel de la Paix tendrait les bras au Chef de l’Etat !