Samedi 20 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
International

Sri Lanka: la polémique enfle sur les possibles négligences des autorités

Single Post
Sri Lanka: la polémique enfle sur les possibles négligences des autorités

Le Sri Lanka traque aujourd'hui les responsables de la vague d'attentats qui ont fait 290 morts dimanche 21 avril. Les attaques qui ont frappé des églises et des hôtels n'ont toujours pas été revendiquées, mais les autorités imputent la violence à un mouvement islamiste local. 24 personnes ont été arrêtées, l'état d'urgence décrété à partir de lundi soir, et mardi sera jour de deuil national. Mais une question agite les esprits : y a-t-il eu négligence de la part du gouvernement sri-lankais ?

Selon plusieurs membres du gouvernement, la police avait reçu des signalements, mais les informations n'ont pas été correctement traitées.

Le ministre de la Défense, Hemasiri Fernando, a fini par avouer à demi-mot ce lundi matin que des alertes quant à de possibles attaques sur des églises étaient parvenues aux oreilles de la police il y a une dizaine de jours, mais il s'agissait, selon lui, « d'informations trop vagues » pour permettre d'anticiper quoi que ce soit.

Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a par la suite admis une « faille des services de sécurité ». L'information aurait dû remonter jusqu'à son cabinet et cela n'a pas été fait.

A la sortie d'une réunion, le ministre des Télécommunications, Harin Fernando, a même publié sur Twitter des documents internes, datés du début du mois, sur lesquels on peut lire qu'un groupe de militants islamistes, faisant partie d'une mouvance radicale locale, se préparait pour des missions suicides visant des églises.

Selon le chef de la police nationale, ces informations seraient tombées à la veille des grandes vacances de la moisson au Sri Lanka. Et de conclure qu'elles ont peut-être été négligées par des agents trop pressés de partir.

Par ailleurs, depuis la crise politique majeure d'automne dernier, le président et le Premier ministre sont en très mauvais termes, ce qui pourrait bien avoir divisé les services administratifs et sécuritaires, selon des lignes partisanes.

L'enquête continue

Malgré les polémiques qui enflent, l'heure est à la traque. Le FBI et Interpol se rendent au Sri Lanka lundi et mardi pour aider les autorités à faire la lumière sur qui sont les meurtriers, et qui les commande.

Le groupe islamiste aujourd'hui accusé par le port-parole du gouvernement s'appelle National Thowheeth Jama'ath (NTJ), une organisation conservatrice, déjà impliquée dans des affaires judiciaires d'incitation à la haine, contre les bouddhistes en l'occurrence. Une organisation toutefois trop petite pour avoir agi seule, selon le gouvernement et plusieurs observateurs, qui s'interrogent quant à la possibilité qu'ils aient été aidés par d'autres organisations terroristes internationales.

Selon le vice-président du Conseil musulman du Sri Lanka interrogé par Bloomberg, tous au sein du National Thowheeth Jama'ath ne sont pas des jihadistes, mais leur pensée radicale, prônant entre autres le meurtre de toute personne de confession non musulmane, a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux. Hilmy Ahamed, affirme avoir lui-même donné aux services de police il y a trois ans déjà les noms des membres dangereux de ce groupe. Il les accuse aujourd'hui d’avoir ignoré ces informations.

La polémique risque de fragiliser un peu plus un gouvernement déjà très divisé depuis la crise politique d'automne dernier. Confronté au pire carnage depuis la fin de la guerre civile, le défi que va devoir relever l'exécutif sri-lankais est de taille dans ce pays pluriethnique et multiconfessionnel où la cohésion nationale est fragile.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email