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Trump a déjoué les pronostics grâce à la coalition des oubliés

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Donald Trump

Donald Trump avait raison et ceux qui avaient tort sont légion: les commentateurs et les sondeurs qui le jugeaient incapable de remporter la présidentielle, les républicains qui le toisaient, les dirigeants d'entreprise qui dénonçaient ses prises de position et les démocrates qui le dénigraient ont tous été incapables de comprendre l'ampleur et la solidité de ses soutiens dans l'électorat. Sa victoire marque la réussite d'une stratégie qui avait déjà fonctionné à merveille pendant les primaires, fondée sur sa personnalité décomplexée, son emprise sur les médias sociaux et son message de changement et d'opposition frontale à l'establishment de Washington.

"Nous n'avons pas mené une campagne mais un mouvement incroyable et formidable", a-t-il dit dans son premier discours de président élu mercredi. Un mouvement dont le mécontentement a été le moteur, comme le montre le sondage Reuters-Ipsos réalisé à la sortie des urnes: parmi les électeurs qui se sont rendus dans les bureaux de vote, six sur dix ont dit être mécontents de l'évolution des Etats-Unis et 75% ont jugé que "l'Amérique a besoin d'un dirigeant fort pour reprendre le pays" aux plus riches.

Au-delà du fait qu'il était en phase avec ce ressentiment, Donald Trump a su éviter une série d'obstacles qui en auraient fait chuter plus d'un, de l'enregistrement de ses propos sur les femmes à son refus de publier ses déclarations de revenus en passant par la violence de ses meetings, ses critiques sur les origines d'un juge fédéral ou celles sur la famille musulmane d'un soldat américain tué en mission. "C'était un candidat imparfait avec un message presque parfait", résume Ford O'Connell, un stratège républicain, soutien de longue date du magnat de l'immobilier. "Je ne crois qu'il y ait beaucoup de monde qui ait compris cela."

CLINTON N'A PAS SU CONVAINCRE SUFFISAMMENT LES FEMMES

Donald Trump a aussi exploité le fossé de plus en plus large existant aux Etats-Unis entre les Blancs et les minorités, les urbains et les ruraux, les diplômés et les non-diplômés. Il affiche 31 points d'avance sur Hillary Clinton chez les hommes blancs sans diplôme, et 27 points parmi les femmes non-diplômées selon l'enquête Reuters-Ipsos. Sur l'ensemble de l'électorat féminin, Hillary Clinton n'a qu'environ sept points d'avance, pas plus que Barack Obama il y a quatre ans. L'ex-secrétaire d'Etat a été handicapée du début à la fin de la campagne par les questions sur l'utilisation d'un serveur privé de messagerie électronique lorsqu'elle dirigeait la diplomatie américaine et celles concernant la fondation Clinton, ainsi que par les doutes et les critiques sur sa proximité avec les milieux d'affaires.

Ce contexte lui a coûté des points parmi les femmes, les jeunes et au sein des minorités, trois groupes décisifs pour le camp démocrate. Elle l'a emporté sur Donald Trump dans ces trois catégories mais avec moins d'avance que Barack Obama sur Mitt Romney en 2012. Donald Trump, lui, a réuni sur son nom 56% des voix des électeurs blancs, contre 39% pour Hillary Clinton. Sa domination est encore plus nette dans les régions rurales, avec 27 points d'avance.

LA VICTOIRE DU "NOUS CONTRE EUX"

Le candidat républicain a beaucoup promis pendant la campagne: de recréer les emplois perdus, de punir les entreprises qui délocalisent ou ont recours à des sous-traitants, de rendre aux Etats-Unis la prospérité et la sécurité. Mais il ne s'est pas attaché à préciser son projet, préférant s'en tenir à la rhétorique du "nous contre eux". Pour Matt Borges, président du Parti républicain dans l'Ohio, Trump, à la différence de Romney, a su donner aux électeurs l'impression qu'ils étaient importants. Avant Trump, ajoute-t-il, "nous n'écoutions pas ce qui préoccupait réellement les électeurs".

La campagne républicaine a aussi su s'appuyer sur des réseaux informels de supporters fervents pour diffuser son message, et ramener ainsi dans le camp républicain les électeurs blancs négligés, y compris des électeurs démocrates de longue date, comme en Pennsylvanie, un Etat dans lequel le "Grand Old Party" n'avait pas gagné la présidentielle depuis 1988. Pour Craig Robinson, un vétéran des campagnes républicaines dans l'Iowa, la capacité de Donald Trump a répliquer mardi le succès des primaires a été sous-estimé par les leaders d'opinion. "Alors que la campagne a donné tort encore et encore à la pensée conventionnelle, ils se sont convaincus eux-mêmes que la pensée conventionnelle prévaudrait lors des élections", dit-il. "Les électeurs sont allés au-delà."

(Marc Angrand pour le service français)



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