Le meurtre d'une femme par son ex-mari, sous les yeux de leur fille, a provoqué une onde de choc en Turquie vendredi après la publication d'une vidéo des derniers instants de la victime où son enfant la supplie de ne pas mourir.
Emine Bulut, 38 ans, a été tuée dimanche par son ex-mari qui l'a poignardée au cou après une dispute dans un café à Kirikkale (centre) où ils s'étaient retrouvés, selon les médias turcs. Le meurtre s'est produit sous les yeux de leur fille âgée de 10 ans. Une vidéo des derniers instants de la victime, publiée vendredi, est devenue virale sur les réseaux sociaux. Le mot-dièse #EmineBulut était le plus partagé sur Twitter dans le monde vendredi après-midi. On y voit la victime se tenir le cou en criant : «Je ne veux pas mourir !» A côté d'elle, sa fille tire sa mère par la manche de sa chemise rougie par le sang. «Je t'en supplie, maman, ne meurs pas», implore-t-elle.
La vidéo a bouleversé la Turquie où de nombreux responsables politiques et célébrités ont appelé à prendre davantage de mesures pour lutter contre les violences contre les femmes. Le gouvernement turc a indiqué qu'il suivait l'enquête sur le meurtre d'Emine Bulut de près et ferait tout pour que l'ex-mari soit condamné à une lourde peine de prison. «Ce que nous voulons, c'est que cet assassin reçoive la plus sévère des punitions», a déclaré le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin.
Pour justifier son acte, l'ex-mari a déclaré aux enquêteurs qu'Emine Bulut, dont il avait divorcé en 2015 et à qui il avait donné rendez-vous dimanche, l'avait «insulté», selon les médias turcs. Traumatisée, la fille de la victime est suivie par une équipe de psychologues, selon le ministère des Affaires sociales. Les organisations de défense des droits des femmes accusent régulièrement le président Recep Tayyip Erdogan de ne pas lutter suffisamment contre les meurtres de femmes et les violences domestiques.
L'association «Nous ferons cesser le féminicide» a recensé 214 meurtres de femmes en Turquie au cours des six premiers mois de l'année.
3 Commentaires
Hé!
En Août, 2019 (19:33 PM)Toujours les femmes victimes, toujours les mêmes auteurs: conjoints, époux, petit amis, ex mari, papa des enfants, papa tout court... bref le proche entourage.
L'adage sénégalais "Paaka balèye rindi, sa waay moo kay daasse" (le couteau de ton meurtre sera aiguisé par un proche) prend ici tout son sens. Après il y en a certains qui trouvent que les Association de Défense des femmes (droit, protection, violences etc) nous cassent les tympans...
Que cette dame repose en paix.
Une grosse pensée pour la fillette de 10 ans qui - comme TOUS les enfants - n'a JAMAIS DEMANDE A VENIR AU MONDE, mais qui aujourd'hui se retrouve orpheline de mère avec un terrible souvenir, puisque la scène s'est déroulée sous ses yeux... Espérons pour elle qu'elle n'en gardera pas un traumatisme même si les chances sont très faibles...
Ici au Sénégal, les femmes sont conceptualisées comme de la m**de, comme des sous êtres", des choses. La preuve?
"éh yow nopil, jiguène rek nga" = Eh toi, tais-toi, tu n'est qu'une femme!!
"Jiguène dafay dégueul borome keureum" = Une femme doit suivre les ordres de son mari!!
"Dieukeur dou wakh jabare di ci tek baat, MOUKK CI ADUNA" = L'épouse ne doit pas contre-dire son mari, JAMAIS DE LA VIE!!! etc etc...
Sans compter les insultes, coups, dénigrements...
Après quand les mêmes hommes qui leur parlent comme ça entendent quelqu'un les insulter de mère, c'est Hiroshima et Nagasaki + Lampedusa réunis... Ingrats et sournois, ils vont témoigner que leur épouse ne se plaint jamais à la maison, les comprend et qu'ils s'occupent bien d'elle,..
Dans sa chanson Le mystère féminin, Kery James (feat Imani) chante:
- La femme est surprenante, même son silence est un cri
- En plus de l'écouter on devrait deviner ses non-dits -
Prenez-en de la graine!!
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