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WADE et NIASS à Saint-Louis aujourd'hui : Ndar, la capitale de tous les dangers !

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WADE et NIASS à Saint-Louis aujourd'hui : Ndar, la capitale de tous les dangers !
La ville de Saint-Louis retient son souffle. Les deux candidats qui s'adonnent aux plus virulents échanges verbaux s'y retrouvent, cet après-midi. Une situation qui fait craindre le pire.

Des trois candidats attendus ce matin à Saint-Louis, seuls Abdoulaye Wade, leader de la coalition ‘Sopi 2007’ et Moustapha Niasse, chef de file de la coalition ‘Alternative 2007’ confirment leur présence. Le candidat Idrissa Seck de la Coalition ‘And Liggeyal Sénégal’ fait faux-bond et est annoncé dans la capitale du nord dans ‘les 48 ou 72 heures qui suivent’, annonce sa cellule de communication. Qui précise, toutefois, que ‘cela n'a rien à voir avec l'arrivée de Me Wade à Saint-Louis’. En tous les cas, les partisans de Wade dont le maire de la ville, Ousmane Masseck Ndiaye, attendaient Idrissa Seck de pied ferme. Dans ce sens, l'édile de la ville de Saint-Louis avait pris les devants, à travers un arrêté municipal, en date du vendredi dernier, interdisant l'accès à la place qui portera, désormais, le nom du président Abdoulaye Wade et qui jouxte le marché de Sor, à quelques encablures du pont Faidherbe. C'est, en effet, le lieu qui devait, dit-on, accueillir, aujourd'hui, le meeting de Idrissa Seck. Un meeting qu'il devait tenir après l'organisation de sa ‘marche orange’ dans les artères de la ville.

Malgré les explications de son staff, bon nombre d'observateurs lient la déprogrammation du meeting d'Idrissa Seck à Saint-Louis à cet acte administratif. Il reste que, du côté du camp de ce dernier, l'on soutient, mordicus, que ‘l'étape de Saint-Louis n'est prévue qu'aux alentours du 14 février’. Même si la nouvelle donne contribue à détendre l'atmosphère, elle n'apaise pas, pour autant, la tension ambiante qui sévit dans la capitale du Nord depuis bientôt une semaine.

Les arrivées de Wade et Niasse dans la ville de Saint-Louis tiennent en haleine les Saint-louisiens. L'effervescence est à son comble. Dans les différents états-majors, c'est la veillée d'armes. De part et d'autre, l'on est aux derniers réglages et affûte, à l'occasion, ses armes. Il s'agit, pour chacun des camps, de réussir le pari de réserver à son leader un accueil triomphal. Ainsi, des deux côtés, l'on s'essaie à déstabiliser l'adversaire. Premier à ouvrir les hostilités, le libéral en chef de l'ancienne capitale.

Ousmane Masseck Ndiaye a, en effet, minimisé la force de frappe de l'Afp à Saint-Louis. A l'occasion d'un point de presse organisé en compagnie du ministre Cheikh Tidiane Sy, le président de la fédération Pds de Saint-Louis, Ousmane Masseck Ndiaye a laissé entendre que la coalition de Moustapha Niasse ‘ne compte que deux pelés et trois tondus’. Pour démontrer du contraire, les représentants de l'Afp ont décidé d'organiser leur meeting de cet après-midi, dans la rue qui jouxte la permanence de l'Afp, en l'occurrence, celle dénommée Augustin Henri Guillabert, sise au quartier nord. ‘La coalition ‘Alternative 2007’ ne fait pas de la politique des cars Ndiaga Ndiaye, car ne transportant pas des militants des autres régions du pays’, réplique le Dr. Kandji.

Les libéraux qui comptent mettre les petits plats dans les grands pour accueillir leur leader vont, eux, organiser leur meeting au stade Me Babacar Sèye. Cela, après que Me Wade aura fait une marche bleue qui partira de l'entrée de la ville à la place qui portera, désormais, son nom. Lui-même procédera à l'inauguration de cette place dont un arrêté municipal interdit ‘l'accès à tous les Sénégalais (sic)’. Ainsi, pour faire appliquer l'arrêté, un cordon de sécurité qui ne laissera passer que les conseillers municipaux, sera dressé.

Du côté des partisans de Moustapha Niasse, l'on se gausse de toutes ces dispositions sécuritaires prises par les affidés de Wade. Et ironise sur la mobilisation du vis-à-vis. Et le docteur Moustapha Kandji de prédire une sévère déculottée au candidat Wade ‘qui a déçu tous ceux qui lui ont fait confiance, en mars 2000’.

Saint-Louis en état d'alerte maximal : Le syndrome de 2000 guette

Lors de la campagne électorale de 2000, le premier acte de violence avait été noté à Saint-Louis. Le candidat du Parti socialiste, Abdou Diouf, soutenu par Me Ousmane Ngom, alors patron du Parti libéral sénégalais (Pls), créé après sa rupture avec Me Wade, avait eu un télescopage avec le leader du Pds. C'était à la deuxième semaine de la campagne électorale. Diouf et Wade s'étaient retrouvés nez à nez dans la vieille ville. Conséquence : les sièges du Parti socialiste et du Parti libéral sénégalais avaient été mis à sac et incendiés, des blessés notés aussi bien du camp d'Abdou Diouf que de celui d'Abdoulaye Wade ainsi que d'importants dégâts matériels.

En cette deuxième semaine de campagne, Saint-Louis risque, encore une fois, d'être le premier théâtre d'opération des violences physiques, jusqu'ici, inhibées par celles verbales. Du fait que ce sont deux candidats qui, à distance, se regardent en chiens de faïence, leur télescopage dans la ville fait craindre l'irréparable. De toutes les attaques essuyées par le candidat Abdoulaye Wade, celle émise par Moustapha Niasse, l'accusant d'être responsable du naufrage du Joola semble l'affecter le plus.

Sa réponse l'atteste. Interpellé, la semaine dernière, sur les accusations du leader de l'Afp, Me Wade répond par un ‘il ment’ retentissant. Une réaction qui renseigne, à quel point, le candidat de Sopi 2007 en veut à Moustapha Niasse d'avoir évoqué le dossier du Joola dont la sensibilité est d'autant plus grande qu'il est considéré comme la pire catastrophe de l'histoire maritime.

Une accusation qui a du mal à passer en travers de la gorge des libéraux qui, au moindre frottement, voudront en découdre avec les progressistes. Même si, par ailleurs, du côté de l'Afp ‘l'on n'est pas dans la logique de bataille’, fait remarquer le responsable local, Dr Moustapha Kandji, avertissant que ‘nous ne nous laisserons pas marcher sur les pieds’.

Face à cette tension ambiante et au possible risque de heurts entre militants, les forces de sécurité sont sur le qui-vive. De sources dignes de foi, toutes les dispositions sont prises pour que le passage de ces deux ténors à Saint-Louis se déroule sans anicroches. En plus des policiers, gendarmes de la capitale du Nord, un important dispositif, composé d'éléments de la Lgi de Mbao et du Groupement mobile d'intervention (Gmi) du Fouta est placé dans les artères de la ville pour contenir tout dérapage.



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