Malgré les manquements : Les prisons sont dans «un état satisfaisant», selon Boubou Diouf Tall

  L’ensemble des lieux de privation des libertés de Thiès, en dépit de «quelques manquements qu’il faut nécessairement améliorer», présentent «un état assez satisfaisant», a indiqué mercredi le magistrat Boubou Diouf Tall, à l’issue d’une visite de trois jours, dans les prisons et autres lieux de détention de la ville.  Le président de l’Observatoire national des lieux de privation des libertés s’exprimait lors d’un point de presse à l’issue d’une mission de trois jours à Thiès. Il a indiqué qu’«aucun cas de torture ou de sévices corporels n’a été porté à sa connaissance lors des visites effectuées au niveau de la Maison d’arrêt et de correction (Mac), à la gendarmerie nationale et au commissariat central de Thiès».

La seule situation déplorable a été notée au niveau de la chambre de sûreté au commissariat central de la ville. Mais les responsables concernés «cherchent» à apporter des améliorations à cet état de fait, a-t-il rassuré. Selon lui, globalement, les véritables problèmes identifiés ont trait au «peuplement des prisons», dans lesquels «l’on enregistre un nombre pléthorique de détenus dans les chambres.» Il a aussi cité «les problèmes de santé et d’alimentation.» «À la fin des visites, je vais établir un rapport aux autorités, pour faire l’état des lieux et les recommandations nécessaires, afin que des mesures hardies soient prises pour juguler certains manquements pour l’amélioration des conditions de détention au niveau des prisons», a-t-il ajouté.

Il a aussi évoqué «la situation des longues détentions où plusieurs détenus attendent des années avant d’être jugés, à cause des longues procédures.» Dans la foulée, il a annoncé la tenue d’une concertation nationale sur le milieu carcéral d’ici la fin de l’année. Elle devrait voir la participation de «tous les acteurs afin de faire un diagnostic sans complaisance.» Il s’agit de «trouver des solutions durables à la situation difficile de détention dans les lieux de privation des libertés.» Boubou Diouf Tall est à la tête de l’Observatoire pour une durée de cinq ans non renouvelables.

Il a indiqué qu’il n’avait aucune autorité pour prononcer des sanctions, mais que sa mission, définie par la loi, lui commande «de visiter, de constater et de rendre compte aux autorités sur les manquements notés.» D’après lui, l’Observatoire national des lieux de privation des libertés dispose de moyens suffisants pour faire face à ses missions. Des missions pour l’accomplissement desquels il mise sur la persuasion et la dissuasion, mais la prévention, afin de sensibiliser les acteurs. Il a rappelé que le Sénégal a ratifié les conventions des Nations unies contre les formes de tortures ou mauvais traitement des détenus. Le président de l’Observatoire national des lieux de privation des libertés est assisté d’un magistrat, qui occupe le poste de secrétaire général, d’un commissaire divisionnaire à la retraite et d’un ancien directeur de l’Administration pénitentiaire. Après Dakar, Ziguinchor et Thiès, Boubou Diouf Tall fera une tournée à Saint-Louis et dans d’autres régions du pays. Aps