La famille de Clédor Prosper Senghor, l’étudiant mort des suites de ses blessures subies lors de manifestations à l’UGB le 21 février 2024, a décidé de porter plainte. Par l’intermédiaire de leur avocat, Me François Senghor, elle a en effet directement saisi le parquet du tribunal de grande instance de Saint-Louis, visant X pour meurtre. Si la plaignante a attendu plus d’un an pour saisir la justice, c’est qu’elle considérait que la loi d’amnistie interdisait une telle action. La récente décision du Conseil constitutionnel relative à la loi d’interprétation de la loi d’amnistie l’a poussée à sauter le pas, d’après Enquête, qui donne l’information.
«Cette décision dit bel et bien qu’au regard du droit international, les faits de meurtre ne sont pas amnistiés par celle loi, rappelle Me Senghor, repris par le journal. C’est pourquoi nous avons déposé plainte. Mais au niveau du lieu où Prosper a reçu le projectile, c’est une zone qui est de la compétence exclusive de la gendarmerie nationale, qui y est intervenue [le jour des faits] pour y maintenir l’ordre.»
L’avocat exclut la mort accidentelle ou naturelle du défunt étudiant en licence de mathématiques. «Le médecin, dans ses conclusions, a dit que Clédor Prosper Senghor est décédé parce qu’il a reçu un projectile à effet létal. Il a établi que c’est une mort violente. Nous avons déposé plainte pour demander que justice soit faite.»
Porte-parole de la famille de la victime, Pape Top, toujours dans Enquête, en écho : «Nous demandons à l’État de nous appeler afin qu’on puisse connaître les tenants et les aboutissants du dossier. Depuis lors, on n’avance pas, il faut que la lumière soit faite. Nous demandons aussi au président de la République et à son Premier ministre, Ousmane Sonko, de nous venir en aide pour qu’on puisse savoir la vérité sur cette mort tragique.»
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